Chapitre 20

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La table fut rapidement dressée et Adeline y apporta son verre d'alcool tout en me demandant ce que j'allais boire en mangeant, de l'eau me convenait très bien. Les plats arrivèrent, une nouvelle fois je demandais à Élodie si elle avait besoin d'aide, une nouvelle fois j'essuyais un refus. Adeline, qui commençait à comater, se redressa soudainement.

« Je me suis pas pris la tête, dit-elle bien fort, c'est crudité ce midi. J'ai pas fait trop élaboré sachant qu'on allait boire comme des trous toutes les deux.

- On attend pas Ludi ?

- Nan, elle rentre pas maintenant elle, qu'est-ce tu racontes bouffeuse ?

- Rien, laisse tomber.

- Humm... Y'est où ton verre ma belle ?

- Dans l'évier. Je stoppe là pour ce midi et tu devrais en faire autant, tes filles sont là.

- Ouais, de bonnes petites. »

Sa tête heurta la table assez fort puis elle se mit à ronfler, Adeline versus alcool, alcool vainqueur par KO technique.

« Mangeons toutes les deux Claire, je mettrais son assiette au frigo.

- Ça me rappelle une histoire de fac, dis-je en riant.

- Oh raconte !

- Une fois on avait fait soirée chez moi et persuadée qu'elle était chez elle, elle est allée dans ma chambre, s'est mise à poil et a dormi dans mon lit jusqu'au lendemain. J'ai dû squatter le canapé.

- T'aurais pu dormir avec elle.

- Pas quand elle nue. Imagine sa tête si elle se réveille nue et moi en T-shirt... Le malaise obligatoire.

- Pas faux. »

Nous finîmes de manger dans le calme, hormis les faibles ronflements d'Adeline, puis Élodie se mit à débarrasser, cette fois, sans rien lui demander je lui donnais un coup de main.

« On garde les tartes pour ce soir ?

- Et bien oui. On va pas en manger rien qu'à deux. »

Elle lavait la vaisselle que nous avions utilisé, je cherchais des yeux le torchon pour l'essuyer mais dans cette cuisine si bien rangée je fus incapable de le trouver. Je m'approchais de la blonde sans qu'elle ne me voie et lui chuchotais :

« On se prendra une glace dans le centre.

- Hiiii !

- Chut, tu vas réveiller Adé. Donne-moi un torchon.

- Non c'est bon laisse. Et ne souffle pas dans mon oreille s'il te plaît, ça fait bizarre.

- Tu ne t'es pas gênée tout à l'heure. Et si laisse-moi t'aider franchement.

- Ah ! Tiens ! Et pardon pour tout à l'heure, je savais pas que ça ferait ça.

- Ce n'est rien, ça ne m'a pas déplût, heu, dérangé.

- Hum, hum, comme ça, ça ne te déplaît pas mademoiselle, je note.

- Qu'est-ce que tu peux être taquine parfois !

- Et t'aimes pas ?

- No comment.

- Oh la facilité ! »

Nous rîmes faiblement pour ne pas réveiller celle qui dormait toujours sur la table. Je demandais une feuille à Élodie puis sortis fumer une cigarette sur le trottoir, elle vint me rejoindre, me disant qu'aujourd'hui je fumais beaucoup, j'en profitais pour l'informer de mes habitudes, à savoir que je fumais une cigarette après chaque repas et une avant d'aller au lit principalement. En retournant à l'intérieur, elle me tendit la feuille et un stylo, bien joué Élodie. Je fis une brève note pour ne pas qu'Adeline ne s'inquiète, puis nous nous mîmes en route direction le centre-ville une encore une fois. Sur le chemin, Élodie s'excusa du comportement d'Adeline, je lui dis que ce n'était pas nécessaire, j'avais l'habitude de la voir comme ça. Elle me demanda si moi aussi j'avais pour coutume de boire jusqu'à m'effondrer, non, mais je me laissais facilement influencer par mon amie et plus d'une fois je suis rentrée chez moi en titubant. Elle me dit alors qu'elle n'aurait pas aimé me connaître à cette époque. Il était difficile de se garer sur la grande place du centre, nous dûmes trouver une place sur le parking de la poste, stationnement payant, évidemment. Je pris trois heures, payais grâce à ma carte bleue puis avoir mis le reçu bien en évidence derrière le pare-brise, nous prîmes la direction de la place, là où les restaurant haut de gamme se trouvaient afin de déguster une glace.

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant