Chapitre 2.1

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Tout juste réveillée, j'ouvris en grand mes rideaux. Je ne pourrai jamais m'habituer à ce spectacle, pensai-je, en admirant la vue sur cet océan qui donnait l'impression de se lever avec le soleil. Après une bonne douche, je m'habillai en vitesse avec un pantalon de treillis militaire, des bottines ouvertes et un débardeur. J'enfilai à mon poignet mes gros bracelets et décidai de détacher mes longs cheveux frisés pour changer. Je mis un foulard en guise de bandeau autour de ma tête pour contenir un peu ma grosse chevelure. C'est alors que deux petits coups cognèrent à la porte.

— Salut Zoé, me lança Victoria.

Elle me regardait avec une certaine admiration. Je lui adressai un sourire pour l'inviter à entrer dans ma chambre. Peut-être que ça lui plairait que l'on fasse du shopping toutes les deux, il faudrait que l'on s'organise ça un week-end.

Ça sentait bon le café et le pain chaud dans le séjour. Lily se leva de table et vint vers nous pour nous saluer.

— Ça va les filles ? Ah Zoé, à cette heure-ci il est préférable de manger à l'intérieur, car il fait un peu frais dehors. D'ailleurs je te conseille de mettre une petite veste ce matin quand vous partirez en cours. Ça se réchauffera dans la matinée.

Nous nous assîmes autour du petit déjeuner et commençâmes à papoter toutes les trois. Soudain, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et Faïz apparut dans la pièce, sa beauté utopique m'ensorcela. J'aurais voulu rester insensible à son charme, mais cela m'était impossible. Visiblement de bonne humeur, sa colère de la veille semblait avoir disparu. Il me salua avec courtoisie. Tout en s'asseyant avec nous, il attrapa une tartine de beurre de cacahuète.

— Victoria, ça va aller ton exposé de chimie cette semaine ? On peut le réviser ce soir si tu veux ? lui proposa-t-il.

Il scruta sa sœur d'un regard protecteur, celle-ci lui répondit avec un hochement de la tête enjoué. Faïz se releva de sa chaise sans ajouter un mot et sortit de la pièce.

J'enfilai mon perfecto en cuir noir avant de monter dans l'Escalade où Faïz nous attendait. Victoria partit directement s'asseoir à l'arrière, me laissant la place passager. Elle sortit ses bouquins et commença à réviser. Sur le trajet, la radio enchaîna les tubes, je mourrais d'envie de lui poser un millier de questions, mais avec Victoria à l'arrière, c'était totalement impossible. Son parfum remplissait l'habitacle, je le humai discrètement. Plus l'on se rapprochait de l'université, plus mon angoisse grandissait. Tout le monde se connaissait déjà depuis une semaine. Devant mon appréhension, je soupirai profondément.

— Tu verras sûrement des groupes déjà formés, mais ça ne doit pas te décourager. Sois avenante et va vers les autres. Tout ira bien, me rassura Faïz.

Je restai hébétée, il savait exactement à quoi je pensais. Alors que la voiture s'arrêtait à un feu rouge, je m'autorisai un coup d'œil rapide en sa direction.

— Merci, murmurai-je.

Après plusieurs dizaines de minutes de trajet silencieux, nous arrivâmes devant le lycée de Victoria.

— Bonne journée, nous lança cette dernière tout en descendant du 4X4.

— À ce soir, lui répondis-je en lui adressant un signe de main.

Faïz repartit aussitôt.

— Dans un quart d'heure nous serons arrivés, déclara-t-il.

Je constatai qu'il nous avait presque fallu vingt minutes pour arriver à Baylor School, le lycée de Victoria, depuis Elora. Au bout de quelques instants, n'y tenant plus, je décidai de lui parler :

— Tu sais pour hier soir, je tenais à m'excuser.

— Tu rentres souvent dans la chambre des gens comme ça ? demanda-t-il d'un ton farouche.

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant