Chapitre 29

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La première chose que je fis après avoir posé mes affaires fut d'aller prendre une bonne et longue douche. Elle me fit un bien fou et en sortant de la salle de bain vêtue de mon pyjama, je vis que j'avais un message d'Élodie me demandant si j'étais bien rentrée. Je m'excusais de l'attente en lui disant que j'étais sous la douche et lui dis que oui, j'avais même désaoulé, tout allait bien. Je trouvais sur le comptoir de cuisine un vieux paquet de clope, celui avec le mégot écrasé à l'intérieur, l'odeur qui s'en échappait aurait fait fuir tout un cimetière mais je n'en allumais pas moins une cigarette pour tirer dessus furieusement. En ouvrant la fenêtre qui se trouvait au fond de la pièce, je me dis que j'avais beaucoup fumé aujourd'hui, bien plus que ces deux derniers mois. Je reçu un nouveau texto me disant qu'elle ne trouvait pas pour les surnoms, je lui répondis, tout de suite cette fois, de ne pas se prendre trop la tête, ils finiront par venir de façon naturelle. J'en avais bien un pour elle mais je le gardais pour moi, pour le moment. Elle me dit qu'on avait une heure de cours ensemble demain matin après la pause, j'écrasais ma cigarette dans le cendrier et allais voir mon emploi du temps, on était donc en semaine paire. Je lui dis que je venais de vérifier et que j'allais les faire bosser dur, et pourquoi une interrogation écrite, après tout mon autre classe de sixième y avait déjà eu droit. En me remémorant cela je me dis que j'avais de la chance, en cas de semaine impaire, c'est eux que j'aurais eu et je ne me sentais pas de finir de corriger des copies ce soir. sJe préparais mon sac moi aussi, y mettant les copies à corriger et d'autres papier, il allait falloir que j'aille faire quelques photocopies durant la pause, et je corrigerais ce que je pourrais en mangeant histoire de m'avancer un peu. Élodie me souhaita bonne nuit, j'en fis de même et alla rejoindre mon lit. Le coin où elle s'était allongée avait encore une légère trace de son odeur, mon oreiller aussi, c'est le nez contre lui que je m'endormis.

Adeline aurait pu dire que j'ai dormi comme une morte, je sursautais quand le réveil sonna, m'indiquant qu'une nouvelle journée de travail allait commencer. Je me levais sans vraiment en avoir envie, me fis une tasse de café, la bus assise sur l'un des deux tabourets de la cuisine puis avant d'aller prendre ma douche mis mon sac de cours bien en évidence devant la porte pour ne pas partir une nouvelle fois sans. Une fois habillée et légèrement maquillée, je me fis une nouvelle tasse de café et l'accompagnais de quelques tartines tout en pensant que certaines mangeaient de la tarte ce matin, j'aurais dû accepter le petit-déjeuner, mais dire oui signifiait rester pour la nuit j'en étais certaine. Je me fis un dernier café, j'avais le temps et allumais une cigarette. Je la fumais tout en buvant le liquide noir et chaud, un passage au petit coin et j'étais prête à partir, j'étais en avance, tout allait bien. Je descendis rapidement les escaliers, je me sentais en pleine forme. Une fois la voiture ouverte, je balançais le sac sur le siège arrière, m'installais au volant, et démarrais, direction chez Élodie. Je ne voulais pas me l'avouer mais j'avais hâte de la revoir. Je pensais être capable de la surprendre mais non, elle m'attendait devant chez elle. Elle ouvrit la porte côté passager et posa son sac sur le plancher.

« Bonjour Claire, maman Adé veut te voir deux minutes, me dit-elle.

- Elle ne peut pas attendre ce soir ?

- Je ne pense pas sinon elle ne m'aurait pas dit de te demander.

- Elle me fais chier.

- On est en avance alors ça va. »

Je pensais faire mes photocopies avant les cours, mais bon, ce n'était pas un petit contre temps qui allait noircir cette journée. J'entrais dans la maison et ôtais mes tennis rapidement pour aller dans le salon, je commençais à bien connaître cette maison, pensais-je alors. Adeline m'accueillis avec une tasse de café et une part de la tarte de la veille, je me demandais pourquoi ce traitement de faveur.

« Je suis désolée pour hier, finit-elle par dire.

- Tu t'excuses de quoi exactement ?

- J'ai été un peu trop lourde avec Élo et toi.

- Un peu ? Bref, au final ça ne nous a pas dérangé plus que ça et moi je suis habituée à tes délires donc, pas de soucis.

- Je me suis bien fait sermonner ce matin.

- Je ne veux pas dire que je m'en doutais mais je m'en doutais.

- C'était encore pire que ça ! »

Je ris, elle se joint à moi. Je la remerciais pour le café et la tarte et me mis à manger. Même si elle datait de la veille, elle n'avait rien perdu en qualité, elle était vraiment bonne.

« Et merde, dis-je soudainement, j'ai oublié de prendre ma salade pour ce midi. Ah, la cruche !

- T'iras à carrefour ma fille.

- Pas trop le choix. Je la prendrais demain si j'y pense.

- T'as toujours été tête en l'air pour ce genre de détails hein ? Combien de fois t'as oublié ton porte-monnaie au resto U ?

- Je t'ai toujours remboursé le soir même.

- Oui c'est vrai. T'es réglo, y'a pas à dire. Tu veux des sous ?

- Nan, j'en ai. Par contre, je vais aller à Auchan, il me faut des clopes, ma pote m'a tout taxé hier.

- Je suis désolée. Je te prendrais un paquet pour samedi.

- T'en fais pas, j'ai trop fumer moi aussi.

- Tu t'es fait disputer ?

- Non. Ni pour les clopes, ni pour la boisson.

- La chance ! Moi j'ai eu une tarte au grognon ce matin au réveil.

- T'espérais un câlin ?

- Bin ouais ! j'étais au taquet moi, réveil de petits bisous et tout, elle a ouvert les yeux, s'est levée, et m'a flambé direct.

- T'as eu ce que tu méritais mam.

- Je suis d'accord.

- Vous êtes méchantes. Allez, foutez le camp. »

Élodie et moi rîmes en sortant de la maison. Nous montâmes dans la voiture, je m'apprêtais à démarrer quand elle me demanda d'attendre une minute, je pensais qu'elle avait oublié quelque chose mais au lieu de descendre, elle saisit mon menton et posa ses lèvres sur les miennes.

« Bonjour petit ange. »

Elle l'avait dit timidement, je la trouvais à croquer.

« Bonjour princesse, répondis-je. T'as bien dormi ?

- Ouais, répondit-elle en souriant, presque trop et toi ?

- Idem, le réveil m'a tiré du lit mais j'en avais pas envie.

- Haha ! La même pour moi. »

Nous nous mîmes enfin en route pour le collège, nous étions pile à l'heure en arrivant soit dix minutes avant le début des cours. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant