Chapitre 21

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« Waouh, fit Élodie, c'est énorme ! »

Nous n'étions qu'à l'extérieur pour le moment et en regardant le bâtiment de pierre blanche, on pouvait deviner la superficie de cette librairie. À l'intérieur, deux étages de bouquins, un de papeterie et un pour tout ce qui était musique, film. Un monument dédié à l'art sous toutes ses formes, sur tous les supports. Les arts graphiques et la littérature dominaient cependant. Nous passâmes les portes automatiques et la fille blonde se figea sur place, ou plutôt seule sa tête tournait dans tous les sens, elle avait l'air encore plus ébahie qu'au restaurant. Sur notre droite se trouvait une espèce d'accueil, si on ne venait pas pour fureter dans les rayons, que l'on cherchait quelque chose en particulier, c'était par là qu'il fallait passer, à moins de vouloir perdre son temps à chercher soi-même. Je m'y dirigeais, Élodie me suivant timidement.

« Bonjour, dis un homme de grande taille, en quoi puis-je vous aider ?

- Bonjour, je cherche le livre ''Matilda'' de Roald Dahl, puis des livres de références, illustrés le plus possible, sur les chiens et les dauphins.

- Pour le roman, il se situe au sous-sol, troisième rayon de gauche, les auteurs sont classé par ordre alphabétique. Pour les deux autres, vous les trouverez à cet étage, les chiens sont au fond à droite et revenez aux caisses par la gauche, vous verrez les livres illustrés sur la faune aquatique.

- Merci beaucoup. Élo, on commence par le bas puis nous remonterons pour les deux livres illustrés.

- D'accord. On dirait que c'est encore plus grand à l'intérieur.

- Je t'avais dit une grande librairie, je ne t'ai pas menti. »

Grâce au indications de l'employé, nous trouvâmes facilement le premier livre, puis nous retournâmes au rez-de-chaussée pour les deux autres. Ne m'y connaissant pas trop, je laissais choisir Élodie, elle fit le tour de trois ou quatre livres sur les races canines et finit par en choisir un puis nous passâmes à celui sur les dauphins, je lui dis de prendre celui qu'elle préférait. Elle feuilleta presque tous les livres en rapport aux cétacés, et finit par en choisir un, me disant en souriant que si elle pouvait elle les prendrait tous, je comprenais son engouement. Je payais nos achats et nous retournâmes à la voiture. En enlevant le billet de l'horodateur, je vis que les deux heures étaient presque écoulées et en posant mon sac à main sur mes cuisses, je réalisais que j'avais oublié de m'acheter des clopes. J'informais ma passagère de mon intention de trouver un tabac sur la route, elle soupira mais ne dis rien, ce qui m'arrangeait. J'en trouvais un pas très loin de là où je m'étais garée, me disant qu'il ferait l'affaire, je trouvais une place pour me garer et dis à Élodie de faire attention si les flics passaient, comme partout dans cette ville, le stationnement était payant mais je n'allais pas prendre un ticket pour un paquet de clopes. Le tabac faisait aussi marchand de journaux, alors que le client avant moi semblait indécis sur ce qu'il allait prendre, je fis le tour des magasine et pris le Sciences et Vie du mois et tombais sur un bouquin qui offrait un pendentif en forme d'animal, je feuilletais les trois premier et vis ce qui m'intéressais, je le pris. Ce fut enfin mon tour, j'achetais deux paquets de cigarettes et demandais un sachet pour les magazines, le vieil homme qui servait au tabac soupira mais m'en donna un quand même, je les mis tous les deux dans le plastique et y glissa un paquet aussi. De retour dans la voiture, j'ouvris le paquet que j'avais gardé en main et en alluma une tout en ouvrant la fenêtre. Élodie ne protesta pas le temps que dura ma cigarette et lorsque je la balançais par la fenêtre elle me demanda pourquoi je n'utilisais pas le cendrier de la voiture.

« Il n'y a rien de pire que l'odeur de la cendre froide dans une voiture. C'est horrible quand tu montes le matin et que ça pue, ça te donnerait presque envie de marcher. »

Je ris, mais seule. Seuls ceux qui ont déjà utilisé leur cendrier intérieur savent. Nous arrivions en vue de sa maison, la Clio bleue de Ludivine était garée sur le trottoir qui longeait le terrain, je me mis donc sur celui d'en face. Élodie sortit de la voiture et après avoir vérifié la route, elle la traversa en courant et entra chez elle, je la suivis, sans vérifier quoi que ce soit et surtout sans courir. Elle avait pris les livres, je pris donc le sachet que j'avais acheté au tabac. En passant la barrière qui clôturait la propriété, j'entendais déjà Élodie qui parlait à toute vitesse, je fis mon entrée dans la maison. Adeline était réveillée, elle me remercia pour le mot et me demanda comment ça s'était passé, de son côté, la jeune fille parlait avec Ludivine du glacier. Je lui dis d'écouter sa fille mais elle me répondit qu'elle avait le crâne en compote donc pas l'énergie nécessaire pour ça, Je lui dis donc que tout c'était bien passé. Élodie avait enchaîné sur la librairie, toujours en parlant comme une mitraillette, puis, son récit fini, elle monta à l'étage si vite que je n'eus pas le temps de l'interpeller. Je tendis le magazine de sciences à Adeline qui me remercia encore une fois puis gardait l'autre sur le côté. Élodie revint peu après, je me dis qu'il était temps d'aller faire mes courses à moi maintenant, la jeune fille demanda à ses mères la permission de venir une nouvelle fois avec moi, permission qu'elle reçut trop facilement, du moins de mon point de vue. Nous prîmes une nouvelle fois la voiture pour se rendre à l'hypermarché. Le supermarché aurait suffit, comme je ne me souvenais plus de ce que je devais acheter, mais nous y étions déjà aller ce midi donc j'eus envie de changer un peu.

« Il te faudra quelque chose à Auchan ?

-Non je ne pense pas, pourquoi ?

- Je fais le tour des rayons dans ma tête donc...

- D'accord. Mais j'ai reçu assez tu sais, pas besoin d'en faire trop.

- Je ne suis pas à un paquet de bonbons près.

- J'en prends note. »

Évidemment, le grand magasin n'avait rien à voir avec celui de quartier où nous allions, la taille, le choix, tout était différent ici. Dans le caddie qu'Élodie poussait je mis le peu de choses dont ma mémoire se souvenait et nous sortîmes de l'hypermarché lorsque nous fûmes passer en caisse. Du coin de l'œil je vis le tabac de la galerie commerçante et me traitais mentalement d'idiote pour avoir fait le tour de la ville pour en trouver un. De retour dans la voiture, ma passagère me demanda quelque chose de bizarre. 

AMOUR INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant