Chapitre 10.2

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Je contemplai Manhattan et ses gratte-ciels, ma tasse de café à la main. Impossible d'appeler qui que ce soit à cette heure-ci, il était encore trop tôt à Los Angeles. Je me dirigeai vers mon téléphone posé sur le bureau et je fis défiler mes contacts jusqu'à ce que le numéro de mon père apparaisse.

— Holà Querida, décrocha ce dernier apparemment heureux de me parler.

Entendre ma langue maternelle me fit un bien fou. J'engageai la conversation avec ce dernier.

— Bonjour papa, comment vas-tu depuis ton retour de mission ?

— Tout va bien ici. Tes appels sont si rares, tu me manques tellement.

— J'ai un peu de temps devant moi ce matin. Figure-toi que je suis à New York en ce moment pour mon stage.

— New York ? s'étonna-t-il, mais... es-tu partie seule ?

— Non, à vrai dire, je suis venue avec Faïz.

Contrairement au reste du monde, mon père ne me faisait aucune remarque dès que je parlais de lui. Je me mis à lui raconter ma dernière semaine dans les grandes lignes puis il fit de même pour la sienne. Après une quinzaine de minutes, Faïz apparut dans ma chambre, m'indiquant avec un signe de main qu'il était temps pour nous de partir.

— Attends, je te passe ta grand-mère, me retint mon père.

Avant même que j'eus le temps de répondre, ma grand-mère avait déjà le téléphone en main. Je grinçai des dents, comprenant que je n'étais pas sortie d'affaires.

— Ma fille, que c'est bon d'entendre ta voix, l'université ça va ? Ta famille d'accueil aussi ?

— Oui, Mam' il m'arrive d'avoir le mal du pays de temps en temps, mais tout se passe bien pour moi.

Ma grand-mère enchaîna les questions, tandis que Faïz, assis sur le bureau, attendait patiemment. Je me doutai bien qu'il gardait une oreille attentive à ma conversation dont il ne devait pas comprendre grand-chose. C'était la première fois que je parlais espagnol en sa compagnie.

— Mam', je dois te laisser, on m'attend. J'ai un rendez-vous important ce matin.

— Je comprends ma fille. Fais bien attention à toi, les Américains sont...

— Bonne journée à vous deux aussi, je vous aime.

Je préférai écourter notre discussion en raccrochant le plus vite possible. Faïz se redressa et s'avança vers moi. Arrivé à ma hauteur, il leva sa main afin de remettre en place une mèche derrière mon oreille. Je déglutis, magnétisée par son contact si familier.

— J'aurais pu t'écouter parler ainsi pendant des heures. Tu semblais chanter, m'adressa-t-il doucement.

Faïz se retourna et se dirigea vers la sortie. Il me tint la porte afin de me laisser passer devant lui. Surprise par sa remarque, je lui souris, les iris brillantes à défaut de ne pas réussir à trouver les mots à ce moment-là.

Dans le hall de l'hôtel, je refermai précipitamment ma veste, sentant déjà le froid pénétrer à travers la couture de mon vêtement. J'aperçus Adan à travers les portes d'entrée qui nous attendait dehors. J'accélérai alors le pas pour lui faire gagner quelques secondes en moins à l'extérieur de son véhicule, obligeant Faïz par la même occasion à faire de même.

— Tu es pressée de te rendre à Trac-Word, me lança celui-ci suspicieux.

— Adan nous attend, haletai-je.

— C'est un peu son métier Zoé.

— Je préférerais qu'il le fasse au chaud !

J'évitai de croiser son regard, devinant qu'il devait être, à tout point de vue, exaspéré par ma remarque.

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant