Chapitre 42

80 6 0
                                    

 Élodie et moi allâmes dans le canapé après que l'on ait refusé mon aide pour la vaisselle, Adeline me disant qu'on la ferait demain, elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec ça ce soir. Elle me proposa un café que j'acceptai. La boisson chaude me fit du bien et je vis qu'Élodie en buvait une aussi, c'était du chocolat chaud, je lui demandai pour goûter, en ayant terriblement envie mais je trouvai sa boisson trop sucrée. J'allais fumer une cigarette après ça et passais par la salle de bain. Je ne fus pas rejointe ce soir, ma copine semblait avoir compris qu'il était trop tôt pour ce genre de chose entre nous. En me brossant les dents je me dis qu'elle devait suivre l'exemple de ses mères, avaient-elles l'habitude de prendre leur douche ensembles ? Je suppose que oui, moi-même avec Julie nous nous étions baignée plus d'une fois toutes les deux. Malgré tout je continuais à penser qu'il était trop tôt pour nous voir nues, et surtout, je n'étais pas sûre de savoir me retenir si jamais cela arrivait. Lorsque je rejoins Élodie dans la chambre, elle s'était déjà lavée, elle m'apprit qu'elle y avait été quand je fumais et voulais me faire une surprise en m'attendant, c'était réussi, pensais-je alors, toute souriante. Je m'allongeais près d'elle et elle vint non pas se coller à moi mais carrément sur moi.

« J'ai envie dépasser la nuit à t'embrasser, me souffla-t-elle contre mes lèvres. Maintenant je sais que je t'ai toute à moi.

- C'est le cas depuis le début, non ?

- Là c'est officiel donc je veux en profiter au max. »

Elle déposa pleins de petits baisers autour de ma bouche, tentant de me faire languir, le T-shirt qu'elle me prêtait pour dormir était trop grand pour elle alors pour moi c'était véritablement une chemise de nuit, le col, pourtant rond, classique, me faisait l'effet d'un décolleté plongeant et encore plus maintenant que le tissus était tendu. Je finis par craquer, lui pris doucement le visage et posa ma bouche sur la sienne. Nos langues dansaient l'une contre l'autre et je pouvais sentir encore le parfum du dentifrice mentholé, je sentais son souffle, ses mains posées sur mes clavicules à la hauteur de mes épaules tandis que les miennes étaient simplement posées sur ses hanches fines. J'aurais aimé faire une pause mais étant placée en dessous, impossible de me retirer, je ne pouvais que subir les assauts de cette langue fouineuse à laquelle vinrent s'ajouter ses mains qui se baladaient maintenant sur mon T-shirt. La température montait dangereusement dans la chambre, il fallait que j'arrête ça avant que je ne devienne folle, avant que nous passions le point de non-retour. Je la fis rouler sur le côté mais un peu trop fort, ce fut moi qui se retrouvais au-dessus d'elle. Au moins maintenant je pouvais être maître de nos actions. Elle passa ses bras autour de mon cou et m'attira contre elle avant de recommencer, je finis par me dégager tant bien que mal.

« Attends, murmurais-je, attends un peu s'il te plait.

- Non, je veux pas attendre. Je veux tout, tout de suite !

- Tu ne mesure pas le sens de tes paroles Élo.

- Tu me prends encore pour une gamine ?

- Tu es très jeune, et tu le sais.

- Alors fais-moi femme mon ange. »

Ses mots chuchotés à mon oreille me donnèrent à nouveau des frissons, je sentais que si cela continuait ainsi, j'allais finir par céder. Je me traitais mentalement de faible, il fallait que je réagisse pour calmer ses ardeur.

« Non. C'est trop tôt.

- Ha ouais, et c'est quand pour toi le bon moment ? Dans un mois ? Un an ? Tu crois vraiment que je vais tenir ?

- Je serais en mesure de te faire la même réflexion, toi qui passe ton temps à me chauffer.

- Tu crois que je ressens rien moi ? J'en ai mal au ventre autant qu'à la poitrine quand je t'embrasse, mes jambes chauffent, ça en devient désagréable. Je veux faire quelque chose pour me sentir mieux !

- Vas aux toilettes et soulages toi. Je ne te ferais rien de ce genre pour le moment.

- Tu es sérieuse Claire ? Tu es là, dans mon lit et tu crois vraiment que je vais aller faire ça seule ? Et toi, tu vas faire quoi ?

- Comme je te l'ai dit, rien. »

Elle se plaça de son côté du lit et me tourna le dos, faisant visiblement la tête. Ce fut moi qui revins me coller contre elle, elle essaya de dégager mes bras mais je la tins fermement.

« Tes mères sont juste à côté, lui soufflais-je à l'oreille, en plus de ça, si il t'arrive quelque chose comme l'autre jour, tu nous vois aller à la douche une seconde fois, changer les draps en pleine nuit, elles vont se poser des questions, surtout nous poser des questions et quand elles l'apprendront on se fera crucifier toutes les deux.

- Je veux dormir chez toi la semaine prochaine. Chez toi ça craint rien.

- Tu es têtue, c'est dingue. Tu comptes faire la tête encore longtemps ?

- Tant que tu m'auras pas dit oui.

- Ha, c'est bon t'as gagné. Le week-end prochain tu resteras chez moi. Mais samedi on invite ta famille à manger.

- Si t'as encore assez d'énergie pour ça, dit-elle en riant. Tu ne boiras pas trop hein ?

- Comme ce week-end, je n'ai pas fait la folle.

- T'as quand même bien bu. Mais bon t'étais pas ivre comme maman Adé donc ça va. »

Elle se retourna enfin vers moi, je la tenais toujours dans mes bras et elle vint me tenir à son tour.

« Tu sais Claire, je suis heureuse depuis que je te connais. J'ai l'impression que mon cœur va exploser à chaque fois que je te vois, et dès que je pense ou parle de toi maman Adé dit que je souris comme une débile.

- Elle a toujours le chic pour trouver les mots celle-là. Il n'y a rien de mal à être heureuse tu sais. Moi aussi je suis bien avec toi.

- Mon âge ne te gêne plus ?

- J'évite d'y penser. Après tout tu es tellement mature de corps comme d'esprit qu'on l'oublie vite ton âge.

- Mais t'y penses toujours hein ?

- Évidemment.

- J'aimerai tant te le faire oublier, que tu arrêtes de me voir comme une gamine, ou ton élève, ou même une fille du collège. Que tu me regarde comme une femme, comme ta copine plutôt.

- Je fais déjà des efforts dans ce sens tu sais ?

- Tu as beau dire ça, tu le montres pas.

- Tu crois que je serais couchée à côté de n'importe quelle collégienne qui passe ? Tu crois que j'embrasserais n'importe quelle fille ? Tu crois que tout le monde peut squatter mes genoux à table et me nourrir comme tu le fais ?

- Non. Désolée, j'y avais pas pensé.

- Il n'y a pas de mal, dis-je en calant sa tête contre mon épaule. On dort ma princesse ?

- Oui mon ange. »

Elle déposa un léger baiser sur ma joue et ferma les yeux, je l'imitai et nous finîmes par nous endormir. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant