Chapitre 6.4

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— Sommes-nous seuls ? demandai-je à Faïz.

— Non, les autres arrivent.

— Les autres ? William et Julio ?

Une voix derrière nous interrompit notre conversation :

— Comment allez-vous les amis ?

Une tonalité chantante résonna dans le séjour. En me retournant, je découvris un jeune homme au crâne complètement chauve, le visage souriant avec des yeux malicieux qui s'avançait vers nous. Je questionnai sans attendre Faïz du regard.

— N'aie pas peur ma jolie, je suis Julio, se présenta ce dernier devant moi.

Il me prit délicatement la main pour y déposer un doux baiser. Mal à l'aise face à ce geste si soudain, je rosis timidement.

— Enchantée, moi c'est Zoé, balbutiai-je.

Julio m'adressa un sourire des plus charmeurs :

— Oui, je t'avais reconnue. À vrai dire, nous t'avons attendue comme le messie.

Faïz sembla s'agacer devant la désinvolture de son ami. Les deux hommes se saluèrent avec une courte poignée de main amicale.

— Détends-toi Faïz, pourquoi y a-t-il autant d'électricité en toi ?

Julio soupira avant d'ajouter :

— Je me demande comment Zoé fait pour te supporter.

Je me raclai aussitôt la gorge pour approuver ce que ce dernier venait d'affirmer. Mon intervention me valut un coup d'œil foudroyant de la part de Faïz qui préféra partir s'installer dans un des fauteuils, près de la bibliothèque. Julio m'invita alors à en faire autant.

— Veux-tu boire quelque chose Zoé ? me demanda-t-il bienveillant.

— Je prendrais bien du thé si tu en as, merci.

Il adressa un regard à Faïz qui secoua la tête pour lui indiquer qu'il ne désirait rien.

— Je reviens tout de suite, déclara Julio.

Tandis qu'il s'éloignait, je ne pus m'empêcher d'observer cet étrange individu à l'allure droite et élancée, doté d'un certain charisme. Au moment où il allait franchir la porte, un autre jeune homme fit irruption dans la pièce. Les deux protagonistes s'échangèrent quelques mots en chuchotant, puis finirent par jeter un regard en ma direction. L'autre jeune homme, aux cheveux un peu longs et blonds, s'attarda un peu plus longtemps sur moi. Nous nous regardâmes ainsi quelques instants avant que Julio lui murmure autre chose, l'obligeant à détacher son attention de moi.

— Qui est-ce ? demandai-je tout bas à Faïz.

— William.

Faïz me scruta d'un air étrange comme s'il essayait à cet instant de lire dans mes pensées. Incrédule, je détournai de nouveau mon regard en direction de l'entrée, c'est alors que je vis William venir à notre rencontre tout en arborant un large sourire qui irradiait son doux visage. Faïz se leva pour le saluer avec une accolade fraternelle avant de me présenter à lui :

— Zoé voici William.

Ses yeux bleu noisette me transpercèrent. Captivée par l'éclat de son apparence tout entière, je fus subjuguée par ce personnage qui paraissait provenir d'un autre monde.

— Bonjour, murmurai-je.

Son regard hypnotique toujours sur moi m'intimida littéralement.

— C'est un plaisir de te rencontrer Zoé.

Sa poignée de main était douce et protectrice. Celle-ci s'attarda un peu trop longtemps dans la mienne ce qui me mit presque mal à l'aise. Je la retirai précipitamment pour retrouver ma liberté.

— Ton Alma Gemala est de toute beauté, lança William à Faïz sur un ton des plus flatteurs.

Faïz ne répondit rien, cependant la moutarde semblait lui monter au nez. Adoptant une attitude qui se voulut calme, je vis sa mâchoire se contracter et les traits de son visage se durcir. Qu'est-ce qui pouvait bien le mettre dans cet état ?

— Will, je suis venu avec Zoé afin qu'elle comprenne qui elle est. Avec tout ce qu'elle a appris récemment, elle a beaucoup de questions.

Faïz se rassit dans le fauteuil derrière lui, le visage fermé. Il semblait lutter pour réussir à sortir ces derniers mots de sa bouche le plus calmement possible :

— Je vais vous attendre ici.

— Très bien. Je vais emmener Zoé en bas, là où se trouve le Callis. Veux-tu y aller après avoir pris ton thé ? me demanda William.

— Non, nous pouvons nous y rendre dès maintenant, me dépêchai-je de répondre avec hâte.

Je me retournai ensuite vers Faïz.

— Tu nous accompagnes ?

Voyant mon inquiétude dans mon regard, il se redressa de son siège et s'approcha de moi.

— William est un très bon guide, je lui fais entièrement confiance, m'assura-t-il d'une voix suave, je ne bouge pas d'ici.

Ses mots réussirent à m'apaiser. William commença à partir devant. Je laissais Faïz derrière moi avec regret. Je me retournai une dernière fois avant de quitter la pièce, celui-ci me regarda partir, debout, comme s'il se retenait de me suivre. Mes émotions s'entrechoquèrent, il me suivit du regard jusqu'à ce que je disparaisse avec William.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant