Chapitre 100

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Nous venions à peine de nous garer sur le parking de ma résidence qu'une voix retentit alors qu'Élodie venait à peine de descendre.

« Élodie ?! »

Ma petite amie se retourna dans la direction d'où venait la voix qui l'appelait et sembla se figer.

« Émilie ?

- Ça alors ! Qu'est-ce que tu fous là petite sœur ?

- Heu... Je vis quasiment ici. Et toi ?

- Ma famille d'accueil habite un peu plus loin dans le village ! C'est dingue ta famille d'accueil vit dans le même village que la mienne !

- Heu...

- Élo, mieux vaut aller parler de tout ça à la maison.

- Oui. »

Je n'avais pas l'intention d'intervenir à la base mais il semblait que ma petite amie soit gênée de parler de notre relation en pleine rue, ce que je pouvais parfaitement comprendre, dans sa situation, moi non plus je ne me sentirais pas très à l'aise. Nous montâmes donc jusqu'à mon appartement suivies de cette étrange fille qu' Élodie avait appelée ''grande sœur'', je me demandais si c'était réellement le cas mais à bien la regarder, elles se ressemblaient bien un peu. Je les fis entrer et une fois passer la porte, la jeune fille se présenta en bonne et due forme.

« Je suis Émilie, la grande sœur d' Élodie, je suis en troisième au collège '' pour jeunes filles de bonne famille'', je vous remercie de prendre soin de ma petite sœur.

- Installons nous d'abord. Élo, tu sers à boire pour ta sœur et toi ? »

Elle était déjà en train de s'en occuper. Je me dirigeais donc moi aussi vers la cuisine, après avoir guidé Émilie dans le salon, puis me servit rapidement un verre de vin avant de les rejoindre.

« Tu sembles avoir tes aises ici, petite sœur. Au fait, je suis désolée d'avoir manqué tes deux derniers anniversaire mais ma famille me laisse très peu sortir seule et avec ce qu'il s'est passé la dernière fois, il ne sont plus très d'accord pour que j'aille te voir.

- Vous avez eu des mots ?

- Oui, fit ma petite amie, maman Adé a traité les parents d' Émilie de gros bouges ignorants.

- C'est bizarre mais ça ne m'étonne pas plus que ça d'elle.

- Cette femme a été d'une inconvenance incroyable ! »

Je me retins de rire, voir une adolescente dire des choses comme ''d'une inconvenance'' me semblait surréaliste mais en même temps je connaissais de réputation le collège où elle allait, situé dans la même ville que le nôtre, il était réputé pour accueillir des gens financièrement avantagés, l'établissement proposait des cours de la primaire au lycée en séparant les garçons des filles, d'où le nom du collège d' Émilie.

« Enfin, reprit cette dernière, tu as changé de famille d'accueil alors Élo ?

- Heu non, en fait Claire est... Ma petite amie.

- Hein ? HEIN ?!!! »

Je trouvais alors sa réaction un peu excessive.

« À mon tour de me présenter, je suis Claire Dumur, professeure de Français au collège d' Élodie.

- Une prof... Avec une élève... Du collège... »

La grande sœur était passée en mode buguée, en même temps, cela aussi je le comprenais. Je lui laissais le temps de reprendre ses esprit, ce qui ne fut pas aussi long que je le prévoyais.

« Mais enfin Élodie, tu ne peux décemment pas sortir avec l'un de tes professeurs, tu as douze ans ! Il doit y avoir une énorme différence d'âge entre vous ! Je veux dire elle est vieille !

- Claire n'a que vingt-et-un ans et puis ça n'a rien à voir avec l'âge.

- Mais enfin, tu te rends compte de ce que tu dis ?

- Oui, et si jamais ça te plait pas, tu peux sortir.

- Non, cela ne me plait guère mais bon, tu es très opiniâtre, un peu comme père.

- NE PARLES PAS DE LUI ICI !!

- Oui, oui, je me doutais de cette réaction. À voir, je ne pourrais te faire changer d'avis mais si tu as un soucis, prends au moins mon numéro de téléphone, d'accord ? »

Élodie accepta mais il semblait peu probable qu'elle fasse appel à cette grande sœur dont la famille d'accueil semblait avoir gravement déteint sur son comportement. Elle partit ensuite, nous laissant seule Élodie et moi. Je m'approchais de la fenêtre pour fumer quand ma petite amie vint me serrer dans ses bras derrière moi, je me retournais sur elle et la prit moi aussi dans mes bras.

« Tu veux en parler ? De ma famille, je veux dire.

- Si t'en as envie. Si ce n'est pas le cas, ne te force pas. De toute façon, je pense que ce sont des gens que je ne rencontrerais jamais. Si on a croiser ta sœur c'est une pure coïncidence. Tu le savais qu'elle habitait pas loin ?

- Non, je n'en avais aucune idée. La poisse ! J'ai pas envie d'avoir cette emmerdante dans les jambes. Je l'aime bien hein, mais quand elle a une idée en tête, difficile de lui faire changer d'avis. Et puis c'est quoi aussi cette façon qu'elle a prit de parler...

- Oui, j'ai remarqué moi aussi.

- Tu as failli te tordre de rire plus d'une fois, pas vrai ?

- Oh, je pensais que cela ne se verrait pas. Comment tu le sais ?

- Je te connais mieux que n'importe qui chérie, j'ai vu plus d'une fois que tu te pinçais les lèvres et à chaque fois c'était quand Émilie parlait d'une étrange façon.

- Bien vu Sherlock. Je vais fumer, tu veux te reculer ?

- Non. »

J'allumais donc ma cigarette devant elle, ce qui ne me plaisait pas tellement mais je n'avais apparemment pas le choix. Une fois qu'elle fut finie, nous nous mîmes ensemble à préparer le repas, les ''pâtes bolo de luxe'' comme elle le désirait et son sourire revint en cuisinant, ce qui me rassura pour le reste de la soirée. Nous allâmes nous coucher après un bon bain prit ensemble, et un peu plus tard que l'heure habituelle. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant