Chapitre 11.3

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Je repris assez vite mon sérieux pour me concentrer de nouveau sur le discours.

— Il est important d'ajouter que les liens créés avec vous tous depuis toutes ces années, ne sont pas des liens froids et uniquement cordiaux. Ce sont là, des liens avec de réels profonds sentiments et exprimés avec le cœur. Notre père fondateur, Monsieur Harry Mattew, a toujours cru en l'être humain et au pouvoir qu'il avait à se relever face aux difficultés rencontrées. Je peux vous dire aujourd'hui qu'il serait fier de vous voir tous porter les couleurs du blason de Trac-Word. Mesdames, messieurs, je vous souhaite à vous tous une très bonne soirée.

Tout le monde se leva, acclamant le discourt de monsieur Simeon. La musique reprit sa place avec le bruit des couverts.

— Je vais chercher des assortiments de dessert, décréta Andy en se levant de table.

— Merci, lui répondit Chloé, tu es adorable.

La piste au milieu se remplit peu à peu de monde, toutes générations confondues. La soirée était déjà bien avancée au Sainte Régis, beaucoup d'invités avaient terminé leur repas.

— Aïe, se crispa Chloé.

— Que se passe-t-il ? lui demandai-je aussitôt, inquiète.

— Ne te retourne pas, monsieur Mattew vient par ici ! murmura-t-elle toute excitée.

Sentant mon cœur tambouriner dans ma poitrine, je devins subitement nerveuse.

— Tu vois qu'il te plaît ! Allez détends-toi, on dirait que tu as oublié de respirer, se moquât-elle.

— Je suis complètement détendue, mentis-je les joue cramoisies, c'est juste que ça ne se voit pas.

— Bonjour mesdames. Vous passez une bonne soirée ?

Je pouvais reconnaître cette voix parmi des milliers d'autres. Il était désormais tout proche de moi, à quelques centimètres. Si près que j'arrivai à humer son parfum.

— Une excellente, merci à vous, répondit Katy les yeux brillants.

— J'en suis ravi, madame Braxton, répondit Faïz.

— Katy, appelez-moi Katy, je vous en prie.

Soudain un tonnerre d'applaudissements retentit avec des cris. Je mis un long moment à réaliser que Lady Gaga, star de toute une génération, était sur la tribune en chair et en os. Je n'en croyais pas mes yeux.

— C'est vraiment elle ? demandai-je hébétée.

— Oui ! s'écria Chloé survoltée en applaudissant de toutes ses forces.

Une fois le calme revenu, cette dernière annonça qu'elle allait interpréter, au piano, un de ses plus beaux morceaux « One Million Reasons ». Cette chanson me donnait des frissons à chaque fois que je l'écoutais. La main de Faïz se présenta alors sous mon nez pour m'inviter à danser. Chloé se tortillait sur sa chaise, impatiente que j'accepte cette invitation. C'était la seconde fois que je prenais sa main pour danser, espérant au fond de moi que ce soit différent de la dernière fois. Il m'entraîna près de l'hologramme féerique et je ne pus m'empêcher de remarquer que les rôles avaient changé. Cette fois-ci, ce fut lui qui se rapprocha au plus près de moi, en frôlant de ses mains mon dos nu. Bizarrement, je n'éprouvai aucun malaise à cet instant. Je ne pensai plus à rien, plus rien ne comptait, plus rien n'existait. Ni même le Maestro, ni la prophétie, ni les Léviathans. À ce moment, chacun reprit sa place, à l'endroit où il devait être. C'est à dire au milieu des autres mythes et légendes urbaines ou dans ses vieux livres de comte. Je voulais juste qu'on me laisse être Zoé, dix-huit ans et insouciante. La voix de Lady Gaga chanta exactement ce que je ressentais. La version en acoustique était tout simplement fabuleuse, si pénétrante, si vraie.

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant