J'ouvris les yeux alors que le soleil donnait déjà par la fenêtre de sa chambre, je remarquais que le volet n'était pas fermé. Je lus l'heure sur mon téléphone, il était à peine sept heures, un peu tôt pour se lever un dimanche. La maison semblait silencieuse, le seul bruit qui me parvenait lorsque je me concentrais fut le sifflement de quelques oiseaux dehors, ils s'en fichaient bien eux que l'on soit dimanche et que la plus part des humains souhaitaient faire la grasse matinée. Élodie dormait toujours contre mon épaule, m'enlaçant de son bras et de sa jambe aussi, je ne pouvais presque pas bouger. Je la regardais dormir en lui caressant une mèche de cheveux, elle finit par ouvrir les yeux doucement et me sourit.
« Bonjour mon petit cœur, tu peux encore dormir un peu si tu veux.
- Hum, il est quelle heure ?
- Sept heures vingt.
- Tu te réveilles trop tôt mon ange.
- C'est pour ça que je te dis que tu peux encore dormir.
- Et toi tu vas faire quoi ?
- Sûrement aller fumer une cigarette dehors avant de boire un café.
- Non. Tu restes avec moi ! Interdiction de bouger d'ici.
- Je rêve ou tu me donnes des ordres ?
- Tu rêves pas. Obéis à ta chérie et fais lui pleins de câlins.
- Oh tu es trop effrontée toi ! »
Je la fis rouler sur le côté, me plaça sur elle et l'embrassai à pleine bouche, cette matinée commençait pour le mieux. Comme elle le souhaitait, nous nous câlinâmes un long moment, l'une sur l'autre, s'embrassant et se caressant par-dessus nos fins vêtements. Je pouvais sentir ses jambes remuer dans le lit lorsqu'elle se recula.
« Arrêtes, dit-elle à bout de souffle, j'ai trop chaud sérieux Claire.
- Oui, je l'avais deviné, mais tu voulais que l'on se fasse des câlins, non ?
- Ouais mais là c'est un peu trop. Ou pas assez, je sais pas, mais si je te dis que j'ai envie de plus, on va encore s'embrouiller.
- C'est vrai, tu vas finir par bouder comme hier et j'aime pas ça.
- J'ai peut-être une idée. »
Elle m'expliqua ce qu'elle souhaitais et je trouvais que ce n'était pas une mauvaise idée. Nous finîmes par nous lever et aller à la douche, j'y allai après elle et me lavai rapidement avant de la rejoindre. Une fois habillées, elle ouvrit la fenêtre et nous descendîmes. Elle me dit au salon qu'elle allait me faire un café, j'en profitai pour aller fumer une cigarette dans la cour arrière. Nous étions les seules à être levées, je pensais que tout le monde devait encore dormir, au moins, elles n'ont pas entendu ce qui se passait dans la chambre, bien que nous étions restées discrètes. Quand je retournai au salon, je vis que la table pour le petit déjeuner était prête, pain, beurre et confiture, il y avait aussi ma tasse fumante là où j'avais pris l'habitude de m'asseoir. Élodie vint sur moi et m'embrassa avant de se plaindre que je sentais la fumée. Nous mangeâmes puis elle me demanda ce que je comptais faire aujourd'hui, elle fut triste quand je lui dis que j'allais rentrer chez moi, j'avais mes cours à préparer.
« Je veux venir.
- Je dois faire des courses avant de rentrer.
- Je m'en fous, je veux venir. »
Je finis par céder, elle sourit à nouveau alors que Ludivine et Adeline entrèrent dans la pièce. Nous nous échangeâmes un bonjour et Adeline s'installa à la table tandis que sa copine partit en cuisine, elle vint nous rejoindre avec deux tasses fumante. Élodie me prit la mienne une fois vide et allait la remplir, pendant que la cafetière faisait son travail, elle informa ses mères qu'elle passait la journée avec moi, qu'elle serait de retour ce soir. Adeline fut un peu déçue que je ne reste pas ici, Ludivine lui dit qu'il fallait me comprendre, j'avais du travail à faire chez moi et réussit à calmer mon amie. Élodie prépara ses affaires pour faire ses devoirs chez moi puis nous partîmes toutes les deux. Cela faisait deux jours que ma voiture était garée sur le trottoir en face de la maison, les voisins devaient se poser des questions mais personnellement je m'en fichais. Nous montâmes et ouvrîmes les fenêtres pour aérer un peu l'habitacle. Sur le chemin de l'hypermarché je demandais à ma passagère de compter les cigarettes qu'il restait dans mon paquet, moins de dix, il fallait que j'en reprenne un. Nous discutâmes ensuite de ce que nous allions faire pour le déjeuner, Élodie aurait aimé sortir mais je ne le sentais pas, après ce week-end agité, j'avais envie de rester un peu à la maison. Nous finîmes par nous décider juste avant d'arriver au magasin qui était ouvert le dimanche matin quand elle reçut un message.
« Merde, cria-t-elle avant de descendre de la voiture, j'ai oublier de fermer la fenêtre.
- Tu t'aies fait disputer ?
- Non mais mam Adé demande pourquoi c'est ouvert.
- Au pire dis lui que j'ai fumé à la fenêtre et qu'on a laissé ouvert pour pas que ta chambre sente la fumée.
- C'est sûr que je vais pas lui dire la vérité hein. La prochaine fois j'essayerais de ne pas oublier de la refermer.
- Et si on n'avait pas besoin de l'ouvrir la prochaine fois ?
- Haha ! Tu rêves. »
Je ne la voyais pas dire à sa mère la vraie raison de cette ouverture de fenêtre, en espérant que le drap qui couvrait le lit eut le temps de sécher. Elle me prit la main et nous entrâmes dans le magasin, pas besoin de chariot aujourd'hui, un simple panier suffirait. Nous allâmes directement aux rayons qui nous intéressaient sans faire le tour du magasin, ce qui nous aurait pris trop de temps. À la caisse, il n'y avait encore presque personne, nous fûmes vite sorties. J'eus la mauvaise surprise dans la galerie marchande de voir le petit tabac fermé, je n'avais aucune idée pour en trouver un ouvert en ville, je réfléchis à la question puis demandai à Élodie, peut-être qu'elle savait où je pourrais me trouver des clopes.
« Il y a le grand tabac rue de Lille, je suis sûre qu'il est ouvert même le dimanche lui.
- Ah, oui, je n'y avais pas pensé. Allons-y en vitesse. »
Nous y allâmes donc et pendant que j'attendais mon tour, Élodie faisait le tour des magazines, je pensais qu'elle allait vouloir quelque chose mais non. En plus de mes deux paquets de cigarettes, je pris aussi des jeux à gratter, j'en donnai un à ma copine en sortant, les deux étaient perdants, pas de chance. Je retrouvai enfin mon petit appartement, rien n'avait changé depuis vendredi matin, il était toujours aussi silencieux. Cela me fit tout de même un drôle d'effet après avoir passé deux jours entourée de monde et de bruit. Je rangeais les produits que nous avions acheté au magasin, Élodie vint m'aider puis se servit un verre de soda avant de s'asseoir autour de la table basse, sortant ses cahiers de son sac, elle comptait travailler sérieusement. Je pris mon ordinateur et mes livres pour moi aussi me mettre au travail. Avant ça je jetais un coup d'œil sur mon compte bancaire, j'avais été très dépensière cette semaine et cela se faisait sentir bien évidement. Heureusement que j'avais des économies de côté. En vérifiant mon emploi du temps, je vis que je commençais la semaine avec la terrible classe de quatrième, ma motivation s'envola soudainement. Nous travaillâmes ainsi jusqu'à midi.
VOUS LISEZ
AMOUR INTERDIT
Roman d'amourune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.