Chapitre 12.2

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Après qu'on ait eu poussé la chansonnette un peu trop fort, Asarys se gara sur le parking du Wallmart.

— Les filles, on va se calmer, décrétai-je, j'ai encore besoin de ma voix pour faire la fête ce soir.

Lexy sortit la première à la recherche d'un cadi pour les courses.

— Tu ne vas quand même pas chanter ce soir ? me demanda Asarys.

— Non, m'offusquai-je, je ne me risquerais pas à cet exercice. As-tu fini le montage vidéo avec ce que je t'avais apporté pour l'anniversaire ?

— C'est dans la boîte, m'affirma mon amie, le résultat est bluffant.

— Génial, merci. J'espère que ma surprise va lui plaire.

À l'intérieur du magasin, il faisait bon. Nous avions l'impression de respirer à nouveau. D'après Lexy et Asarys, Charles et Lily se chargeaient de la décoration, tandis que Faïz et Ray étaient en contact depuis quelques jours avec le traiteur. Nous parcourûmes les rayons en suivant à la lettre la liste de courses établie par Lily.

— Je vais appeler Victoria, je ne l'ai pas eue au téléphone depuis jeudi. Je veux m'assurer qu'elle va bien.

Je saisis mon portable, c'est alors que je vis le message de William sur l'écran :

« Salut, ça va ? J'espère que tout s'est bien passé pour toi, on se voit ce soir ».

Bizarrement je ressentis une pointe de tristesse mélangée à un sentiment d'impassibilité. J'étais heureuse que William m'adresse encore la parole, mais triste de n'avoir pas réussi à le choisir lui, plutôt que Faïz. Bien sûr, Zoé, c'est tellement mieux d'être maso. Je fis taire ma petite voix en moi et décidai de composer le numéro de Victoria.

— Es-tu contente de revenir parmi nous ? s'enquit-elle de me demander, à l'autre bout du fil.

— Je ne sais pas si je préfère la canicule de L.A ou l'hiver de New York. Tu te rends compte des deux extrêmes que je viens de subir en l'espace de quelques heures ?

Elle éclata de rire puis ajouta :

— J'avoue que ça paraît dingue ! Sinon ça s'est bien passé... là-bas avec mon frère ? me demanda-t-elle d'une petite voix.

— Très bien, me forçai-je à lui répondre le plus naturellement possible, nous nous sommes parfaitement bien entendus. On se voit tout à l'heure pour mieux parler de mon séjour si tu veux.

Victoria vénérait son frère à tous les niveaux. C'était une sœur aimante et fidèle, je ne voulais en aucun cas qu'elle soit prise entre deux étaux, ni même qu'elle se sente obligée d'écouter mes confidences à son sujet. C'était hors de question qu'elle soit mêlée à nos histoires, ce n'était pas son rôle.

— Mouais, bougonna-t-elle, je suis très déçue Zoé que tu fasses partie de cette mascarade !

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, objectai-je.

— Arrête ton cirque. Je ne suis pas dupe. La seule chose dont je ne suis pas au courant, c'est QUI sera à ma soirée ni où elle se déroulera.

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, répétai-je avec ironie.

— C'est dommage Zoé. Je te faisais vraiment confiance.

Je réprimai un ricanement.

— Vic, fais ton mélodrame à quelqu'un d'autre. Allez bye.

— À tout à l'heure Zoé.

Le chariot bien rempli, nous nous dirigeâmes vers les caisses. Il fallait ensuite repartir à Elora pour y déposer les courses. D'après ce que j'avais compris, Charles se chargerait de tout rapporter au manoir de William et Julio.

— Je prendrai mes affaires à la villa et on se préparera chez toi Lexy.

— Il ne faudra pas oublier de repasser par le campus les filles, j'ai laissé la vidéo surprise de Victoria dans ma chambre, intervint Asarys, tout en déballant les courses sur le tapis de caisse.

Mettre tous les sacs dans le coffre fut un calvaire sous cette chaleur écrasante.

— Les Mattew ont des majordomes, des femmes de ménage et des jardiniers, mais on se tape les courses. Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas, se plaignit Lexy.

— Estime-toi heureuse de ne pas avoir à préparer le banquet de ce soir, Lexy. C'est une tâche simple que l'on nous a confiée, arrête de râler. C'est pour Vicy, lui souligna Asarys.

Celle-ci leva les bras au ciel avant de s'installer de nouveau sur le siège passager de la voiture.

— Je ne l'aurais certainement pas fait pour toi, sache-le, pestiféra cette dernière envers Asarys.

Sur le trajet, je fus surprise de constater combien Los Angeles m'avait manquée. J'avais hâte de retrouver les Mattew.

— La météo annonce-t-elle encore la même chose pour la semaine prochaine ? demandai-je aux filles.

— Apparemment, lundi c'est fini. Nous devrions retrouver nos températures habituelles, m'annonça Asarys.

— Même de gros orages, ajouta Lexy, on en a bien besoin pour éteindre ces foutus incendies.

Je fus apaisée d'entendre ces bonnes nouvelles. Pour une fois, j'accueillis cette pluie avec le plus grand des plaisirs.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant