Chapitre 9.5

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Faïz et le PDG en poste échangeaient sur les chiffres et les statistiques du dernier trimestre. Je parvins à entendre quelques bribes de leur conversation. Oscar faisait part de son inquiétude à propos des nouveaux concurrents qui débarquaient sur le marché. La recherche génétique n'avait jamais autant intéressé les magnats de l'industrie scientifique que maintenant.

— Tu comprends, c'est le nouvel or noir pour ces requins qui ne comprennent rien à la science ! s'insurgea Oscar.

— S&C et KFL vont fusionner, c'était à prévoir. Ils vont certainement travailler plus en profondeur sur les molécules afin de proposer des thérapies ciblées et répondre à une demande toujours plus forte.

— C'est probable. Trac-Word doit se concentrer sur les traitements des maladies rares. Notre diversité sur le marché actuel serait préjudiciable.

À cet instant, l'assistante d'Oscar vint freiner cette conversation au sujet épineux et complexe. J'avais tout intérêt à assimiler le langage nécessaire pour demain de cette entreprise si je voulais m'intégrer à l'équipe. Lorsque je touchai ma tasse de thé brûlante, je me rappelai que la température à l'extérieur avoisinait le zéro degré, bien loin du score de chaleur dramatique actuel à Los Angeles. Faïz et Oscar reprirent leurs discussions de plus belle. Pendant que j'essayai de ne pas lâcher le fil de la conversation, on vint toquer de nouveau à la porte. Deux têtes apparurent, le premier était un homme de petite taille, approchant la trentaine, blond et à la coupe au bol. Ses lunettes rondes lui mangeaient littéralement son visage de poupon. Je fus étonnée par son style, à l'allure détendue, qui n'était autre qu'un jean taille basse et un sweat à capuche. Le deuxième, du même âge, était plus enveloppé, tout aussi blond et arborant une coupe courte, façon militaire. Tous deux paraissaient à l'aise, comme s'ils étaient chez eux, visiblement heureux d'être là.

— Bonjour, monsieur Mattew.

Le jeune homme à la coupe de Playmobil mima une petite révérence amusée en direction de Faïz suivi de son compère. Oscar me présenta aussitôt.

— Messieurs, voici Zoé Reyes, qui a pour mission de rédiger un article sur Trac-Word. Celui-ci paraîtra dans le prochain numéro du magazine So Home News.

Faïz prit instinctivement la parole en me désignant du doigt ces deux personnages.

— Tu as devant toi, Tic et Tac.

— Bonjour, moi c'est Andy, vint me saluer le jeune homme qui fixait mes yeux, impressionné sans aucun doute par leur couleur.

— Bonjour, mademoiselle Reyes, moi c'est James. N'écoutez pas monsieur Mattew, il a la blague facile, me chuchota ce dernier afin de faire tourner son futur PDG en dérision.

Je levai les yeux discrètement au ciel. La blague facile ? Bah voyons. C'était bien la première fois que je voyais Faïz plaisanter avec d'autres personnes. Ça me réconfortait de savoir qu'il possédait un côté social et humain, loin de l'image de sociopathe qu'il pouvait donner.

— Zoé, demain vous serez avec Andy, James et Chloé qui vous brifferont sur cette entreprise et répondront à toutes vos questions, déclara Oscar.

— Merci monsieur He... euh Oscar.

Celui-ci m'adressa un petit signe de tête, puis il se tourna de nouveaux vers Faïz.

— As-tu présenté Chloé à Zoé ?

— Pas encore. Vu l'heure tardive, elle doit certainement déjà être partie. Elles se rencontreront demain matin, mais Chloé est au courant de la venue de mademoiselle Reyes.

— Parfait Faïz. Ah oui... j'allais oublier, il y a une réception importante demain soir au Sainte Regis, ta présence y est requise.

Oscar s'adressa ensuite à moi :

— Cela vaut aussi pour vous Zoé.

— Bon sang, grommela Faïz, en passa une main derrière son cou, j'avais complètement oublié cette réception.

— Je suis encore le PDG du site pour quelques mois, donc j'insiste sur le fait que je n'accepterais aucune excuse pour le gala de demain.

Malgré le décalage horaire et mon réveil plus que matinal de ce matin, mon cerveau se mit à fonctionner à toute vitesse. Gala voulait dire monde, voulait dire réception, voulait dire robe de soirée, la catastrophe. Je fis le tour de mes affaires en mémoire et réalisai que je n'avais absolument rien à me mettre pour la soirée de demain.

Nous nous dirigeâmes vers la sortie pour prendre congé.

— À demain mademoiselle Reyes, me salua James tout en me serrant la main.

— Appelez-moi Zoé, lui soulignai-je avec un grand sourire avant de sortir dans le couloir.

— Elle a l'air adorable, murmura celui-ci à son autre collègue.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant