Chapitre 3.4

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La soirée battait son plein tandis que dehors l'orage grondait. L'intérieur de la grande demeure des Alphas Mu était bondé. Cette soirée mixte marquait le début de cette année d'université et la fin du Rush de la sororité. La musique faisait vibrer les murs tellement elle était forte, accompagnée de rires et de cris des étudiants de Baylor. On y voyait des gens danser, tandis que d'autres discutaient en groupe. L'alcool semblait couler à flots. J'essayai en vain de trouver les filles, Victoria sur mes talons. Je me rappelai les directives précises de Lily et comptai bien ne pas faillir à mes responsabilités.

— Zoé !

En me retournant en direction de l'accueil, Lexy me sauta au cou, heureuse de me voir, Lucas à ses côtés.

— Où est Asarys ? lui criai-je dans l'oreille pour qu'elle m'entende.

Elle me montra la direction de la cuisine. C'est alors que je fis les présentations de Lexy et Lucas à Victoria. J'étais enchantée de voir la fille Mattew acceptée au sein de mon groupe d'amis et décidai de les laisser quelques minutes faire connaissance. J'en profitai pour retrouver David que je venais tout juste de repérer et décidai de passer un peu de temps avec lui, sa compagnie m'avait manquée.

— Tu es venu seul ? Où est Morgan ? lui demandai-je au détour de notre conversation.

— Il est à une soirée dans une autre confrérie, m'assura-t-il. Qui est la jeune fille qui t'accompagne ?

— La sœur de Faïz, Victoria. Je vais te la présenter, c'est une chic fille. Tu t'entendras bien avec elle.

Nous continuâmes de bavasser tous les deux quand je reconnus soudain le titre de M.I.A « Bad girl » qui me tira de ma franche rigolade avec David. Les souvenirs de France me revinrent aussitôt en mémoire avec nostalgie. Je connaissais cette chanson par cœur. Je pris David par la main et l'entraînai en vitesse au milieu de la pièce qui s'était improvisée en piste de danse. C'est alors que nous commençâmes à danser, je ne parvins pas à m'arrêter de bouger sur le rythme envoûtant de ce son. Autour de moi, les gens s'écartèrent en me scrutant, je n'y prêtai pas attention. Mon besoin d'évacuer les tensions de cette semaine, de faire le vide, d'oublier un moment son prénom, était plus fort que tout. Pendant ces quelques minutes, j'étais de retour en France, sur le parking en bas des immeubles de chez moi. Je n'entendis pas les cris d'encouragements de la foule, mon esprit était ailleurs, à des milliers de kilomètres. À la fin de la chanson, un autre artiste prit le relais. Je revins au moment présent, réalisant que j'étais seule à danser au milieu du cercle formé par les gens autour de moi. Je quittai précipitamment l'endroit et aperçus à ce moment Asarys qui levait les mains au ciel toute excitée par la prestation que je venais de donner. Durant quelques minutes, j'avais été l'attraction de la soirée. Je m'éclipsai le plus vite possible, tête baissée afin de me faire oublier.

— Tu danses comme une diva, Zoé, s'écria David en se précipitant vers moi

— Je ne voulais pas attirer autant l'attention, lui avouai-je, embarrassée.

Je cherchai Victoria des yeux dans toute la pièce, je fus soulagée de la voir aux côtés de mes deux acolytes, en pleine discussion avec Asarys et Lexy. Mon regard continua de balayer le lieu, c'est alors que je m'étranglai de surprise. L'inconnu aux yeux bleu clair que j'avais croisé plus tôt dans la journée, dans le magasin, était là, adossé à un mur, un gobelet à la main. Je secouai ma tête pour vérifier si ce que je voyais était vrai, si je ne rêvais pas.

— Zoé, que se passe-t-il ? On dirait que tu as vu un fantôme, s'inquiéta David.

J'essayai de dissimuler ma mine stupéfaite et repris mes esprits.

— Je reviens, déclarai-je en m'éloignant de mon ami.

Prenant un pas assuré, je m'avançai vers l'inconnu, résolue à obtenir le fin mot de cette histoire, car je n'étais pas du genre à croire aux coïncidences. Je vis apparaître sur les lèvres de celui-ci, un sourire qui fendait son visage au moment où j'arrivai à sa hauteur. Je pris soin de l'observer plus attentivement en remarquant un faciès parfaitement symétrique, ses cheveux coiffés de manière désordonnée le rendaient encore plus attrayant.

— Bonjour, me salua-t-il d'une façon un peu trop familière.

— Qui êtes-vous ? quémandai-je d'une voix déplaisante en croisant mes bras.

— J'ai plutôt l'habitude qu'une femme s'adresse à moi de manière plus chaleureuse.

Il regarda alors les demoiselles qui le fixaient de part et d'autre de la pièce. Chacune d'elles essayait d'attirer son attention avec de grands sourires accompagnés de battements de cils. Je ne pus retenir un soupir d'agacement. Son charme séduisant aurait mis n'importe quelle femme en état d'hypnose. Je levai les yeux au ciel devant son excès de confiance.

— Pourquoi me suivez-vous ? insistai-je le regard inquisiteur.

— Tu ne crois pas au pur hasard ?

— Je crois aux pervers ainsi qu'aux serial killers, bouillonnai-je intérieurement.

Son sourire charmeur se transforma en un éclat de rire.

— Je m'appelle Ray, Ray Jonhson, enchanté.

Victoria réapparut à ce moment-là, ses yeux pétillaient de joie. Face à ce jeune homme, son visage irradiait de bonheur.

— Salut Ray, lui lança-t-elle tout en l'étreignant.

— Ça va Victoria ? Tu es tout en beauté, lui répondit-il admiratif.

— Merci.

Elle se tourna vers moi, je la fixai, incrédule, puis elle ajouta :

— Zoé, voici Ray, le meilleur ami de Faïz. Ils se connaissent depuis l'enfance et il fait partie de la famille, m'expliqua-t-elle.

La honte me submergea, je me sentis d'un coup tellement stupide. Je supposai que ce jeune homme devait sûrement garder un œil sur la petite sœur de Faïz. En effet, celui-ci était de nature tellement protectrice envers elle. Ray dut me prendre à cet instant précis pour une folle hystérique et complètement paranoïaque.

— Je suis désolée Ray... je pensais... vous savez... dans le magasin, bafouillai-je lamentablement.

Victoria vint à mon secours, devinant la complexité de la situation :

— Ray, arrête d'embêter Zoé. Tu aurais pu te présenter dès le début !

Je la remerciai du regard pour son intervention.

— On commençait tout juste à s'amuser, tous les deux, se justifia-t-il, amusé, avec un brin d'insolence.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant