Chapitre 15

82 6 0
                                    

Elle arriva avec les trois autres pour savoir comment ça s'était passé avec monsieur Verten, je leur dit que le club n'était plus un secret donc si les garçons cherchaient encore à savoir elles pouvaient le leur dire librement. La première œuvre que nous lirions sera ''Matilda'' de Roald Dahl, il fallait qu'elle se le procure assez rapidement, toutes hochèrent la tête. Les trois filles partirent me laissant seule avec Élodie qui me remercia de m'être occuper de ce problème, je lui conseillais en retour de fournir un effort pour parler aux garçons, même s'ils la mettaient mal à l'aise, elle me promis de le faire. Nous nous mîmes en route pour chez elle, avec cette histoire en plus de celles de ce matin, j'avais complètement oublié que je devais m'y arrêter, je n'aime pas arriver chez quelqu'un les mains vides et m'en rappelant juste avant de quitter la ville, j'opérais un rapide demi-tour, si serré que ma passagère du s'accrocher à la poignée porte-manteau.

« Claire, il y a d'autres moyens que le suicide, ricana-t-elle. Que se passe-t-il ?

- J'ai oublié un truc, on va à carrefour avant d'aller chez toi.

- Heu tes courses ?

- Non, pour ça on ira tout à l'heure mais je ne vais pas débarquer chez toi sans rien, je vais prendre une bouteille de Label pour ta mère.

- Ah, elle sera contente. On voit que la connais bien maman Adé.

- Et tu prendras de ton jus de fruit à la fraise aussi.

- T'es pas obligée tu sais.

- Chut ! »

Je roulais un poil au-dessus de la limitation de vitesse mais cette fois-ci ma mauvaise conscience se tut.

« Dis Claire, je peux te demander un truc de... heu... Personnel ? Tes parents le savent pour Julie ? Comment ils l'ont pris ?

- Oui, ils le savent mais ne l'ont jamais vue. Ils l'ont pris... Et bien ils ne pouvaient rien y faire donc ils n'ont pas trop rien dit. Après j'ai toujours un frère et deux sœurs donc ils auront des petits-enfants quoi qu'il arrive. Ma grande sœur l'a mal pris, elle. Elle trouve ça dégueulasse deux femmes. On ne se parle presque plus.

- Tu n'es jamais allée chez eux avec elle ?

- Non. Je n'ai pas présenté de petite-amie à mes parents depuis le lycée. Je les aurais rendus dingue si j'avais dû leur présenter toutes celles de la fac.

- Tu étais ''Facile'' à la fac ?

- Non ! Je cherchais juste la bonne. Je cherche toujours d'ailleurs.

- C'est pas Julie ?

- Non, je pense pas que ça soit elle. On est arrivées. »

Ça m'arrangeait bien que l'on soit au magasin, je n'avais aucune envie de partager les détails de ma vie intime avec Élodie de toute façon. Je pris le cabas que je gardais toujours dans le coffre de ma voiture et nous entrâmes dans le supermarché. Je pris un panier, constatant qu'il y avait toujours autant de monde le midi puis nous allâmes directement dans le fond du magasin, au rayon des boissons.

« Il y a quelque chose qui plairait à Ludi ?

- Maman Ludi à les mêmes goûts que maman Adé tu sais. Elles ont de la chance de s'être trouvées. »

Je pris donc le whisky préféré d'Adeline puis nous allâmes voir dans les jus de fruits. Élodie prit deux bouteilles de limonade blanche et une bouteille de sirop de fraise.

« Élo attends. Tu ne préfères pas celle-là ?

- J'ai jamais goûter... C'est quoi la différence mise à part le prix ?

- Le goût ? Ce sont peut-être des vraies fraises cette fois... Plutôt que ton truc chimique bon marché.

- Si tu veux, on essayera alors. Mais tu es sûre ? Si c'est trop cher je peux me contenter de celui-ci.

- Pose-moi ton machin fabriqué en laboratoire, toi aussi tu as le droit à un bon apéritif pour changer. On prend des chips ? Je ne connais pas leurs goûts par contre.

- Maman Adé en a toujours à la maison ne t'en fais pas. »

Nous passâmes en caisse et la grosse dame devant nous me lança un regard de travers lorsque je posais l'alcool sur le tapis, j'ai pensé :''Ne fais pas cette tronche la vieille, on a du jus de fruit aussi''. Je payais tandis qu'Élodie rangeait les bouteilles dans mon sac, je le pris et nous sortîmes du magasin. Cette fois-ci nous y allions pour de bon, le téléphone de la petite sonna.

« Allô... Oui mam. Ah ! On sort juste du magasin. Claire t'as pas répondu ?

- J'avais pas mon sac.

- Elle avait pas son sac. On fait quoi du coup ?... D'accord je lui dis. Claire, si on trouve une boulangerie faut faire un stop.

- Dis au pilier qu'elle m'embête pour rester polie.

- Elle m'a dit de dire au pilier que tu la faisais chier... Oui à tal mam... moi aussi, bisou.

- Tu fais des bisous à ta maman en rougissant c'est mignon tout ça.

- Chut ! Faut s'arrêter si on voit une boulangerie.

- On passe par le centre-ville alors... Par ici j'en vois aucune de mémoire. »

Je pris donc la direction du centre-ville, dans celle-ci, mieux valait se garer sur la place et y aller à pied, c'était ce qu'il y avait de plus simple et ce que nous fîmes. En chemin, je lui demandais ce qu'il lui fallait à la boulangerie, deux baguettes et un pain coupé. Elle se fit bousculer soudainement par une dame en tailleur, elle s'excusa sans même regarder celle qu'elle avait percuté et continua sa route, je pris la main d'Élodie pour aller jusqu'à la prochaine boutique, elle me remercia de l'avoir rattrapée. En vitrine, il y avait une jolie tarte aux fruits, elle me donnait envie, mais une tarte pour cinq personne me paraissait peu, j'en pris donc deux. En sortant, la jeune femme qui tenait le pain me tint donc par le bras tout en s'excusant. Je la trouvais bien souriante pour une personne qui s'excuse.

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant