Chapitre 12.7

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— Vous permettez ? Je fais une photo souvenir, nous interrompit Lily.

Celle-ci pointa son smartphone sur nous. Faïz se rapprocha de moi et le groupe joua le jeu de la pose. Soudain, la lumière baissa doucement, laissant un éclairage tamisé. Charles au micro demanda notre attention et annonça l'arrivée de la pièce montée. Il demanda à sa fille de bien vouloir venir le rejoindre, ce que Victoria fit immédiatement, très enthousiaste. Tout le monde clama son prénom suivi de sifflements et d'applaudissements. Charles entreprit ensuite de prononcer un discours, le silence dans la salle se fit sans mal.

— Ma fille, notre perle, notre trésor. C'est avec une grande fierté que je te vois grandir. Ta naissance a été l'un des plus beaux cadeaux que le seigneur ait pu nous offrir. Princesse au sourire qui ne peut faner, tu es une lumière éblouissante, une flamme incandescente. Je ferai en sorte qu'il n'y ait aucune embûche sur ton chemin, aucune larme sur tes joues, mais que des rêves dans ton cœur, un enchantement perpétuel dans ton existence. Nous embrassons ton âme, ma fille, qui est un exemple d'amour sans fin. Nos lendemains seront heureux avec toi car tu es notre source de paix.

Charles eut du mal à contenir ses émotions quant à Victoria et Lily elles fondirent en larmes devant cette déclaration. La salle retint son souffle, avant d'applaudir ce discours si fort, cette lettre d'un père à sa fille. S'ensuivit une longue étreinte pleine d'amour. Charles se tourna ensuite vers notre table.

— Je vais laisser la place à Zoé, elle a quelque chose pour toi.

Faïz m'interrogea du regard, surpris. Je ne lui avais pas fait part de mon projet de ce soir. William se leva avec moi.

— Je lancerai la vidéo dès que tu joueras la première note, me souffla celui-ci à l'oreille.

Victoria semblait impatiente de découvrir ce que je lui avais préparé. Je n'étais pas forte pour les discours, j'espérai qu'elle allait apprécier ma balade. Je m'installai derrière ce magnifique piano blanc, verni. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas touché cet instrument. La mélodie que je m'apprêtai à jouer, je l'avais longuement peaufinée lorsque je vivais encore en France. J'avais minutieusement composé chaque note de cette partition, en rêvant de la jouer un jour pour un événement que je considérerais comme spécial. Ce jour-là était arrivé et je priai pour ne faire aucune faute.

Une grande toile blanche s'éclaira derrière moi. C'est alors que je fis résonner la première note qui brisa le silence dans la pièce obscure, accompagnée du montage vidéo que nous avions élaboré avec les filles. On y voyait nos premiers selfies avec Victoria, nos moments de rigolade. On y voyait une Victoria sérieuse et concentrée en pleine lecture d'un livre, une Victoria insouciante, sautillant dans la rue. Nos plongeons plus ou moins ratés dans la piscine de sa villa, ses vacances en famille.

Je jouai avec les touches du piano, mais aussi avec cette douce mélodie. J'adaptai cette balade en changeant soudain de volume sonore à certains moments, provoquant ainsi une harmonie parfaite. Je fus trop concentrée et trop imprégnée par ce que je faisais pour regarder à cet instant Victoria. J'en oubliai presque la présence des convives. La sensibilité que j'éprouvais était à son comble, l'ambiance de la pièce avait changé. Je parvins sentir l'émotion que je leur insufflais.

Le montage vidéo arriva aux premiers pas de Victoria, ses premiers sourires d'enfant. Nous avions retracé une partie de sa vie et elle se finissait comme elle avait commencé, par des selfies de nous tous. Je rouvris les yeux au moment d'appuyer sur la dernière note qui résonna quelques secondes avant de disparaître dans l'air. Les applaudissements fracassants retentirent sans attendre. Je me levai pour saluer timidement mon auditoire. Victoria, émue aux larmes, s'élança à mon cou.

— C'est trop Zoé ! s'exclama-t-elle, mon cœur a failli s'arrêter, je t'aime fort.

Son étreinte dura un moment.

— Je t'aime aussi.

Nos yeux humides témoignaient du réel amour que nous éprouvions l'une pour l'autre. William s'avança vers nous et nous le serrâmes aussi dans nos bras. Je le remerciai ainsi d'avoir tout préparé pour que ce moment soit le plus parfait possible. Je partis embrasser Lily tandis que Charles repris le micro en se raclant la gorge

— Merci Zoé pour ce très beau moment. Bon, après toutes ces émotions merci d'apporter la pièce montée. Mesdames, messieurs, place aux desserts ! déclara-t-il.

La salle approuva et la musique retentit. De la fumée envahit le sol pour donner un effet magique à la scène sur une très belle chanson de Justin Timberlake. Des torches s'enflammèrent avec des milliers de crépitements et les serveurs apparurent accompagnés du magnifique gâteau à plusieurs étages, qui s'élançait tout en hauteur. Je m'arrêtai sur les détails créatifs qui ornaient cette pièce montée, en l'occurrence, les fleurs et le tas de petits strass tout autour. Le rose et le gris se mariaient parfaitement ensemble, donnant un effet imposant à cette œuvre d'art. La séance photo commença avec Victoria et sa famille à côté de celle-ci. Une immense fontaine de champagne y avait été ajoutée, le résultat n'aurait pu être mieux. Les serveurs vinrent distribuer les parts directement à nos tables. Je trouvais ça presque dommage d'être obligé de découper ce gâteau au travail d'Orfèvre.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant