Chapitre 9.8

5.5K 436 2
                                    

Le restaurant, Arabelle, très sélect avec un cadre splendide, donnait une impression unique et cosy. Une odeur de Jasmin y flottait à l'intérieur. Un serveur nous guida jusqu'à notre table. Au moment de m'asseoir, celui-ci recula ma chaise afin que je m'installe comme une Lady. Il nous tendit ensuite nos cartes puis repartit. Un fond d'une douce musique rendait ce moment relativement intime.

— Faïz, j'ai eu Asarys au téléphone tout à l'heure. Es-tu au courant pour l'incendie qui ravage actuellement la côte pacifique de L.A ? demandai-je d'une voix anxieuse.

Il acquiesça d'un signe de tête.

— Barthey m'en a informé avant que nous embarquions pour New York. C'était pour ça son appel.

— Je vois et pourquoi ne m'en as-tu rien dit ?

— Je ne voulais pas que tu te soucies de ça pour l'instant. Écoute, ce voyage c'est pour toi l'occasion de prendre l'air, de penser enfin à autre chose. Je voulais t'éloigner ne serait-ce que deux jours, de l'obscurité dans laquelle tu es plongée depuis bientôt six mois.

Je plongeai mes yeux dans les siens, une partie de moi voulait le rassurer sur mon état, mais finalement je me résolus à passer à autre chose.

— À quelle heure partons-nous demain matin à Trac-Word ?

— Neuf heures. J'ai une réunion qui va durer toute la matinée avec la DRH, je te laisserai au bon soin avec l'équipe que tu as rencontrée tout à l'heure.

Une serveuse arriva à notre hauteur pour prendre notre commande, Faïz commanda une bouteille de vin rouge et une assiette de hors-d'œuvre pour nous deux.

— Une carafe d'eau en plus, s'il vous plaît, ajoutai-je.

— Très bien et pour les plats principaux ?

— Je prendrai un Tartare de saumon, répondis-je en laissant ensuite la parole à Faïz.

— Salade César.

— Bien, vos plats arriveront dans un instant, conclut la femme blonde avec ses cheveux soigneusement tirés en arrière.

Faïz reprit notre conversation sans plus tarder.

— Sais-tu sur quelle approche tu veux travailler demain pour ton article ?

— À vrai dire, je pensais évoquer la nouvelle refonte que veut élaborer Trac-Word pour ses activités ainsi que sa place à l'échelle mondiale. Tu en penses quoi ?

— J'aime bien l'idée, continua-t-il pensif. Aurais-je le droit de lire ton article avant sa sortie ?

— Non, objectai-je amusée, c'est top secret et en plus je suis déjà chaperonnée avant son impression finale.

— Comment ça ? s'enquit Faïz sur la réserve.

— Je ne suis que stagiaire. Agustin, l'un des rédacteurs du staff doit m'épauler sur ce projet.

— Veux-tu que j'intervienne en demandant à ce que tu sois seule à le réaliser ?

— Non. Ça parle déjà assez comme ça dans mon dos. Je t'avoue que les bruits de couloirs ne font pas plaisir à entendre. Je ne suis qu'une gosse de riche pistonnée à leurs yeux.

— Ils sont grotesques, c'est dommage que tu ne me laisses pas m'en occuper. Et tu n'es même pas riche !

— C'était juste un exemple du fond de leur pensée et d'ailleurs tu n'en sais rien si je le suis ou pas, protestai-je.

— Zoé, je me renseigne quand même à savoir qui met les pieds dans ma famille.

Il m'adressa un sourire délicieux. J'accusai le coup, me doutant bien qu'il avait fait ses recherches sur moi avant même de me connaître. C'est à ce moment que la serveuse réapparut avec notre entrée ainsi que le vin rouge qu'elle fit d'abord déguster à Faïz avant de déposer la bouteille sur la table. La décoration du plat attira mon attention, bien qu'il fût simple, il donnait cependant envie de le goûter. Je ne fus pas déçue sur la qualité de celui-ci au contact de mon palais, les hors-d'œuvre étaient délicieux. C'est alors que la réception de demain me revint en tête inopinément. Foutu séminaire, peut-être que Faïz pourrait y aller tout seul.

— Tu sais pour le gala de demain... pourquoi tu n'irais pas sans moi ?

J'essayai de prendre un ton le plus détaché possible en espérant qu'il prenne la chose le moins à cœur possible.

— Il y a un souci ? Ça t'embête vraiment d'y aller ?

L'intonation de sa voix cacha une grande déception. Malheureusement pour moi, Faïz était du genre à aller au bout des choses et des raisonnements. Allez, Zoé soit un peu créative trouve l'excuse la plus crédible.

— La journée risque d'être longue, avec l'anniversaire de Victoria qui nous attend par la suite, ça fait beaucoup.

Super, tu n'as trouvé que ça comme foutue excuse ! C'est lamentable ma pauvre. J'évitai de croiser le regard de Faïz qui m'observait intensément, choisissant de me plonger corps et âme dans mon entrée. Je sentis son regard peser sur moi. Il se doutait bien que quelque chose m'ennuyait. J'aimais la fête et danser, personne ne pouvait en douter.

— Nous verrons ça demain. Je dois être accompagné, c'est toujours mieux vu. Après, si tu ne veux pas venir, je trouverais toujours quelqu'un d'autre qui acceptera d'être ma cavalière.

Je faillis m'étrangler avec un morceau de homard en entendant ses paroles. Cependant je m'efforçai d'adopter le meilleur comportement qui soit, essayant de ne pas montrer ce sentiment de jalousie qui m'envahissait.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant