Chapitre 5.3

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Sur le parking du lycée, ils nous attendaient déjà tous les trois. Lucas le shérif, Baudoin le pirate et David... David, ne me disait rien. Peut-être un tueur de thermites ? Sa combinaison marron et son aspirateur dans le dos ne me parlaient pas.

— Où est passée la dernière drôle de dame ? s'enquit David en faisant référence à Asarys.

— Elle arrive, répondit Victoria tout en descendant de l'Escalade.

— Charmante, ravissante, s'adressa Beaudoin envers cette dernière, tout en la reluquant de bas en haut.

— Moi, à ta place je ferais gaffe, mec. Son frère n'a pas l'air commode, l'avertit David.

La musique nous parvenait jusqu'au parking ce qui m'obligea à entreprendre quelques pas de danse pendant que Lexy s'affairait à sortir du 4X4.

— C'est quoi cette connerie ? s'écria Lucas d'un ton effaré en la découvrant.

Ne se laissant pas démonter par l'attitude de son petit ami, celle-ci répliqua sans sourciller :

— Les pétasses réfléchiront à deux fois avant de s'approcher de toi. Un shérif et un sumo. Ça, c'est un couple improbable.

Lexy se précipita les bras ouverts en direction de Lucas et le heurta légèrement, celui-ci perdit aussitôt l'équilibre et manqua de s'écrouler par terre.

— Ne t'approche pas de moi de la soirée, tu es un danger public ma pauvre ! Et vous ? Comment avez-vous pu la laisser faire ? nous accusa-t-il, Victoria et moi.

— Comme si ce que nous pouvons dire pouvait peser dans la balance. Ta copine est incontrôlable, lui signalai-je.

Victoria passa son bras en dessous du mien et nous avançâmes tous ensemble en direction de l'entrée, là où la fête battait son plein. Lucas marchait d'un pas rapide devant nous, suivi de Lexy qui ne comptait pas le lâcher d'une semelle. À l'intérieur de la salle, je me rendis vite compte qu'il ne serait pas facile de trouver Faïz dans toute cette cohue. Pour ne pas arranger les choses, les costumes, le maquillage et les masques rendaient la tâche quasi impossible. La déception me gagna rapidement en pensant que je pourrais ne pas le voir de la soirée. C'est alors que mon attention se porta sur la décoration splendide du lieu. L'équipe en charge de la mission n'avait pas lésiné sur les moyens. De grands vases en verre retenaient des roses de différentes couleurs un peu partout dans la salle. La glycine recouvrait le plafond à différents endroits, au milieu de ballons et de rubans blancs. L'odeur fraîche et enivrante de cette disposition rendait en plus, un visuel des plus glamour. Des miroirs avaient été disposés tout autour de nous, ce qui agrandissait l'endroit. Bien sûr, c'était Halloween, on ne pouvait donc pas échapper aux toiles argentées, pour faire référence aux araignées ainsi qu'aux citrouilles grimaçantes. Cependant, ça ne gâchait en rien l'esthétique des lieux.

— Ça a l'air de te plaire, remarqua Victoria.

— Tu plaisantes ? C'est plus que ça, c'est magnifique. En plus, les jeux de lumière sombres et bleutées sont une idée géniale.

Victoria sembla heureuse de l'effet qu'avait ce premier bal sur moi, fière de me montrer les traditions américaines. Je découvris enfin autre chose que de la lassitude et de la tristesse dans son regard. Son costume de roi des vampires sembla faire effet sur elle.

— BOU !

Marie Antoinette venait d'arriver derrière nous, finalement, elle avait fait vite. En me retournant, elle m'envoya une poignée de confettis dans le visage. Ray, tout près d'elle, me souriait avec sa rangée de dents parfaitement alignées et me salua :

— Comment vas-tu Zoé ? Tu es très en beauté toi aussi ce soir.

— Ça va et toi ?

Celui-ci portait une tenue de chevalier que je trouvai tout à fait en phase avec sa personnalité. Maintenant qu'il était là, j'espérai qu'il puisse m'aider à trouver mon cavalier.

— Tu n'aurais pas vu Faïz ? lui demandai-je à tâtons.

— Il est encore sur la terrasse en haut...

Son air embarrassé n'indiquait rien de bon.

— Avec Rachelle, finit-il pas avouer.

— Pas pour longtemps, fulmina Asarys, je vais le traîner par la peau des fesses et le ramener près de sa cavalière.

Désemparée, je jetai un coup d'œil en direction de Victoria refusant qu'elle entende cette conversation. Heureusement, Beaudoin l'avait déjà accaparée en l'emmenant près d'un buffet non loin de l'entrée. C'est alors que Lucas réapparut sans Lexy.

— Bon ! Vous comptez rester plantés à cet endroit toute la soirée ? Ce n'est pas tous les jours qu'on peut se lâcher.

— Euh Lucas, tu en as fait quoi de notre amie ? s'empressa de lui demander Asarys.

— Sumo ? Tu plaisantes ! Son costume a tellement de succès qu'elle signe presque des autographes à tout le monde, j'en ai profité pour la semer.

D'un coup, un son dance hall de Sean Paul ambiança immédiatement le bal. Nous filâmes sur la piste de danse et commençâmes à danser. J'essayai tant bien que mal de chasser Faïz et Rachelle de mon esprit, refusant de les imaginer ensemble sur la terrasse, l'un contre l'autre. La jalousie que j'éprouvai à cet instant me fit grincer des dents.

— Tu aurais pu te déguiser en Esméralda, tu aurais été parfaite dans ton rôle, me lança Lucas tout en dansant.

C'est comme ça qu'il m'avait surnommée depuis le premier jour où l'on s'était rencontrés, j'avais maintenant l'habitude.

— Au lieu de ça, tu as préféré incarner Morticia, continua-t-il en feignant la déception.

— Lucas, je suis danseuse de cabaret des années quarante ! m'exclamai-je, levant les yeux au ciel, et non un personnage de la famille Adam's.

— Ah... maintenant que tu le dis...

— La ferme !

Il éclata de rire en ajoutant :

— Regarde, il y a pire que toi Zoé.

Il me montra David d'un signe de tête.

— Lui, il a carrément dû inventer un nouveau personnage de l'histoire, enfin... c'est peut-être tout simplement une tenue d'un hacker fou.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire à mon tour et cela me fit du bien. Heureusement, mes amis étaient là.




Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant