Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]

Chapitre 12.6

William s'en voulait de m'imposer ça, mais je compris l'urgence de la situation. Il fallait juste prendre les devants au cas où Faïz tomberait sur un os, dans le désert du Nevada, lundi. Je posai mes mains sur les siennes sans réfléchir, il les prit immédiatement. Son regard acier disparu pour laisser place à beaucoup de douceur. À cet instant, nous entendîmes quelqu'un se racler la gorge près de nous. Nous nous redressâmes aussitôt comme si nous avions été pris la main dans le sac.

— Salut Faïz.

William sembla s'excuser de la situation. Quant à Faïz, il essaya de garder toute la maîtrise de soi afin de rester courtois envers son ami, puis il me regarda à mon tour avec une mine farouche et insolente. William sentit la tension entre nous.

— Je vais chercher tes amis, ils ont l'air de bien s'entendre avec le reste de la famille, s'adressa-t-il à moi sur un ton léger et calme. Ça va aller ?

Faïz soupira puis réprima un ricanement comme pour se moquer de lui, je m'interposai avant que William eût le temps de réagir.

— Ça va. Nous t'attendons là, le rassurai-je.

Il toisa Faïz du regard et repartit, une main dans la poche, d'un pas déterminé. De mon côté, je comptai bien avoir une petite explication avec monsieur Mattew.

— Ça t'arrive d'être agréable ? m'écriai-je furieuse.

— Oui, comme ce soir. Je pense l'avoir été un peu trop à mon goût ! pestiféra-t-il.

— Non ! Tu as eu un comportement exécrable.

Il me scruta intensément et but une gorgée de la coupe de champagne qu'il avait posée devant lui quelques instants plus tôt.

— Arrête de tout me mettre sur le dos. Tu roucoulais tranquillement avec William, mais tu ne dis pas non, non plus, à mes avances. Qui est le plan A et qui est le plan B, Zoé ?

Je ne le reconnus pas. Ses paroles suintaient de méchanceté. Je m'avançai vers Faïz pleine de colère, essayant de ne pas élever la voix afin de ne pas alerter tous nos voisins de tables.

— Quand m'as-tu fait des avances ? C'est toi qui me jettes et qui me fais espérer comme bon te semble.

— Alors, les jeunes, tout se passe bien ?

Lily et Charles nous interrompirent, j'espérai qu'ils n'avaient pas entendu notre discussion. Je remis mon masque, celle de la fille enthousiaste, qui voulait dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Faïz fit de même.

— Tout est parfait Lily, le service est à tomber et on se régale, lui répondis-je.

— Désolé de ne pas pouvoir être trop présent, s'excusa Charles, nous devons faire le tour de tout le monde. La politesse exige de prendre soin de nos invités.

— Zoé ? William t'a-t-il parlé au sujet de la consultation du Callis ce soir ? me demanda discrètement Lily.

— Maman ! grogna Faïz exaspéré.

— En effet, il m'en a parlé, acquiesçai-je, j'y jetterai un coup d'œil tout à l'heure, après la pièce montée.

— Merci à toi de prendre du temps, d'autant plus en ce jour particulier.

Lily et Charles nous firent un petit signe de main affectueux et s'en allèrent aborder d'autres sujets de conversation avec les convives de cette soirée. Je repris ma discussion avec Faïz, qui paraissait perdu dans ses pensées.

— Je suis heureuse d'être utile. Si le Callis détient les réponses à toutes nos questions, nous saurons peut-être si le tombeau se trouve réellement dans le désert ou non.