Ce fut toutes guillerettes que nous arrivâmes chez Élodie, nous passâmes même le petit portail noir qui ne fermait jamais main dans la main pour la première fois. Nous nous tenions toujours en passant la porte d'entrée de la maison, où nous fûmes accueillies par une Adeline toute souriante, elle nous avait vu au travers du verre dépoli de la porte d'entrée et nous avait trouvées bien proches donc attendues pour savoir ce qu'il en était. Elle n'hésita pas à se moquer ouvertement de sa fille qui souriait bêtement en entrant.
« T'as eu une bonne note, lui demanda-t-elle en riant, une bonne nouvelle ? Oh, une déclaration ?
- Si j'avais eu une déclaration je ferais plutôt la tronche, je suis prise et je peux pas dire par qui. Réfléchis. »
Je me dis alors que le rôle de la maman cool lui convenait parfaitement, je ne voyais pas la Femme de glace lui poser ce genre de question, elle nous aurait simplement sorti son petit sourire et serait passée à autre chose. Mon amie me donna le choix entre un verre alcoolisé, un de jus de fruit ou un café, je choisis le jus par défaut et Élodie courut en cuisine me le préparer, le ramena avec le sien qu'elle sirota assise sur mes genoux. Adeline nous questionna sur ce que l'on allait faire ce soir, mise à part préparer leur venue pour demain, je ne voyais pas trop ce que nous pourrions faire.
« On va se faire pleins de câlins encore, fanfaronna ma copine, et reprendre un bon bain toutes les deux comme hier ! »
Je manquais de m'étouffer avec ma gorgée de diabolo fraise tant elle me choquait de dire ça à sa mère. Elles se regardaient toutes les deux de façon franche mais mon amie ne releva pas. Ne sachant probablement pas quoi répondre à la provocation de fille. Si elle savait que c'était la vérité, je doute de pouvoir ressortir d'ici vivante. Pour être franche je me demandais, moi, quoi faire ce soir, j'avais encore quelques copies à corriger mais le programme de ma petite-amie me paraissait plus séduisant. Elle partie se chercher des affaires, sa seconde mère alla avec elle en lui disant qu'elle l'aiderait à choisir des vêtements qu'elle pourrait laisser chez moi. Je savais qu'Adeline avait parlé de faire ses cartons en rigolant mais on s'en approchait dangereusement. J'entendis les deux filles se parler dans les escaliers, Ludivine dit qu'une enquêtrice n'allait pas tarder à passer et sa fille se plaindre de la répétition de la chose. Elle allait donc devoir dormir ici au moins deux soirs cette semaine-là. Cela sous entendait aussi que le reste du temps elle passerait ses nuits chez moi, moi qui n'avais jamais été en ménage, je me retrouvais quasiment en ménage avec l'une de mes élèves. Si cela venait à se savoir au collège, nous aurions de sérieux ennuis. Pas seulement Élodie et moi mais mon amie, sa copine et leur première fille aussi. Il faut vraiment que nous soyons prudentes à l'extrême dans cette relation.
« Au fait Clairinette, mise à part la bouteille, il y a quelque chose à ramener demain ?
- Non, je pensais faire comme samedi dernier, aller à Auchan le matin. J'aurais déjà la viande, je passerai à la boucherie très tôt.
- Attends nous pour y aller, on ira faire les courses ensembles comme l'autre jour alors.
- Pas de soucis. Sauf que cette fois on évitera de trop s'afficher avec Élo.
- T'as peur de te refaire chopper ?
- Oui. Si ça revient aux oreilles du collège, Élo et moi on se fait virer, je peux dire adieu à l'éducation et vous aurez des problèmes aussi pour être au courant.
- Tu réfléchis trop ma Clairinette.
- Et toi pas assez Adé.
- J'ai jamais prétendu avoir pensé un jour. »
Nous rîmes, elle de bon cœur, moi un peu jaune car je savais qu'elle n'était pas loin de la vérité. Adeline était la fille la plus immature que je connaissais. Nous partîmes dès qu' Élodie fut de retour, En chemin pour la maison, cette dernière me demanda de lui faire une petite place dans la garde-robe pour qu'elle puisse y ranger la quinzaine d'affaires qu'elle avait emporter dans son sac de sport. Je ne voyais pas d'inconvénient n'ayant pas tant de tenue que ça moi-même. Lorsque je me fus garée, elle s'approcha de moi pour me souffler à l'oreille.
« J'ai pris mes dessous les plus sexy »
Ce qui me fit frissonner pour divers raisons. Je lui libérai une planche de plus puis partis fumer une cigarette à la fenêtre de salle, la phrase qu'elle m'avait dit en sortant faisait toujours son effet et je me demandais bien quel genre de dessous cela pouvait-il bien être. Je me dis aussi que les choses allaient trop vite mais oubliais cette pensée quand une ravissante blonde, nue sous une serviette de bain, me dit de venir la rejoindre dans la petite pièce qu'était ma salle de bain. Je fermai la fenêtre à la hâte et partis m'enfermer avec elle. Le soleil dormait déjà lorsque nous sortîmes de la pièce en vapeur et nous allâmes nous coucher en oubliant de mettre nos pyjamas. Je sursautai quand le réveil sonna et me traitai mentalement d'idiote d'avoir oublié de l'arrêter quand je me souvins qu'Adeline et Ludivine devaient venir assez tôt pour aller en courses. J'avais la gorge sèche et un léger mal de crane ce matin, comme-ci je me réveillais d'une cuite mais je savais bien que ce n'était pas l'alcool qui avait provoqué cet état. La fille qui était couchée à côté de moi se réveilla à son tour, elle avait l'air en pleine forme et me collait déjà, me chauffait serait un terme plus exact. Je mis un frein à ses ardeurs matinales en parlant de ses mères et nous nous levâmes. Elle bouda cependant une bonne heure, ne me répondant que par un simple oui ou un non quand je lui posais une question. Je bus mes deux cafés et fumai ma cigarette avant de passer par la salle de bain où le souvenir de la veille se raviva. Je m'habillai dans la chambre pour laisser la place à Élodie pis me mis à faire une rapide liste de courses quand les mères de ma copine arrivèrent accompagnées de leur première fille. Elles aussi avaient l'air bien en forme. Je leurs offris un café avant que l'on ne parte toutes à l'hypermarché du coin.
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AMOUR INTERDIT
Lãng mạnune collégienne, une professeure, une famille un peu bancale... Et alors... Voyons où leurs vies trépidante va nous mener.