Chapitre 3.5

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Désireuse de fuir ce moment inconfortable et embarrassant, je fis un petit signe de main à ces deux-là pour prendre congé. Je décidai de rejoindre Asarys et Lexy qui s'étaient réfugiées dans un coin de la maison, ne perdant pas une miette de la scène qui venait de se dérouler entre moi et Ray.

— Tu t'es abonnée sur un site de rencontres sponsorisé par playboy ou quoi ? se moqua Lexy en me voyant revenir avec une mine abattue.

— J'aurais préféré, soupirai-je penaude.

— Il est juste trop craquant, enchaîna Asarys, présente-le-moi, Zoé !

— C'est le meilleur ami de Faïz. Victoria se chargera de faire les présentations si tu veux bien. Je n'ai ni le courage ni l'envie de lui adresser de nouveau la parole, maugréai-je.

— En parlant de Faïz, tu l'as revu depuis l'autre soir ? me demanda Lexy.

Je leur avais raconté, le soir même, l'incident de la veille sur le parking du campus jusqu'au moment où je l'avais embrassé sur le bas de la porte de chez lui.

— Non.

Ma courte réponse résonna, pleine de déception. Asarys me caressa le bras pour me réconforter :

— Le baiser a dû le troubler plus que tu le croies, laisse-lui le temps d'assimiler tout ça.

À peine sa phrase finie, on sentit brutalement nos pieds vibrer pendant plusieurs secondes et puis plus rien. La secousse nous paralysa tous, tellement la déflagration avait été forte. La musique s'arrêta net. Soudain, tous les portables se mirent à sonner, des messages, des appels, mais aussi des notifications des réseaux sociaux arrivèrent en masse sur nos téléphones. Je m'empressai pour consulter le mien et constatai qu'il s'était éteint, ma batterie s'était déchargée.

— Qu'est-ce qui se passe ? m'empressai-je de demander à Lexy qui faisait défiler l'écran de son portable à toute vitesse.

— Cinq attentats viennent de se produire dans L.A, tout le monde doit rentrer chez soi, déclara-t-elle d'une voix paniquée.

Ses paroles résonnèrent dans ma tête. Autour de nous, je vis la maison se vider rapidement. Tout le monde exécutait l'ordre donné de se mettre à l'abri. Je n'entendis plus rien, mon cerveau essayait de filtrer les informations qu'il recevait, tout défilait au ralenti. Victoria. En pensant à elle, ce fut le déclic, le son me parvint de nouveau et mes questions laissèrent place à l'affolement.

— Victoria ! criai-je paniquée. Victoria !

Je me mis aussitôt à sa recherche, poussant la foule qui venait à contre sens et qui se dirigeait vers la sortie. Heureusement, je la retrouvai assez vite, complètement paniquée, dans les bras de Ray, près de l'escalier. En me voyant, il me prit par la main et nous sortîmes, pressés, tous les trois loin de cette cohue.

— Je vous ramène, trancha Ray qui nous emmenait vers sa voiture.

— Et l'Escalade ? m'écriai-je.

— Je la ramènerai, aboya-t-il tout en continuant d'avancer.

Son téléphone se mit à sonner.

— Oui ? décrocha Ray d'un ton nerveux. Elles sont avec moi. Non... non... d'accord. Je passe par l'autre chemin... Mince !

Après avoir raccroché, la mâchoire serrée et l'air grave, Ray nous fit monter dans sa BMW, garée non loin de la maison des Alpha Mu.

— Les routes en direction d'Elora sont toutes bloquées et interdites d'accès par les barrages de police, indiqua ce dernier en s'installant à mes côtés.

— Mes parents ? s'enquit Victoria à l'arrière de la grosse cylindrée.

— Apparemment, il n'y a pas eu d'attentat près de chez vous. Le milieu de l'avenue de Wilshire, Broadway et le palais de justice ont été la cible des attaques des terroristes.

Ray sortit du campus en trombe.

— Où nous emmènes-tu ? insistai-je.

— Je viens de raccrocher avec Faïz, je vous emmène dans son Loft.

— Où est-il ? Il va bien ? demanda Victoria dans le désarroi le plus total.

Il jeta un regard rapide dans son rétroviseur afin de la réconforter.

— Oui, il t'appellera dès qu'il le pourra, ne t'en fais pas pour lui.

Nous traversâmes la ville sous une pluie battante et à une vitesse excessive.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant