Chapitre 1.1

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--- Dark Faïz Tome 1, 2 et 3 disponible en version anglaise sur mon autre compte : Sandrakiss05 ---

Le signal sonore, pour nous rappeler d'attacher notre ceinture de sécurité, me tira de mes pensées. La voix de Kimberose avec son titre « I'am Sorry » dans mes oreilles ne réussit pas à couvrir l'annonce du commandant de bord qui nous annonçait l'atterrissage de notre Airbus dans les prochaines minutes. C'est là que j'aperçus, à travers mon hublot, ces maisons à perte de vue. Les buildings modernes s'étiraient tout en hauteur : je découvris un monde totalement différent de celui que je connaissais. Nous avions traversé le Dôme sans que je m'en aperçoive, une fine paroi presque invisible qui recouvrait l'état de la Californie depuis bientôt plusieurs décennies. Je jetai un coup d'œil à ma voisine de siège, belle femme, la quarantaine, à la chevelure rousse qui m'adressa alors un sourire.

— C'est les Downtown, m'expliqua-t-elle, le quartier d'affaires de L.A.

— Ça y est, j'y suis.

J'avais murmuré ces mots sans même m'en rendre compte. En me retournant de nouveau vers ma fenêtre, je réalisai en effet que j'avais quitté ma banlieue sud de Paris pour Los Angeles. Cette ville des États-Unis, où il était si difficile d'obtenir l'autorisation d'y séjourner depuis maintenant de nombreuses années. Une part de moi s'impatientait, à l'idée de rencontrer ma famille d'accueil. Mince ! Les cours commencent dès lundi. J'aurai à peine le temps de me familiariser avec elle ce week-end avant ma rentrée. En effet, j'arrivais avec une semaine de retard en ce milieu du mois d'août, à cause de petits problèmes administratifs avec mon contrat d'étude universitaire. Le programme Voltaire entre étudiants et universités était une chance pour moi de partir vivre à l'étranger, d'autant plus, dans un des États les plus mystérieux au monde. Mon besoin d'éloignement était plus fort que tout. Je croyais en ce nouveau départ. À ce moment, je pensai à tous les gens que j'aimais et que je laissai derrière moi. Un pincement au cœur me fit me demander si ce programme de trois ans n'était pas une erreur. J'espérai vraiment réussir à m'habituer et à m'intégrer dans ce nouveau pays, dans cette nouvelle ville.

— Si vous devez prendre un transport depuis l'aéroport, je vous conseille un shuttle ou un Uber. Les taxis vous coûteront beaucoup plus cher, m'informa gentiment ma voisine.

— Merci, mais normalement quelqu'un devrait venir me chercher.

Je me demandai alors si toute la famille Mattew viendrait m'accueillir à l'aéroport. Au moment où le train arrière toucha le sol, je fermai les yeux, l'atterrissage était toujours un moment où je ne pouvais m'empêcher d'être angoissée.

Mes deux valises sur mon chariot, je me dirigeai en direction de la sortie. C'est là que j'aperçus la foule qui attendait dans le hall des arrivées, panneaux à la main. Je cherchai sur l'un d'eux mon prénom, mais sans succès. Au bout d'un moment, je me fis presque à l'idée d'aller me renseigner sur les shuttles lorsque j'entendis une voix m'interpeller.

— Zoé ?

En me retournant, je découvris Madame Mattew, celle-ci eut un petit geste de recul en me voyant. J'avais l'habitude de ce genre de réaction dû à la rare couleur de mes yeux reflétant un vert intense smaragdin. Jusqu'à présent, je ne l'avais vue qu'une seule fois, sur l'un des échanges photo faits par e-mail où Madame Mattew me présentait sa famille, quelques mois plus tôt. Cette femme, à l'allure classe et distinguée, dégageait quelque chose d'humble.

— Bonjour Madame Mattew, balbutiai-je sur le coup.

Elle laissa échapper un petit rire chaleureux.

— Appelle-moi Lily. C'est mon prénom. As-tu fait bon voyage ?

— Très bien, il s'est passé plutôt vite.

— Parfait. Alors allons-y. Ma voiture est garée sur le parking. Je vais t'aider avec tes bagages.

Dans sa Mustang bleu clair de collection, Lily essayait de me mettre à l'aise le plus possible. Elle me parlait de la ville et de ses treize millions d'habitants, des habitudes des Californiens avec leur code culturel... mais rien sur sa famille, alors je décidai de lui poser quelques questions sur celle-ci :

— Avez-vous déjà participé à ce genre de programme universitaire auparavant ?

— Non Zoé, me confia-t-elle avec un large sourire, tu sais L.A vit quasiment en autarcie, ça rend les choses compliquées.

Tout en conduisant, elle me jeta un rapide coup d'œil. Il y eut soudain dans sa voix une pointe de tristesse.

— Tu es la première ! se ressaisit-elle immédiatement. Ne t'inquiète pas, nous sommes heureux de t'accueillir durant cette année scolaire. Je pense que toi et Victoria, vous vous entendrez très bien.

Victoria était la fille de Lily, elle avait seize ans. Nous avions peu d'écart d'âge toutes les deux. Je savais que les Mattew avaient aussi un fils, mais contrairement au reste de la famille, je ne l'avais jamais vu sur les photos échangées.

— Je n'ai pas eu le plaisir de voir Faïz sur les photos de famille. Habite-t-il toujours avec vous ? éludai-je.

Le sourire de Lily s'évanouit, elle devint d'un coup très sérieuse. Ses cheveux noir corbeau étaient longs et fins, elle avait aussi une peau très claire et parfaite, telle une poupée en porcelaine. Ses yeux noirs, si expressifs, lui prenaient une grande partie du visage.

— Oui, il habite avec nous... la plupart du temps. Il a un Loft dans les Downtown de L.A.

Il y eut un petit moment de silence puis elle reprit :

— Mon fils est de nature très discrète, Zoé, et peu bavard malheureusement. J'espère que tu pourras tisser un lien avec lui, dans le futur.

Le ton de sa voix ne laissa guère de chance que cela puisse arriver, elle ajouta :

— Je t'avoue que ce programme d'échange entre universités et étudiants nous a d'abord fait hésiter. Nous avons accepté de faire partie des familles d'accueil en pensant que ça serait une bonne façon pour nous de nous faire mieux accepter au sein de la communauté de l'université de Baylor et ainsi nous ouvrir à d'autres horizons.





Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant