Chapitre 50

88 6 0
                                    

J'entamais un autre sandwich lorsque les filles arrivèrent, elles étaient plus calmes que ce matin et Sarah déclara en entrant qu'elle avait trop bien manger. Élodie arriva avec mon gobelet de café et vis mon sandwich.

« Donnes moi un bout ché, Mademoiselle. »

Je lui retirai le pain avant qu'elle ne morde dedans, elle me regarda curieusement.

« Fais d'abord une phrase correcte.

- Donnez-moi un morceau Mademoiselle... S'il vous plait.

- Tiens, morphale.

- Je vois pas de prénom qui commence par ''ché'', dit Sarah. Cheryl ? Non, ça fait trop chelou comme prénom. »

Élodie me regarda paniquée et Marine intervint après m'avoir fait un clin d'œil.

« Qu'est-ce que tu racontes Sarah ? C'est juste Élo qui sait pas parler. Donnes moi un bouchée, elle a dû hésiter entre un bout et une bouchée et elle a mélanger les deux.

- Ah ouais, ça m'arrive aussi parfois. »

Je remerciais le ciel d'avoir fait cette fille aussi stupide. Je finis par laisser le pain dans lequel j'avais à peine mordu à Élodie et en ouvris un autre en lui disant que celui-ci elle ne l'aurait pas eu, les autres filles rirent. J'ouvris aussi un sachet de bonbons pour elles, elles se servirent chacune leur tour en me remerciant. La jeune blonde fut la dernière à se servir après avoir englouti le sandwich que je lui avais donné. Elles restèrent avec moi jusqu'à la reprise des cours, grâce à elles mes pauses se passaient joyeusement plutôt que m'ennuyer à rester seule dans cette salle de classe vide et je leur en étais reconnaissante pour ça. Ma classe suivante fut celle des élèves zombies, surnom que je leur donnais mentalement et qui leur allait bien. Comme toujours avec cette classe les deux heures se passèrent dans le calme le plus complet. Évidemment les filles revinrent à la pause de l'après-midi, elles allèrent déposer leurs affaires directement à leur place car nous avions cours pour les deux dernières heures. Je leur donnais un devoir de rédaction qui en fit soupirer plus d'un et une fois tous les élèves sortis, je fermais la salle pour la journée. Dans la voiture Élodie me demanda si je voulais aller voir pour le lit aujourd'hui, elle n'avait pas envie de rentrer tout de suite mais c'était impossible avec le carton d'hier qui occupait encore une bonne partie de la voiture. Elle proposa alors de m'aider à monter ce qu'il contenait chez moi, j'acceptais si elle prévenait sa mère et rentrait avant l'heure du repas, elle fut d'accord et envoya un message à Adeline qui lui répondit en m'appelant.

« Tu vois ce que je te disais ce matin Clairinette, fit-elle joyeusement dès qu' Élodie eut décroché mon téléphone et mit le haut-parleur. Je vais faire des cartons cette semaine.

- Ne me refourgue pas ta fille Pilier ! Ludi en pense quoi d'ailleurs ?

- Tu connais la Femme de glace... Mais je dirais qu'elle est assez contente de vous voir ensemble et sa fille s'épanouir sainement je dirais.

- Oui, fit une voix lointaine, ça c'est sûr.

- Voila, reprit mon amie, tu sais tout Clairinette. Donc tu as des affaires à monter mais le carton est lourd c'est ça ?

- Ouais il contient un service de vaisselle complet pour dix, un robot de cuisine et des bricoles que j'avais laissé chez mes parents.

- Je vois bien faire une pièce pour nos travaux manuels à la place de la chambre d' Élo.

- Heu mam, on va dormir où les week-end où on sera là ?

- Ah, tu vas continuer à nous casser les pieds alors ?

- Trop ouais !

- Tu veux vraiment te débarrasser d'elle ou quoi ?

- Mais non, je vous taquine, je vous taquine. Après si vous continuez comme ça, ça se fera avant même que tu t'en rendes compte, je le sais, je suis passée par là, ahah !

- On a bien le temps. Bon je te laisse, je la ramène pas trop tard.

- Fais la manger. Et préviens si elle reste chez toi. Au moins on sait qu'elle est en sécurité avec toi Clairinette. Allez, bisous a vous deux.

- Bisou mam. »

Elle coupa la communication avant que je n'ai le temps de râler et je lui dis qu'il était hors de question qu'elle reste encore une nuit à la maison, elle fit la tête mais cela ne dura que quelques instant, elle avait retrouvé sa bonne humeur lorsque je me garais en bas de mon immeuble. Nous montâmes nos affaires de cours avant d'ouvrir le carton, il était vraiment chargé à bloc et j'imaginais mes parents ayant jouer à Tetris avec toutes les affaires afin de trouver la disposition la plus optimale possible, cette idée me fit sourire. Nous commençâmes par la vaisselle, le plus lourd, ma copine s'inquiéta de laisser le coffre de la voiture ouvert mais le coin était calme, il m'était déjà arrivé de le laisser ainsi avec mes courses à l'intérieur et je n'avais eu aucune perte, ce qui était plutôt rare de nos jours, je dus l'avouer. Le second voyage je pris le robot neuf et un sachet fermé dont j'ignorais le contenue, Élodie se chargea de la cafetière neuve elle aussi et d'un autre sachet mystère. Au troisième voyage, le carton était vide et je redescendis seule pour le mettre, après l'avoir plié au maximum, dans la benne des déchets recyclables. En entrant chez moi, je vis la jeune blonde fouiller dans les sacs qui étaient fermés, je lui demandais ce qu'ils contenaient, elle me répondis que c'était principalement des bibelots. Elle me montra une tirelire que j'avais celé en étant enfant.

« Il y a des sous dedans, et à voir son poids, pas qu'un peu !

- Prends la, je te la donnes.

- Nan, on va l'ouvrir. Imagine s'il y a une petite fortune, tu serais dégoûtée.

- Allez, on l'explose ! »

Nous rîmes puis je me saisis d'un ouvre boite afin d'en découper le couvercle. La tirelire contenait bien une petite fortune, du moins à mon échelle, il y avait une cinquantaine d'euros en pièce d'un et de deux, trois billets de cinq, huit billets de dix et quatre de vingt.

« Deux cent trente euros ! Chérie tu voulais me laisser ça ! T'es vraiment folle.

- On partage, je garde les billets, tu prends les pièces. Mais ne prends pas tout d'un coup au collège.

- Non, non, je vais pas te prendre cinquante balles comme ça l'air de rien. Je prends juste de quoi te payer le café pour une semaine. Huit euros devraient suffire.

- Ok mais je laisse le reste ici à ta disposition, si tu as besoin, sers toi.

- Tu sais que je n'ai pas autant d'argent dans ma propre tirelire à la maison ?

- Je sais que tu es assez responsable pour gérer ça.

- D'accord mais on en parle pas à maman. J'ai pas envie qu'elle le sache.

- Ahah, elle te ferait lui payer une bouteille en sachant ça.

- Oui donc je ne dirais rien. Toi non plus ?

- Promis. Je vais faire à manger.

- Dis chérie, tu veux vraiment pas que je reste ce soir ?

- Encore ? Ça ferait deux soirs de suite, tes mères vont finir par râler.

- T'inquiètes pour maman, je gère.

- Pff ! tu me mènes vraiment par le bout du nez.

- Si on va chercher le lit demain, ça sera notre dernière nuit dans ce petit lit.

- Ouais c'est pas faux. »

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant