Chapitre 64

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Élodie fut réveillée avant moi ce dimanche matin et son humeur câline n'avait pas diminuée d'un iota. Alors que je faisais semblant de dormir, elle se mit à me coller dénudée et commença à caresser mon corps dans le même état, je pensais que ma petite-amie devait être insatisfaite de nos caresses habituelles, je me demandais s'il fallait passer à la vitesse supérieure quand elle me mordilla l'oreille, ce qui me fit ouvrir les yeux en frissonnant. Je me dis aussi qu'elle commençait à bien connaitre mes points faibles, cela dit je connaissais aussi les siens.

« T'es bien entreprenante dès le réveil.

- T'aimes pas ?

- J'ai pas dit ça mais je dois avouer que je suis assez étonnée. T'as jamais été timide mais depuis vendredi tu prends de plus en plus les devants.

- Quand je suis près de toi, j'ai envie de te taquiner et en te taquinant vient l'envie de te faire des câlins, de gros câlins.

- Tu voudrais qu'on aille plus loin que les caresses ?

- Je sais pas. Si je dis oui, tu risque de me prendre pour une perverse, si je dis non tu risques d'être déçue, il n'y a pas de bonne réponse là.

- Je penserai pas que tu es perverse, juste insatisfaite de nos rapport actuels, si tu dis non, je me dirai que ce qu'on fait actuellement avec les mains te satisfait. C'est tout simple. Je te demande juste ton avis mon cœur.

- Honnêtement je sais pas. Je sais même pas ce qu'on peut faire de plus.

- Merde, j'avais pas pensé à ça. »

Je me retrouvais donc à lui expliquer de façon détaillée les rapports entre femmes. Elle semblait dubitative au début, mais finit par se résigner lorsque je lui donnais plus de précisions sur les façons de faire. Elle m'avoua même qu'elle aimerait essayer la position des ciseaux mais malheureusement ce n'était plus possible aujourd'hui, nous devions aller chez mes parents, nous n'avions pas le loisir de traîner au lit. Nous nous levâmes donc pour aller prendre notre petit-déjeuner tranquillement puis allâmes nous laver, je dus une nouvelle fois refreiner les pulsions de ma petite-amie et enfin nous nous habillâmes pour partir tout de suite après. Élodie me demanda si je savais pourquoi ma mère tenait à ce qu'elle soit là, comme je le lui avais dit la veille, je n'en avais aucune idée, elle m'a juste dit d'amener 'la petite', sans autre précision. Nous passâmes rapidement par le supermarché qui se trouvait sur le chemin, ouvert lui aussi le dimanche matin, je voulais prendre une bouteille pour mon père et pour ma mère je pris un joli bouquet de fleurs, pas très original mais la connaissant, même un bouquet de pissenlits la comblait de joie quand j'étais gamine. Nous arrivâmes vers dix heures et demi ce qui faisait un peu tôt, mon père fut surprit de nous voir déjà là lorsqu'il vint nous ouvrir la porte. Ma mère fut ravie des fleurs, comme je l'avais prévu et mon père me signala avec le sourire qu'il était trop 'de bonne heure' pour ouvrir la bouteille d'apéritif anisé. Ma mère m'offrit un café et à 'sa puce' un verre de Coca. Je savais que se n'était pas sa boisson préférée mais ici c'était ça ou de l'eau. Elle retourna ensuite en cuisine sans même nous dire pourquoi elle nous avait demandé de venir, je demandais alors à mon père qui haussa les épaules en souriant. Il était au courant de quelque chose, c'était inscrit au marqueur sur sa tronche mais le connaissant, jamais il n'aurait lâché le morceau. Nous discutâmes donc lui et moi de banalités jusqu'au retour de ma mère. Elle ne me dit rien mais demanda à Élodie de la suivre et monta à l'étage, je fus encore plus intriguée bien que je savais qu'avec ma mère, ma petite amie ne risquait rien. Elles redescendirent quelques minutes plus tard, Élodie était vêtue différemment, des vêtements que je crus presque reconnaitre, bien qu'il se peut que je me trompasse, il semblait qu'ils furent en ma possession fut une lointaine époque.

« Tu les portais au lycée, dit ma mère comme-ci elle avait lu mes pensées. Je les ai proposés à Éloise mais elle en a pas voulu.

- Grande sœur n'a pas d'enfant.

- Si jamais elle avait une fille un jour.

- La mode changera d'ici qu'elle puisse les porter même si elle naissait demain.

- Elle m'a dit exactement la même chose. Vous n'êtes pas sœur pour rien.

- Ouais enfin si tu pouvais éviter de me le rappeler à tout bout de champs.

- Oh, vous n'avez toujours pas fait la paix ?

- C'est elle qui veut pas ! Elle croit qu'être homo c'est un effet de mode ou une maladie.

- Je suis certaine que c'est toi qui dramatise mais bon, elle doit aussi avoir eu des paroles désobligeantes sinon tu ne réagirais pas ainsi. Stéphanie n'en a pas voulu non plus.

- Pourquoi tu les as pas proposer à Etienne ?

- M'enfin c'est un garçon !

- Je plaisante maman. Quoi que petit, il adorait porter mes fringues.

- Ah, oui, je m'en souviens !

- J'adore comment il rougit quand je le lui rappelle.

- Tu as toujours aimé le taquiner hein ? »

Élodie nous regardait en souriant, dans mon ancienne robe bleue que j'adorais porter le week-end à la maison, elle était vraiment craquante.

« Je lui en ai donné plein d'autres, hein ma puce ?

- Oui m'dame.

- Oh, appelle moi mamie Évelyne, je t'ai dit. »

Ok, là, on avait un malaise. Ma petite amie lançait un regard noir à ma mère qui ignorait que celle qu'elle prenait pour ma fille adoptive était en fait ma copine. Il allait vite falloir faire quelque chose pour ne pas que la situation dégénère. Ma mère fuit une nouvelle fois en cuisine, je décidais d'aller l'aider, enfin prétexte pour éclaircir la situation, même si pour l'heure, j'ignorais totalement comment. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant