Taïka - Les Brèches du Destin

Souffrance - partie 2

NDLA : Yay ! Je ne suis pas mort ! Je suis enfin installé & la période de boulot intense est terminée. :) 

NDLA #2 : Je vous invite FORTEMENT à relire Souffrance partie 1. Pour remettre (un peu) d'ordre dans vos souvenirs. 

NDLA # 3 : Bonne année. :) La fin de ce premier tome dans l'année. (Oui bah oui, y'aura plusieurs tomes sinon c'est pas drôle) 

Bisous.

*

— Je déteste me répéter !

Lorsqu'il sauta à bas de sa monture, les solerets d'ébène de Zaak frappèrent le sol dans un bruit sourd. Une vibration se propagea dans le sol tandis que des volutes de poussière s'élevaient autour de son armure sombre. Des reflets bleu nuit jouaient sur ses gantelets comme des parures éphémères. Il releva le museau en direction de son vis-à-vis et renifla avec dédain. Puis revint le silence et débuta une attente crispante. Autour, tous observaient la scène, aux aguets. Les regards se cherchaient, les souffles se mélangeaient. L'incertitude comprimait les poitrines, arrêtait les conversations, figeait les gestes.

Dans une confrontation sans paroles ni mouvements, les deux protagonistes se dévisageaient, les jambes écartées, les genoux pliés. Les ego se toisaient avec circonspection. Le moindre geste maladroit, trop brutal, mal interprété, et le métal pouvait soudain hurler sa rage en inondant le sol de rouge cramoisi. 

Loin derrière eux, un cheval piaffa d'impatience.

— Ôte-toi de mon chemin, sale chien ! cria enfin le Paladin en faisant quelques pas en avant. Je n'ai pas de temps à perdre !

En face de lui, Dusack ne se laissa pas intimider malgré les multiples flèches et lames ennemies dangereusement pointées vers lui. Il se tenait droit, fort, le regard dur et froid. Il fit rouler ses puissantes épaules puis mit son épée en barrage comme s'il se sentait capable d'empêcher Zaak et ses centaines de soldats de pénétrer dans la cité. Sanghrën. Une ville qu'il semblait désormais défendre, contrairement à ce qu'il avait bien voulu raconter à ses amis. Il s'érigeait en protecteur des lieux, aussi statique et inébranlable que les remparts derrière lui. Il ne manquait qu'un halo brillant tout autour de lui pour le transformer en véritable Lumière de la Justice.

— Ce type me dit quelque chose ! aboya un archer dans le rang, la flèche prête à jaillir.

— C'est un meneur rebelle ! osa un autre. Je reconnais sa sale gueule. On devrait juste l'éliminer !

— Il prépare un sale coup ! conclut une voix lointaine. Faites attention !

Dusack se mura dans un silence sinistre qui ne fit qu'accroître l'angoisse de ses opposants. Ses yeux balayaient sereinement les rangs de soldats. Une confiance présomptueuse se lisait sur ses traits.

Zaak, feignant le calme, croisa les bras et tourna la tête sur le côté, une moue sur les lèvres.

— Un rebelle, vraiment ? Qu'est-ce que tu veux ? Jouer au héros solitaire ? En te dressant face à une armée ? Tu veux rendre fiers ta mère et tes petits copains en crevant en martyr ? Pour que l'Histoire se souvienne de ton nom ?

Le regard du Paladin s'affûta tandis que son visage devenait d'une gravité de pierre, insondable. Sans le vouloir, il imitait la gestuelle et la rhétorique de celui qu'il admirait depuis toujours. Solafein. Même si le concerné aurait probablement qualifié la prestation de vain simulacre, sans force et sans effet.