Chapitre 36

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Les filles revinrent à la pause, j'en profitais boire prendre ma boisson énergisante, elle me fut d'un grand secours. Je partageais aussi le sandwich qui me restait avec Élodie qui me remercia tout en souriant magistralement. Nous terminâmes aussi le sachet de fraises pour ne rien avoir à laisser ici ce week-end. Sarah, naturellement curieuse me demanda quelle classe j'allais avoir et quand je lui dis que ma journée était finie, elle bouda en me disant que j'avais de la chance quant à la jeune blonde, elle s'excusa de me forcer à l'attendre une heure. Je lui ébouriffais la tête en lui disant que ce n'était rien. Durant mon heure de libre, je décidais de retourner dans ma voiture et de sortir du collège, j'envoyai un message à Élodie afin de la prévenir que je ne serai plus dans ma salle lorsqu'elle aura fini les cours, elle me répondit d'un simple OK. Il y avait un petit parking devant le collège où les parents attendaient la fin des cours de leurs enfants, je m'y garais et alluma une cigarette pour attendre que la jeune blonde sorte. Je vis quelques voitures se joindre à la mienne puis entendis la sonnerie de fin de l'heure. Dans mon rétroviseur intérieur, j'aperçus le groupe des quatre filles sortir, grâce à Élodie qui dépassait même les élèves de troisième en taille. Elle repéra ma voiture de suite et ce fut tout le groupe qui vint autour. Sarah me dit que son père était là, me désignant une voiture jaune vif du doigt et en effet, je reconnus le faciès de la petite brune énergique chez son père qui me fit un signe de tête pour me saluer, je lui retournai le geste puis Élodie monta dans ma voiture et nous partîmes après avoir souhaité un bon week-end aux autres.

« Tu passes à la maison ce soir ?

- Vraiment en vitesse, je suis fatiguée.

- Désolée de t'avoir fait attendre.

- C'est pas grave, on y eut rien. C'est juste que comme je suis fatiguée, je n'ai pas envie de me laisser entraîner par Adeline comme je le fais toujours.

- Ouais et quand maman Adé à envie de boire, non fais plus parti de son vocabulaire.

- Tu la connais bien toi aussi, dis-je en riant. C'est pour ça, je veux bien passer mais je ne traîne pas.

- D'accord. Je ferais mes devoirs quand tu seras partie, en attendant je reste avec toi. »

Nous arrivions près de chez elle, Ludivine n'était pas encore rentrée puisque je ne voyais pas sa voiture, je me garais malgré tout sur le trottoir d'en face, lui laissant ainsi la place quand elle arriverait. Nous descendîmes toutes les deux et Élodie me prit la main dès qu'elle fut à côté de moi, nous traversâmes et entrâmes dans la maison. Je me dis en passant la porte que si je devais faire mes cartons comme je l'avais prévu avant les vacances scolaires, se serait sûrement pour déménager ici, j'eus un rire que je ne pus réprimer à cette pensée et Élodie me regarda bizarrement. Dans le salon, il n'y avait personne, Adeline se trouvait assise autour de la table de jardin, le visage tourné vers le soleil, elle semblait dormir derrière ses lunettes opaques. Elle me vit cependant arriver et me salua joyeusement alors que sa fille était partie poser son sac dans sa chambre. Elle s'étonna de me voir si tôt, je lui expliquai que je finissais deux heures plus tôt le vendredi mais j'avais attendu Élodie avant de rentrer.

« C'est le Big Love vous deux, ricana-t-elle. Merci de prendre soin d'elle. Assis toi on va se boire un coup !

- Doucement, je suis crevée donc je ne boirais pas beaucoup aujourd'hui, je te le dis tout de suite.

- Ouais, ouais, un verre ça va te tuer. »

Elle partit à l'intérieur tandis qu'Élodie sortait, elle vint s'asseoir sur moi comme elle l'avait mercredi, je me dis que ça allait être sa nouvelle place attitrée, je préférais être au salon, au moins elle s'asseyais à côté et pas sur moi. Je l'informai que j'avais prévenu Adeline de mon intention de ne pas trop boire mais en vain, elle le devina. Mon amie revint avec la grosse bouteille de whisky, deux verres et quelques chips posés sur un plateau de plastique qu'elle posa sur la table. Je répétai mon intention qu'elle accueillis de la même façon qu'avant de partir, par un ''Ouais, ouais'' puis remplit généreusement nos verres avant de trinquer. Elle me demanda si la vie de professeur me plaisait, je lui répondis par l'affirmative sans hésiter, je commençais à m'habituer au rythme, tout doucement, le seul imprévu était sa fille. Nous rîmes toutes les deux alors qu'Élodie me pinçait en faisant la moue, ce qui nous fit rire encore plus fort. Lorsque j'eus fini mon verre, la voiture de Ludivine se fit entendre, Adeline nous dit que c'était le signal pour rentrer, sa copine n'aimait pas trop traîner au jardin, elle préférait le confort intérieur, nous bougeâmes donc en direction du salon. Marie était rentrée entre temps et elle lisait son livre sur les chiens dans l'un des deux canapés, Adeline posa son verre en face de son fauteuil et je pris ma place habituelle, accompagnée évidemment d'Élodie. Ludivine nous sourit en entrant et comme toujours je n'avais aucune idée de ce qui pouvait se cacher derrière ce sourire si particulier. Adeline remplit de nouveau nos verres, j'essayai de la stopper à la moitié mais ce fut sans effet. Je pris quelques chips pour faire passer l'alcool que je bus par petites gorgées. Les deux femmes allèrent s'isoler un moment dans la cuisine, j'étais persuadée que c'était dans leur habitude quotidienne. Sans Adeline pour fanfaronner, la pièce était étrangement calme, Marie était toujours concentrée sur son livre et Élodie était blottie contre moi en buvant son verre de soda à la fraise. Je ne pensais fermer les yeux qu'un instant quand quelqu'un me secoua doucement.

« Réveille-toi Claire, fit une faible voix qui m'était familière. Réveille-toi, on va passer à table.

- Hein ?

- Tu t'es endormi mon ange. Je t'ai laissée dormir mais là on va manger. Ça te donnera des forces.

- Oui. »

Sans tout comprendre je commençais à réaliser que j'étais toujours chez Adeline, je me levai d'un bon.

« Je suis désolée, je me suis endormi. Je vais rentrer.

- Mais nan, t'en fais pas Clairinette, on t'as sorti une assiette, viens t'asseoir.

- Mais je n'étais pas prévue, je ne veux pas vous déranger.

- Quand y'en a pour quatre, y'en a pour cinq !

- C'est vrai, dit Élodie. Toute façon tu vas rentrer chez toi pour manger quoi ? Le reste d'hier et des pâtes en pot ? Viens prendre un vrai repas.

- Allez, renchérit Adeline, ta femme a parlé. »

Je merésignais donc à aller à la table, juste à côté de la jeune blonde dénommée''Ma Femme'' dans cette maison désormais, j'avais du mal à m'y faire. De plusofficiellement 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant