J'accueillis ma classe de cinquième pour ma dernière heure de cours de la matinée, là aussi tout ce passa bien, bien qu'ils furent un peu plus indisciplinés que ma précédente classe. Je reçus un message de la part d'Élodie durant cette heure, elle me demandait de l'attendre pour qu'on aille manger ensemble. Je n'avais rien prévu pour mon repas aujourd'hui, le fait qu'elle m'accompagne me motivait à aller au supermarché. J'avais l'habitude de faire l'impasse sur mon repas du midi lorsque j'étais étudiante, cela ne m'aurait pas trop causé de soucis mais puisque ma petite amie voulait se joindre à moi, je me devais de bien manger, ne serait-ce que pour ne pas l'inquiéter. Je passais donc cette dernière heure de la matinée à l'attendre dans ma classe tout en continuant de prévoir mes cours pour le reste de la semaine. Cette heure creuse fut la plus longue de la semaine, les minutes semblaient s'allonger alors que je pliais le programme pour mes classes de sixièmes, la trois, celle d'Élodie et ses amies, était un peu plus en avance que la classe dont j'avais la charge, la deux, il en était de même pour les classes de cinquièmes mais à l'inverse, la cinquième un était légèrement en avance sur la trois. N'ayant qu'une classe de quatrième et de troisième, toute comparaison était impossible. Élodie finit par ouvrir la porte de la salle, elle entra, posa son sac de cours contre le bureau et nous partîmes immédiatement pour le petit supermarché du centre-ville. Pas besoin de se poser de questions pour savoir ce que l'on allait manger, elle prit ce qui lui faisait plaisir et j'en fis de même avec une salade composée et deux lots de sandwichs à côté, un yaourt à boire en supplément quant à ma petite amie elle se prit aussi deux lots de sandwichs mais aux goûts différents des miens et une petite bouteille de soda. Nous allâmes ensuite sur le parking du parc et une nouvelle fois, je ne descendis pas de la voiture, les températures avaient chutées depuis la veille et il faisait un peu trop froid pour manger en plein air. Je me doutais qu' Élodie avait des choses à me dire, sinon nous n'aurions pas mangé ensemble mais comme j'en ignorais le sujet, je m'étais dit qu'occuper la salle de classe serait une mauvaise idée, non seulement on aurait pu nous entendre mais il y avait aussi la possibilité de se faire interrompre. Nous venions de commencer à manger lorsqu'elle prit la parole.
« Faut qu'on parle de la fouineuse, dit Élodie. Faut faire quelque chose pour elle, elle m'énerve de plus en plus.
- Ça fait trois fois que tu la vois !
- N'empêche qu'elle fourre son nez partout et qu'elle se permet de nous juger, pour qui elle se prend franchement ?
- C'est vrai qu'elle est un peu intrusive...
- Un peu ?!
- Bon, elle est intrusive, c'est indéniable mais je ne vois pas trop quoi faire. Soit répondre franchement à ses questions, soit détourner la conversation je ne vois pas d'autre solution.
- La virer du club ? Elle et sa pote muette qui passe son temps à te regarder comme-si tu étais une œuvre d'art, à deux doigts de baver.
- Hein ?
- T'avais pas remarqué ? Sa pote là, je sais plus le prénom...
- Tatiana.
- Ouais, elle. Elle passe son temps à te reluquer.
- Pour être franche, non, je n'avais pas du tout remarquer. Tu es sûre de ça ?
- Plutôt oui ! Je l'ai bien observé et le temps que sa copine me cherche l'embrouille, elle ne te quitte pas des yeux.
- Remarque, maintenant que tu le dis, hier en cours il me semblait qu'elle me regardait de façon étrange.
- Elle bavait encore sur toi...
- Je ne pense pas non,, ce n'était pas ce genre de regard mais c'était... Étrange.
- En tous cas, elle est chelou et l'autre m'énerve.
- Oui, ça, tout le monde a pu le voir qu'Aya t'énervait.
- J'aime pas la façon dont elle se mêle de tout comme elle le fait. Qu'elle nous foute la paix et s'occupe de ses fesses.
- Bon, la prochaine fois qu'elle pose une question sur nous, je la remettrais en place, ça te va ?
- Oui, merci. On passe chez maman ce soir ?
- Oui, il faudra bien, tu as vu sa réaction ce matin ? J'ai pas très envie de me retaper la même demain matin.
- Humm. Je dois parler à Marie de toute façon donc ça m'arrange. Elle a pas son pareil pour remettre les gens à leur place, je lui demanderais de me donner une petite leçon en accéléré.
- Elle est si téméraire que ça ?
- Sa dernière année au collège était assez terrible, elle fut exclue deux fois pour son comportement. »
Je n'imaginais pas que ma belle-sœur était une enfant à problème durant ses années de collège, je me dis que j'avais de la chance d'être tombée sur la benjamine et non l'ainée. Nous finîmes de manger tout en discutant de nos prochaines journées. Demain Élodie ne voulait pas repasser chez sa mère à midi mais rentrer directement, je n'étais pas contre cette idée or, elle ne me répondit pas lorsque je lui en demandais la raison, ce que je trouvais étrange. Une fois notre repas achevé nous mîmes tous nos emballages dans le sachet que j'avais pris au supermarché et nous retournâmes au collège, je profitais de la route pour fumer une cigarette. Les trois copines de ma petite amie attendaient déjà devant la salle, j'ouvris et elles entrèrent alors qu'Élodie était aux distributeurs, me prenant un café et une confiserie pour elle. J'aurais aimé parler aux autres filles d'Aya et Tatiana, savoir si ce qu'avait ressenti Élodie était partagé ou pas, mais ici, il m'était impossible d'aborder le sujet. Ma petite amie revint avec ma tasse de café et me proposa de goûter à sa barre chocolatée, sous prétexte que je lui avais donné un peu de yaourt, puis les deux filles de cinquième firent leur entrée à leur tour. La fin de la pause se passa malgré tout dans le calme et à la sonnerie toutes repartirent dans leurs classes. La troisième zombie était déjà devant ma porte, adossés du couloir qui longeait la salle de cours. Je les fis entrer et la session de deux heures commença dans une classe silencieuse ou il fallait que je pose des questions directes pour espérer avoir une réponse.
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AMOUR INTERDIT
Romanceune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.