Chapitre 94

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La soirée s'annonçait bien, un verre, un animé et ma petite amie blottie contre moi, nous profitâmes du calme de l'instant mais c'était sans compter sur nos téléphones. Le mien se mit à sonner en premier, je décidais d'ignorer l'appel alors ce fut celui d'Élodie qui prit le relai. Pour que nos deux téléphones sonnent l'un juste après l'autre, il ne pouvait s'agir que quelqu'un de nos famille et qui était la plus intrusive d'entre toutes... Adeline, évidemment. Élodie alla répondre à l'appel et me tendis subitement l'appareil après avoir dit un simple allo. Je pris l'appareil et vis le nom de l'appelant : ''belle-maman'' soit donc ma mère. Je me demandais depuis quand elle avait le numéro de ma petite amie.

« Oui, maman ?

- Perdu, fis la voix de mon père.

- Oh, papa ! Que se passe-t-il ? C'est rare que tu prennes le portable de maman pour appeler.

- J'avais pas le numéro de la petite et comme tu réponds pas sur le tiens... Enfin bref, tu es libre ce dimanche ?

- Pour le moment, oui.

- Viens manger à la maison.

- Heu il y aura qui ?

- Juste toi et ta copine si elle vient.

- Bien-sûr qu'elle vient, quelle question. Donc on se voit dimanche alors.

- Oui, c'est ça à dimanche. »

Il raccrocha directement, il fallait dire qu'il n'était pas du genre à s'étendre le paternel. J'avais déjà un petit aperçu de notre prochain week-end : courses, ménage et visite chez Adeline le samedi et chez mes parents le dimanche, en gros, un week-end calme comme je les aimais. Pour le moment, il était l'heure de faire à manger, Élodie me proposa son aide que j'acceptais, tout en me disant que nous serions deux pour faire le nettoyage à la fin de la semaine, ce qui devrait donc prendre moins de temps que lorsque je suis seule. Nous cuisinâmes dans le calme, une facette que j'appréciais considérablement chez ma petite amie, son calme naturel, puis nous passâmes à table. Durant le repas, j'expliquais à ma petite amie le déroulement de notre prochain week-end, elle me dit que le passage chez sa mère n'était pas obligatoire vu que nous y passions tous les matins, pourtant j'y tenais quand même, Élodie était jeune et avait encore besoin de voir ses mères, même si par fierté elle affirmait le contraire. Nous fîmes ensemble également la petite vaisselle avant de se recaler devant la télévision qui passait toujours la série animée que j'avais lancé en rentrant. Le jus de fruit avait remplacer le vin et le cendrier était retourné à sa place, près de la fenêtre, ce fut donc sans gêne qu' Élodie se serra contre moi. Nous regardâmes ainsi deux épisodes puis avant de mettre le suivant, ma petite petit baiser sec se transforma vite en gros baiser plein de passion. Ses mains se firent baladeuses et entreprenantes, Élodie commençait à prendre confiance en elle et se laissait aller à ses désirs. Au lieu de relancer un épisode je fermais la télévision, entre deux baisers chauds, puis nous regagnâmes le lit. Nous prîmes beaucoup de temps pour nous avant de nous endormir mais je dois dire que cela fut une bien agréable façon de terminer notre soirée détente à la maison. Je n'avais aucune envie de me lever lorsque le réveil sonna ce mardi matin, je l'éteignis et pris ma petite amie dans mes bras pour la réveiller doucement, je pus constater que nous étions encore nues de la veille, il s'en ait fallu de peu pour que nous repartîmes pour un tour. Je me levais rapidement avant que la situation ne dégénère et filais sous la douche. Une fois convenablement vêtue, je pris mon café et ma cigarette près de la fenêtre de cuisine alors qu' Élodie se levait péniblement. Elle alla prendre sa douche elle aussi et sortit de la salle de bain plus fraîche qu'elle ne l'était en y entrant.

« Tu t'es vite levée ce matin chérie, me dit-elle en se préparant son bol de céréales habituel. On est pas en retard pourtant.

- Non, nous ne le sommes pas. Nous l'aurions été si on avait laissé libre cours à nos envies.

- Oh, je sais me tenir pourtant.

- Oui, toi peut-être.

- Ça veut dire que toi... »

Elle m'embrassa rapidement avant que je ne puisse répondre.

« Pouah, tu sens le tabac, c'est pas bon.

- Désolée mais en même temps je viens juste de fumer là.

- Je vais prendre mon petit déjeuner en vitesse, on restera un peu plus longtemps chez maman ce matin comme ça.

- Pour se rattraper d'hier ?

- Oui. »

Je n'y voyais pas d'objections, surtout que la veille Élodie n'avait pas été très gentille avec sa mère en lui disant ouvertement que nous n'avions pas envie de passer chez elle le soir. Je sentais arriver le sermon ce matin, ou du moins les moqueries, Adeline était une spécialiste quand il s'agissait de mettre quelqu'un en boite. Je me resservis un café et une autre cigarette puis allais jeter un œil sur mon emploi du temps du matin, deux heures de cours seulement avec une heure de libre entre les deux, j'allais pouvoir continuer un peu ma préparation de cours pour le reste de la semaine. Nous partîmes dès qu' Élodie eut fini son bol, elle avait préparer ses affaires de cours la veille sans même que je m'en aperçoive. Il faisait frais ce matin en arrivant sur le parking et tout aussi frais dans la voiture, ma petite amie se hâta de mettre le chauffage qui, évidemment, propulsa de l'air froid, ce qui la fit râler et me fit rire. Nous arrivâmes rapidement chez Adeline, il n'y avait pas beaucoup de monde sur la route ce matin, ou alors était-ce l'effet de notre demi-heure d'avance sur l'horaire habituel ? La grande asperge brune qui servait de mère à ma petite amie était en pleine forme ce matin, nous eûmes à peine passé la porte qu'elle nous sauta verbalement dessus.

« Bonjour les filles ! Alors on a passé une soirée entre amoureuses ? On s'est fait des câlins ? Qui a lancé le moment ? Je parie que c'est toi Claire !

- Bonjour maman, répondit Élodie en rougissant, ça te regarde pas ce genre de chose.

- Oh, sois gentille, dis tout à maman.

- T'as l'air d'une dégénérée, dis-je. Mais bon, pour répondre à l'une de tes questions, c'est ma chérie qui a commencé.

- Oooh ! Tu deviens une vraie femme ma fille ! »

Élodie rougissait de plus belle puis elle leva les épaules et partit dans la salle, je la suivis. J'eus droit à deux tasses de café tandis que ma petite amie grignotait une barre chocolatée tout en buvant un verre de limonade aromatisée et enfin nous partîmes pour le collège. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant