Chapitre 8.7

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Une petite brise me surprit au moment où je mis mes pieds dehors. Ils étaient tout endoloris à cause des escarpins que j'avais portés toute la journée. Le sol frais me fit un bien fou. Sur le côté de la terrasse, un véritable petit paradis avait été aménagé par Lily elle-même. Pas étonnant lorsqu'on sait que les fleurs et la nature étaient l'une de ses passions, elle avait donc décidé de faire de cet endroit un petit havre de paix. Dans cet espace de vie, l'atmosphère sereine et lumineuse contrastait parfaitement entre nature et design. La pelouse, d'un vert foncé, ne semblait pas souffrir des journées ensoleillées tandis que les arbres au feuillage fourni faisaient de l'ombre sur ce jardin au large espace. Pas une seule feuille ne recouvrait le sol. Une explosion de couleurs se mélangeait entre toutes ces fleurs et ces plantes vertes qui nous entouraient.

Faïz était installé sur un fauteuil, dans un petit coin cosy disposant d'une cheminée extérieure des plus innovantes. Téléphone à l'oreille, il m'invita d'un signe de tête à venir m'asseoir en face de lui, je m'exécutai aussitôt. En attendant la fin de sa conversation avec son interlocuteur au sujet de jours et d'heures pour une prochaine venue à New York, je réfléchis à comment j'allais pouvoir commencer notre discussion pour au final lui soumettre ma requête sans qu'il ne se mette hors de lui. Il finit par raccrocher et je commis l'erreur de croiser son regard, ce qui me fit perdre mes moyens.

— Bonsoir Zoé, tu voulais me voir ? Je t'écoute, débuta Faïz calmement.

J'évaluai la situation en essayant de ne pas me laisser submerger par l'émotion que j'éprouvai devant l'intensité de son regard. Ça faisait un bon moment que l'on ne s'était pas retrouvés ainsi, tous les deux, complètement seuls. J'aurais pu le contempler des heures, postée ainsi au milieu de ce jardin d'Eden.

— C'est à propos de mon boulot, balbutiai-je en essayant de ne pas me dégonfler.

Il fronça les sourcils puis me demanda :

— Rien de grave, tout se passe bien ?

Je changeai de position, mal à l'aise dans mon fauteuil, cherchant mes mots.

— Impeccable, c'est juste que j'ai une faveur à te demander, me lançai-je.

— J'espère pouvoir t'aider, de quoi il en résulte exactement ?

Son charisme si intimidant m'empêcha de me sentir sûre de moi. Je m'agaçai moi-même de cette situation troublante.

— Je dois réaliser le prochain article qui concernera Trac-Word et son futur PDG... donc à l'évidence, TOI. Si tu me donnes ça, la rédactrice en chef, madame Bonny me fera enfin confiance pour m'intégrer dans l'équipe de So Home News et peut-être qui sait ? Mon article sera gravé dans l'histoire de la presse.

Ma voix avait baissé d'intensité sur la fin de mon discours. Je repris mon souffle comme si j'avais couru un marathon. Ses poings se resserrèrent, il changea subitement d'humeur et ses yeux devinrent d'un noir d'encre. Et merde, j'ai déclenché la tempête Faïz. Il ferma ses yeux comme pour se contenir.

— Dis-moi que c'est une blague ! protesta-t-il à mi-voix tout en se pinçant l'arête du nez.

— Quoi ? Que je serais à jamais gravée dans l'histoire ? Oui ça c'est une bla...

— Putain, mais en plus tu te fous de moi ! aboya-t-il, exalté.

Il était désormais furieux. Heureusement pour moi, j'étais habituée à ses sauts d'humeur. Comment Rachelle arrive-t-elle à le supporter ? me demandai-je à cet instant.

— Écoute, répliquai-je calmement, c'est juste un article, OK ? On redescend d'un ton. Je réalise cet article sur ta succession prochaine avec deux, trois photos au sein de Trac-Word et...

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant