Chapitre 11.2

5.9K 441 30
                                    

L'expression avoir les yeux plus gros que le ventre prenait tout son sens devant cet étalage savoureux de nourriture. Le chef ainsi que son équipe n'avaient pas lésiné pour satisfaire tout ce beau monde. Ne sachant pas par quoi commencer je mélangeai un peu de tout dans mon assiette, ce qui me rappela combien j'étais affamée. Je me dirigeai ensuite à la table de Chloé.

— Tu es splendide Zoé ! Laisse-moi te regarder ! s'exclama celle-ci.

Je fis un tour sur moi-même, avant de m'asseoir à ses côtés, fière de ma tenue. Chloé éclata de rire et ajouta :

— Les stars hollywoodiennes n'ont qu'à bien se tenir. Personne ne peut porter cette robe mieux que toi.

— Merci, tu es resplendissante aussi, la complimentai-je avec sincérité.

Sa longue robe moulante de couleur rouge avec des motifs de fleurs brodées était renversante. Sa parure ras le cou se mariait complètement avec le style de son vêtement. Elle avait attaché ses cheveux dans un chignon tiré et modelé pour l'occasion. New York était sans équivoque la capitale mondiale du style et de la mode, toutes les personnes présentes à cette réception le prouvaient.

— Où est ta fille ? lui demandai-je.

— Chez moi. C'est ma voisine qui la garde ce soir. Alors, pas trop déçue de repartir demain ? changea-t-elle de sujet.

Je me servis une petite coupe de champagne puis fis mine de réfléchir un instant.

— Je suis heureuse de rentrer à L.A. mes amis me manquent et la famille de Faïz aussi, mais j'ai été vraiment très heureuse de tous vous rencontrer.

— Tu reviendras sûrement prochainement. Toi et notre future PDG semblez si... proches.

J'étouffai un petit ricanement.

— Je te répète qu'il n'y a rien entre lui et moi.

— Pourtant, depuis tout à l'heure, il ne fait que te scruter du regard Zoé. Je n'appellerais pas ça une relation amicale moi. Mais bon, je dis ça... je ne dis rien.

— Non, c'est vrai, c'est beaucoup plus compliqué, avouai-je, et trop long à t'expliquer. Andy et James sont-ils arrivés ?

— Oui, James est là-haut avec sa femme.

Elle m'indiqua une table, un peu plus loin devant nous, de l'autre côté de la salle. Je vis James assis avec d'autres convives. Contrairement à notre tablée, ils paraissaient, eux, tous se connaître.

— Pourquoi n'est-il pas avec nous ? lui demandai-je.

— Sa femme et moi n'avons pas d'atomes crochus l'une envers l'autre, il vaut mieux que l'on s'évite. On va dire qu'elle est spéciale, m'expliqua-t-elle d'une voix déplaisante envers l'épouse de James.

Je préférais ne pas rentrer dans le sujet qui m'avait l'air épineux, sachant que je n'avais pas besoin de ça ce soir.

— Qui sont ces deux adorables créatures ? nous interpella une voix masculine derrière nous.

Chloé et moi nous retournâmes en même temps. Andy, accompagné de sa grand-mère, nous adressa un petit clin d'œil. Il paraissait transformé dans son costume. Sa grand-mère, une petite dame aux cheveux courts, de couleur poivre et sel, à l'apparence coquette, vint nous saluer chacune notre tour en nous complimentant.

— Mon petit fils a raison, vous êtes magnifiques, mesdames.

— Merci Katy, répondit Chloé, venez donc vous asseoir avec nous, il y a de la place pour tout le monde.

Andy aida sa grand-mère à s'installer.

— Je reviens, je vais nous chercher de quoi nous restaurer, lui signifia-t-il.

— Bien mon fils, je t'attends.

Tandis qu'Andy partait vers le buffet, le regard malicieux de Katy se posa sur moi.

— Vous travaillez aussi à Trac-Word ? me demanda-t-elle.

— Oh non. Veuillez m'excuser, je ne me suis même pas présentée. Zoé, je suis venue à New York faire un article pour un magazine où j'effectue mon stage. Chloé, Andy et James m'ont présenté à merveille les coulisses de la firme.

— Et d'où venez-vous Zoé ? continua-t-elle de m'interroger.

— De Paris à l'origine, mais depuis six mois, je vis à Los Angeles.

L'expression de son visage s'attrista subitement.

— En ce moment, cette région subit pas mal de problèmes. C'est au tour des incendies à présent. Espérons que tout rentre dans l'ordre le plus vite possible.

— J'espère aussi, affirmai-je avec un profond soupir.

Andy revint au bout de quelques minutes. Au moment où il s'installa avec nous, quelqu'un prit la parole au micro, sur la tribune, face à la salle. La musique se fit plus discrète jusqu'à disparaître totalement. Le sexagénaire, à l'allure élancée et d'un charisme prononcé, commença alors son discours.

— Mesdames, messieurs, bonsoir. Je suis ravi de vous accueillir ce soir au Sainte Regis Palace. Je suis Cesar Simeon pour ceux qui ne me connaissent pas.

— Qui est-ce encore celui-là ? râla Katy à mes côtés.

— Tais-toi mamie, aboya Andy agacé, c'est le directeur adjoint de Trac-Word.

Pendant qu'Andy et Katy se chamaillaient, je continuais d'écouter le discours de cet homme.

— Vous êtes encore nombreux cette année, à venir partager ce moment de convivialité. Vous, employés, d'une des plus grosses entreprises mondiales. Quel que soit le poste que vous occupez, votre travail est une pierre en plus que vous mettez à cet édifice. Vous contribuez, de près comme de loin, à la renommée de cette industrie. Ce n'est pas à vous de remercier Trac-Word, mais c'est Trac-Word qui vous remercie ce soir. Vous valorisez le nom de cette multinationale et vous pouvez en être fiers, moi je suis si fier de vous et de ce que vous accomplissez chaque jour.

Des applaudissements résonnèrent dans la salle, le directeur adjoint marqua une pause avant de continuer :

— J'espère que chacun d'entre vous a su trouver sa place au sein de cette grande famille. Sont présents ici, Oscar Heath, PDG de Trac-Word ainsi que notre futur président Faïz Mattew, qui, comme bon nombre d'entre vous le savent, prendra ses nouvelles fonctions en août de cette année. C'est un grand privilège pour nous de vous compter parmi nous ce soir, monsieur Mattew.

Tous les regards se tournèrent vers Faïz, assis à ce moment, aux côtés d'Oscar. Les applaudissements reprirent et Faïz ne se démonta pas. Il resta humble et remercia le directeur adjoint d'un petit signe de tête.

— Mais qu'il est charmant ce jeune homme, commenta la grand-mère d'Andy en parlant de Faïz.

— Pas touche Katy, Zoé est sa cavalière ce soir, renchérit Chloé.

— Je suis son accompagnatrice, la corrigeai-je.

— Vous tenez là un bon parti, me chuchota Katy à l'oreille.

J'essayai de ne pas lever les yeux au ciel, constatant que Chloé s'amusait beaucoup à me mettre volontairement mal à l'aise. Je plissai les yeux et fis mine de lui en vouloir, en finissant par éclater de rire à mon tour.

— Toi, tu t'entendrais bien avec mes trois autres amis. Vous êtes pareilles, lui répondis-je en faisant allusion à Asarys, Lexy et David.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant