Chapitre 72

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Je la tenais toujours contre moi lorsque j'ouvris les yeux mais elle ne dormait plus. Je me demandais pourquoi elle ne m'avait pas réveillée comme elle le faisait toujours mais j'en eus la réponse sans même poser la question, nous ne nous étions pas brosser les dents la veille au soir, l'haleine du matin c'est déjà pas terrible quand on prend soin de sa bouche alors sans je n'osais pas imaginer. Nous nous levâmes, je mis mon café à couler tandis qu'Élodie se servit ses céréales, deux tasses de café plus tard et autant de cigarettes, je pris la direction de la salle de bain pour me rafraîchir un peu et surtout brosser mes dents, ma petite amie m'y suivit et nous nous fîmes enfin un long baiser au goût de dentifrice mentholé. En descendant les escalier, elle me rappela de ne pas oublier de s'arrêter chez sa mère, je m'en souvenais évidement mais lui confirma tout de même. Nous y fîmes rapidement et aujourd'hui Ludivine n'était déjà plus là. Nous fûmes donc accueillies par Adeline, qui à première vue était en grande forme. Elle me fit quelques réflexions sur la soirée d'hier et finit par se faire reprendre par sa fille qui lui demanda de se calmer. Boudant alors, elle me servit une tasse de café tout en me demandant si nous comptions passer ce soir, je ne voulais pas privé Élodie de voir ses mères donc je confirmais notre passage en vitesse. Nous allâmes ensuite au collège, je n'avais que deux heures de cours ce matin et comme Élodie mangeait avec les filles, je me dis que je retournerais bien faire un tour au parc de la veille, le temps semblait tout aussi agréable. Je prévins ma petite amie juste avant de garer ma voiture sur le parking du collège et elle me confirma que de son côté elle allait prendre son repas avec ses copines. Nous nous séparâmes à l'entrée du bâtiment pour que je puisse retrouver ma classe et les élèves survoltés de la quatrième deux. Heureusement l'heure passa assez vite, je me retrouvais seule et surtout dans le calme pour l'heure suivante. Je profitais du calme des couloirs pour aller me chercher un café et le bus dans ma salle, assise à mon bureau. Je profitais aussi de ce moment libre pour consulter mes mails et mon compte bancaire, pas de soucis à se faire de ses côtés là au moins. Comme je n'avais pas de cours pour la dernière heure de la matinée, je me dis que je pouvais passé au supermarché et me faire plaisir cette fois. J'en profiterais pour demander à Élodie si elle avait besoin de quelque chose pour la maison, même si je savais que sa bouteille de sirop de fraise était presque vide, je pensais aussi aux céréales, n'en prenant pas, je n'avais aucune idée de l'état du paquet. Elles arrivèrent toutes peu après la sonnerie, comme à leur habitude, je me demandais si elles ne couraient pas pour venir. Sarah et Noa furent les premières, je me souvins alors que j'aurais voulu avoir une discussion privée avec la jeune fille et bien que Noa ne soit pas du genre à crier sur les toits ce qu'on pourrait se dire, la présence de son amie empêcherait peut-être Sarah de me parler ouvertement. Cette dernière m'appris que ma petite amie devait parler avec sa copine, ce qui attisa ma curiosité, et donc elles viendraient un peu plus tard. Elle me demanda si je voulais un café tout de suite, je venais d'en boire un mais j'aurais rempiler avec plaisir. Elle partit donc au distributeur, me laissant seule avec Noa, la jeune fille timide et silencieuse même lorsqu'elle était avec ses amies, je repensais à la veille, je ne l'avais pas entendue plus qu'il ne le fallait et ne répondait qu'en cas de question directe, difficile de faire la conversation dans ce cas. Nous parlâmes rapidement de celle qui venait de sortir, elle me confirma qu'elle était toujours aussi enjouée au collège, par contre, étant la première à descendre le soir et à monter en voiture le matin, elle n'avait jamais vu Sarah entrer ou sortir de chez elle. Je voulais toujours en savoir plus sur la mine déconfite qu'elle faisait hier lorsque je l'ai reconduite. Je me confirmais qu'il fallait que je parle à la fille en question seule à seule pour avoir ne serait-ce qu'une explication. En parlant du loup, elle rentra avec mon gobelet de café fumant que je me hâtais de boire, finalement, j'en avais trop envie.

« Au fait, dit-elle alors que je m'abreuvais du liquide chaud, ce soir on finit avec vous pour deux heures.

- Oui, je sais.

- Vous devez être contente d'avoir deux heures avec Élo.

- Ici, elle reste une élève comme les autres.

- J'espère que vous... Comment on dit... Surnotez pas ?

- Je ne pratique pas le favoritisme. Ses copies sont presque parfaites, tu veux les voir ?

- Non, c'est bon, toute façon elle a des bonnes partout cette meuf, c'est incroyable.

- Alors que toi, fit Noa en pouffant, on peut pas dire que ce soit le cas.

- Oh c'est bon je ne galère qu'en Anglais et en histoire.

- Oui, ajouta la petite brune, et en maths, en dessin, en musique, en techno, en EPS... Ah non, en sport tu déchires.

- Avec moi, elle ne s'en sort pas trop mal non plus, dis-je. Pourquoi tu as du mal partout ailleurs ?

- Parce qu'elle ne révise pas. En sport elle gère car elle aime ça et en Français parce qu'elle vous aime bien. Pour le reste c'est compliqué.

- On ne peut pas étudier seulement les matière où le prof nous plait malheureusement mais ça me fait plaisir de savoir que je suis appréciée en tant qu'enseignante.

- En même temps vous êtes toujours cool madame. »

Mon gobelet de café finit par arriver avec ma petite amie et sa camarade, bien que je venais de finir ma première tasse, j'en bus une grosse gorgée, me brûlant la langue et la gorge au passage mais cela ne m'importait peu, j'en avais trop envie. Élodie me dit que je faisais ma gourmande, ce qui fit rire les autres filles, juste avant qu'elles ne partent pour regagner leur classe. Mes élèves de cinquièmes arrivèrent. Finalement je n'avais pas pu en placer une concernant le supermarché, je lui envoyais un message pour le lui demander directement, m'attendant à une réponse à l'intercours. Mon téléphone vibra alors que je le remettais dans mon sac, je lus rapidement la réponde d'Élodie qui me disait de ne pas m'en faire, nous irions faire les courses ensemble après les cours s'il fallait. Elle me précisa même qu'Auchan serait probablement moins cher que Carrefour, là-dessus, elle n'avait sûrement pas tort. Je lui répondis d'un simple OK, après tout nous n'étions pas censées nous parler durant les heures de cours. Quand l'heure fut finie, je sortis du collège en prenant ma voiture, direction le magasin qui était encore assez calme, je me pris une salade et vu qu'il y en avait au frais, je me laissais tenter par une petite Desperados, en dessert je me pris encore une fois un yaourt à boire et un paquet de biscuit. Je n'oubliai pas le jus de fruit, histoire de ne pas sentir la bière en arrivant en cours. Je me dirigeai ensuite vers le petit parc où j'allais lorsque je mangeais dehors, le temps était ensoleillé mais le vent était frais, je me dis que la période déjeuner en plein air approchait de la fin. J'engloutis mon repas et me hâtai de rejoindre ma voiture pour pouvoir fumer à l'abri du vent. Une fois ma cigarette terminée je remis le cap sur le collège. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant