Chapitre 3.7

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Lily nous attendait à l'extérieur, devant la porte de la villa, en faisant les cent pas. Lorsqu'elle aperçut la voiture de Ray qui rentrait dans la cour, elle s'empressa d'accourir vers nous. Victoria sortit la première du véhicule, Lily se jeta sur sa fille et la serra contre elle. Nous pûmes lire sur son visage l'immense soulagement qu'elle éprouvait, puis elle nous ouvrit ses bras en grand, à Ray et à moi, pour nous embrasser avec une attention chaleureuse, le regard rempli d'émotion.

À la suite de ce tragique événement, plusieurs semaines passèrent et nous reprîmes le cours de nos vies. Une atmosphère pesante s'était engouffrée dans toute la ville, surtout qu'aucun malfaiteur n'avait été pour l'heure, retrouvé. Le Dôme lui-même avait légèrement changé de couleur, devenant plus opaque, nous pouvions désormais distinguer les courbes de ce voile se dessiner un peu plus nettement au-dessus de nos têtes.

Le mois d'octobre touchait déjà à sa fin et depuis presque un mois, la ville se préparait à l'une des plus importantes traditions de l'année, Halloween. Les maisons exhibaient fièrement des décorations, toutes plus effrayantes les unes que les autres. L'université n'était pas en reste et jouait le jeu afin de célébrer cet événement. Seule l'église Saint Patrick avait été épargnée.

Malgré de nombreux outils du dispositif antiterrorisme toujours en place dans l'état de la Californie, les festivités n'avaient pas été annulées, la mission sur la sécurité ayant été confiée à l'armée. Dans tous les lieux publics et dans les rues de Los Angeles, des militaires sévèrement armés avaient été déployés pour faire face à d'autres éventuelles menaces qui pouvaient survenir à tout moment.

Le bal costumé de l'université de Baylor aurait bien lieu à la fin de la semaine. La coutume voulait que les hommes de dernière année invitent les jeunes filles de première pour une danse lors de cette soirée. Les couples seraient formés à l'avance par un tirage au sort ce qui rendait l'expérience soi-disant plus excitante. Pour ma part, elle en devenait terrifiante, le hasard de la situation m'agaçait au plus haut point, mais je me pliai aux règles mises en place depuis des décennies au sein de l'établissement sans râler. À ce que j'avais compris, on devait venir au bal déguisé avec la tenue que l'on voulait. L'effervescence des derniers jours était à son comble.

Je passais beaucoup de temps avec Asarys et Lexy, mais aussi David et Victoria. En effet, la timidité de cette dernière laissait place au fil des semaines à plus d'assurance. Désormais, elle mettait du cœur à se préparer chaque matin avant de partir en cours, la coquetterie devenait un plaisir qu'elle découvrait jour après jour. Dès que je n'avais pas le nez dans les révisions, je lui apprenais des chorégraphies de hip-hop, de salsa et d'autres danses, dans ma chambre. Même les filles s'y étaient mises, Lexy souhaitait perdre quelques kilos qui la complexaient tandis qu'Asarys, voulait juste se tenir en forme et garder une jolie silhouette. Danser sur du Beyoncé ou du Bruno Mars était une solution des plus radicales pour ressentir des courbatures le lendemain de cette séance de sport rythmé. Avec ces trois-là, j'avais encore du boulot avant qu'ils puissent enchaîner une chorégraphie parfaite sans se plaindre toutes les deux minutes.

Quant à Faïz, il m'évitait toujours autant, depuis le dernier soir où je l'avais embrassé sur la joue. Je ne l'avais pas revu, ni à la villa, ni même dans les couloirs de l'université. Je cachais mon mal-être à Victoria, ne voulant pas que son comportement change envers moi. Heureusement, le temps qui passait me donnait l'impression que j'arrivais de mieux en mieux à supporter cette distance qu'il avait mise entre nous deux. Je m'habituais à son absence, pourtant il fallait bien avouer qu'il était souvent le seul présent dans mes pensées. Je ne désirais que lui, il était le seul à avoir réveillé des sentiments que je ne connaissais pas. L'oublier m'était impossible. Pour ce qui était de Ray, je le soupçonnais de faire en sorte de me croiser au maximum sur le campus, pas pour moi, mais pour les yeux d'Asarys. Je voyais l'espoir dans son regard à chaque fois qu'il lui adressait quelques mots, suivi d'une grande déception quand elle s'éloignait de lui. Mon amie ne remarquait rien, même si j'insistai pour lui ouvrir les yeux. Sa beauté renversante lui faisait sans doute un peu peur et les prétendantes qui se bousculaient à sa porte, n'arrangeaient en rien les choses.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant