Chapitre 13.4

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Je déposai Victoria devant son lycée, Faïz avait dû s'absenter en ce début de semaine. En plus de vérifier les dires de Virgin, l'inspecteur Barthey l'avait appelé en urgence peu avant. Graham aurait été repéré dans un motel situé dans le désert du Nevada, pas très loin de Las Vegas. Ces informations confortaient Faïz à l'idée qu'il y avait bien quelque chose qui se tramait là-bas. Ne sachant pas avec qui celui-ci pouvait se trouver, ni même quel coup il préparait, Barthey préférait prendre ses précautions et limiter la casse avec Faïz à ses côtés.

— Merci Zoé, me gratifia Victoria avec un sourire avant de descendre de la Mustang.

Son petit ami, Jonathan, l'attendait sur le parking. Le physique du jeune homme avait tout de l'américain type avec sa coupe de premier de la classe. Ce dernier me salua de loin.

— Je viens te récupérer tout à l'heure, lui lançai-je au dernier moment avant qu'elle referme sa portière.

Sa tête réapparut dans l'habitacle.

— Si ça ne t'embête pas, je préférerais que tu viennes me récupérer directement à la cafétéria de ton université. J'ai besoin de consulter votre bibliothèque, celle du lycée manque cruellement d'ouvrages et je dois terminer un exposé pour la semaine prochaine.

— Très bien, attends-moi à dix-sept heures à la cafétéria dans ce cas. Si tu changes tes plans tu m'appelles, bonne journée, à tout à l'heure.

Elle fila ensuite, impatiente, vers celui qui faisait battre son cœur. Quant à moi, je me dépêchai de rejoindre mon lieu de stage. Pendant tout le trajet, je pensai déjà à ce soir, j'étais si excitée à l'idée d'avoir mon premier rendez-vous avec Faïz. Hier, j'en avais profité pour choisir soigneusement la tenue que je mettrais pour cette occasion avec des papillons dans le ventre. Malgré le temps qui commençait à se couvrir et le ciel à gronder, rien ne pouvait gâcher ma bonne humeur. Au feu rouge, les mains sur le volant, je levai les yeux vers ces nuages d'un noir presque terrifiant. Ils couvraient même le Dôme qui semblait avoir disparu. Une fois garée dans le sous-sol de la maison de presse, je me précipitai le plus vite possible dans les locaux. Dans le hall, je lançai un bonjour furtif aux agents de sécurité ainsi qu'à l'hôtesse d'accueil. Au pas de course, j'atteignis mon bureau. Je soupirai, soulagée d'arriver à l'heure à mon poste de travail.

— Ah, Zoé, vous êtes là !

Ma chef, visiblement impatiente de me voir, se jeta sur moi.

— Alors ce séjour à New York ? Avez-vous bien bossé ? s'enquit-elle sans s'embarrasser de politesse.

— Bonjour, Madame Bonny. J'ai préparé hier un premier rendu de l'article. Je souhaiterais dans un premier temps voir ça avec Agustin et vous le remettre ensuite sur votre bureau, disons à la fin de la journée ?

— Parfait, déclara-t-elle satisfaite. Pour information, réunion du service à treize heures. Il faudra me préparer la salle ainsi que le matériel que je vous ai demandé sur l'e-mail de ce matin.

— Ça sera fait.

Lorsque Madame Bonny s'éloigna, je déposai ma veste sur ma chaise de bureau et rangeai mon sac en dessous. Mon collègue Dillan arriva quelques minutes après moi, je remarquai qu'il était trempé.

— Tu as de la chance Zoé, tu as évité le pire. Dehors, ça tombe à grande eau.

— Mince, je n'ai pas pensé à prendre de parapluie ! grimaçai-je en pensant en premier à mes cheveux.

— Je te rassure, tu n'es pas la seule.

Il me désigna du regard d'autres collègues qui arrivaient à l'étage dans un mauvais état. Ce n'était pas faute de nous avoir rebattu les oreilles, aux informations, tout le week-end sur la dépression météorologique à venir. Cependant, il fallait avouer que le mauvais temps était si rare à Los Angeles.

— Avec ces gigantesques incendies ravageurs, la ville en avait bien besoin. C'est la première fois que nous sommes aussi heureux d'avoir un tel déluge, ajouta Dillan.

Il était vrai que cette catastrophe naturelle avait déjà fait des dizaines de morts, un triste bilan en l'espace de quelques jours seulement. J'attrapai mon combiné et composai le numéro d'Agustin, mais personne ne répondit. Je regardai alors la grande horloge fixée au mur, plutôt étonnée qu'il ne soit pas encore arrivé. En effet, ce n'était pas son genre d'être en retard, je décidai donc de partir directement à son bureau pour vérifier son absence. J'arpentai la pièce en regardant tout autour de moi au cas où je l'apercevrais. Je fus surprise en fin de compte de trouver sa place vide. Je m'adressai à sa jeune collègue qui se trouvait sur le bureau d'à côté, une Afro-Américaine, rayonnante avec un sourire laissant apparaître une rangée de dents tout simplement parfaites.

— Excusez-moi, savez-vous à quelle heure commence Agustin aujourd'hui ?

— Salut Zoé, il est coincé dans les embouteillages. Avec ce temps, les rues commencent à se transformer en véritable pataugeoire. Les routes sont difficilement praticables.

— Bon, je vais devoir faire avec, soupirai-je en accusant le coup.

— Je peux peut-être t'aider moi ? Dis-moi juste ce qu'il te fallait.

— C'était pour une relecture et une mise en forme d'un article que j'ai fait à New York, la semaine dernière.

— Viens me l'apporter, je vais te la faire.

Je filai prendre ma clef USB dans mes affaires. Finalement, j'étais heureuse qu'Agustin soit bloqué par la pluie, je trouvais Clara beaucoup plus avenante et agréable. En revenant à son bureau, je m'installai à ses côtés. Sans attendre, elle commença à lire le travail que j'avais réalisé ces derniers jours.

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant