Chapitre 98

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L'arrivée de Ludivine me valut un autre verre d'alcool et une fois encore nous dûmes expliquer la situation au collège. Elle fut d'accord avec Adeline sur le fait que Tatiana devait en pincer pour moi mais que vu sa timidité, elle passait par sa copine afin de savoir si tout allait bien entre Élodie et moi. Je trouvais la méthode un peu tirée par les cheveux mais ne dis rien pour ne pas relancer le débat. Je ne me souciais pas que cette fille m'aime ou non et comme je l'avais déjà dit plus tôt, j'étais dans une relation stable et heureuse, je n'avais pas l'intention de changer de partenaire. Nous partîmes juste après que j'eus refusé l'invitation d'Adeline pour rester manger, prétextant qu'il y avait cours demain, j'en profitais aussi pour les avertir que nous ne serions pas disponible dimanche, ayant été invitées par mes parents. Je soupirais en rentrant et en posant mon sac près de l'entrée, cette journée ne s'était pas trop mal passée mais la soirée avait été assez casse-pied. Je me servis un verre d'eau pour faire passer l'odeur de l'alcool et fumais une cigarette près de la fenêtre de cuisine. Élodie vint m'y rejoindre.

« C'est vrai que si l'autre se déclare tu vas la repousser ?

- Bien-sûr. Je suis déjà engagée dans une relation donc je n'ai aucune raison d'accepter.

- Ça me rassure alors. Tu veux un coup de main en cuisine ?

- Tu épluche les pommes de terre avec le couteau économe ?

- Ouais, ça marche. »

Elle se lava rapidement les mains et se mit à éplucher les légumes comme je le lui avait montrer. Je la regardais faire un moment puis me joint à elle pour préparer le reste du repas. Nous mangeâmes tranquillement devant la suite de l'anime de la veille, ma petite amie ne semblait pas se plaindre de regarder ce genre de chose, bien qu'au début elle avait du mal à suivre les sous-titres auxquels je ne faisais même plus attention. Après la vaisselle, j'allais faire couler le bain, j'avais l'intention de simplement faire couler l'eau puis d'aller préparer mes vêtements pour la nuit mais Élodie vint me rejoindre dans la salle de bain et je ne pus rien préparer du tout. Dans l'eau elle se blottie contre moi et nous nous lavâmes entre deux baisers. Elle me demanda une nouvelle fois si j'étais vraiment bien avec elle et une nouvelle fois je lui répondis par l'affirmative tout en me rendant compte que cette histoire avec ces deux filles de cinquième l'inquiétait réellement. Nous allâmes nous coucher et sans qu'elle ne dise quoi que se soit, je la pris dans mes bras et c'est ainsi que nous fermâmes les yeux en ce mardi. Le réveil mit un certain temps à me tirer du sommeil, nous étions toujours enlacées l'une contre l'autre lorsque j'ouvris les yeux, je me mis à lui faire de petits bisous un peu partout sur le visage, elle se retourna et me demanda de la laisser dormir encore cinq minutes. Je pouvais bien le faire, après tout nous n'étions pas pressées et au pire on pouvait toujours ne pas s'arrêter chez Adeline. Tout en allumant la cafetière et ma cigarette, je me souvenais que j'avais deux heures avec la classe d'Aya et Tatiana pour commencer la matinée, ce qui ne me motivait pas trop d'aller au collège. J'allais une nouvelle fois réveiller ma petite amie et refusa de la laisser encore dormir quand elle me le demanda, il était temps qu'elle se lève ou elle allait devoir faire l'impasse sur le petit déjeuner. Je fis un tour dans mon réfrigérateur histoire de dégoter de quoi manger ce midi et vu le peu qu'il contenait je me dis que l'on allait devoir faire des courses cet après-midi, après avoir vu les filles chez le glacier, à mon avis. Je ne pris pas le dernier sandwich qu'il contenait, me disant que je passerais sûrement au supermarché puis me traitais d'idiote, nous étions mercredi, nous finissions donc les cours à midi, pas besoin de manger des sandwichs donc. J'allumais une nouvelle cigarette avec ma tasse de café quand Élodie se leva, m'embrassa en râlant que je sentais le tabac, puis se servit son bol de céréales. Elle mit le carton à la poubelle et en la voyant faire, je me dis que l'on avait vraiment besoin de faire des courses. J'allais me rafraîchir dans la salle de bain la première, elle m'y suivit juste avant que je n'en sorte, je préparais ensuite mes affaires pour la matinée, elle en fit autant et nous partîmes presque à l'heure de l'appartement. Comme nous étions dans les temps, nous nous arrêtâmes chez sa mère, J'y bus deux tasses de café tout en discutant avec Adeline de nos emplois du temps, j'avais de la chance qu'ils soient si proches, j'avais une heure de libre le lundi en fin de journée et la même heure libre le vendredi, Élodie aussi, ce qui nous permettais de quitter le collège plus tôt. Adeline me questionna aussi sur la façon dont nous allions passer notre après-midi, je lui dis tout, du rendez-vous prévu avec les filles jusqu'aux courses que l'on devait faire et en profita pour glisser dans la conversation que je ne savais pas si j'aurais le temps de repasser chez elle. Au moins cela nous couvrait si on n'en ressentait pas l'envie. Ayant un peu d'avance avant d'arriver au collège, je me mis sur le côté à quelques mètres, ma petite amie me lançait un regard curieux mais je ne lui dis rien, j'ouvris ma fenêtre et allumais une cigarette.

« Tu es obligée de te mettre ici, dit-elle, tu pouvais pas faire ça sur le parking ?

- Non, c'est interdit. Et j'ai pas envie d'aller me cacher derrière le coin à vélos.

- Ah parce que tu fumes aussi là-bas ?

- Oui quand j'ai une heure de libre dans la journée.

- C'est pour ça aussi que tu sors tous les midis ?

- Oui, pour pouvoir fumer tranquille après avoir mangé.

- Je comprends mieux maintenant. Mais c'est bientôt l'hiver, il va faire trop froid pour manger dehors.

- Je sais. Je verrais bien quand on y sera. »

Personnellement, je trouvais que les températures avaient déjà bien baissées depuis ce week-end, Élodie avait raison, il allait bientôt faire trop froid pour manger au parc. Je pouvais toujours manger dans ma voiture, dans le pire des cas. Ma cigarette terminée je fis route jusqu'au parking du personnel et nous nous séparâmes pour la matinée. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant