Chapitre 8.1

6.6K 508 17
                                    

J'accélérai ma marche dans ce grand couloir en U, de peur d'arriver en retard à la réunion de ce matin. Déjà deux mois que j'effectuais mon stage au sein de la maison de presse « So Home News ». Je n'avais pas eu d'autre choix que de prendre mes marques rapidement. Des hommes de service s'activaient à retirer les décorations des fêtes de Noël dans les allées, mais aussi à l'accueil.

Je repensai à cette fête passée auprès de la famille Mattew et à ce début d'année qui commençait. Mon père n'avait finalement pas pu venir me rejoindre à cause du contrôle très strict opéré par le gouvernement afin de limiter l'entrée sur le territoire pour toute personne n'habitant pas sur le sol californien. L'attentat de septembre avait été l'excuse idéale pour faire passer ces nouvelles mesures. J'avais été très attristée sur le coup, surtout que cette période de l'année comptait beaucoup à mes yeux. Heureusement, les Mattew étaient la famille idéale de substitution. Le réveillon de Noël avait été mémorable. J'avais rencontré la famille du côté de Lily qui était venue nous rendre visite pour cette occasion. Les parents de Faïz m'avaient offert de magnifiques boucles d'oreille, incrustées d'un diamant solitaire de chez Tyffany. Ce cadeau hors de prix m'avait rendu pour le moins mal à l'aise, Lily avait souhaité que je les porte aussitôt. J'avais reçu de la part de Victoria un sac à main Dior, mon premier d'une marque de luxe. Quant à Faïz, il m'avait déposé sur mon lit, dans la soirée, une paire de baskets Louboutin rose et or que j'avais découvertes au moment de partir me coucher. De mon côté, j'avais offert à chacun un présent original plein d'attention et leur réaction en le découvrant avait fait plaisir à voir.

William m'avait emmenée le soir du jour de Noël dans un grand parc, non loin de la ville. L'endroit, digne d'un jardin de conte de fées m'avait laissée sans voix durant un petit instant, tant le lieu était magnifique. L'odeur des fleurs embaumait ce jardin enchanté. À l'intérieur de celui-ci, il y avait une petite place, décorée de pavés où des petits fuseaux lumineux jaillissaient de part et d'autre du sol. Les lumières se reflétaient sur les fleurs et les arbres qui arboraient le parc. Autour, des gradins surélevés indiquaient que la place servait aussi de scène pour des représentations.

— Quels spectacles se jouent ici ? me rappelai-je avoir demandé à William.

— Des Orchestres viennent s'y produire, du classique en général.

— C'est à couper le souffle. Le jardin d'Éden ne peut être plus magnifique.

— Je savais qu'il te plairait, tu as l'âme d'une romantique.

William était patient. Nous passions de plus en plus de temps ensemble et cela commençait à se savoir autour de nous. Cependant, j'attendais toujours de ressentir cette étincelle qui ne venait pas. Il me plaisait vraiment, mais la vérité était qu'une part de moi désirait toujours autant Faïz. Tous les efforts possibles pour arrêter d'écouter mes sentiments me semblaient vains, bien que je ne lui prêtasse pratiquement plus d'attention. Ce dernier était tout aussi distant avec moi et impulsif lorsqu'on s'adressait la parole. C'est à peine si je pouvais prononcer le prénom de William devant lui.

— Tu es prête à entendre la chanson que je voulais te faire écouter ?

— Comment ça ? Ici ? Maintenant ? répondis-je curieuse, toujours postée au milieu de la place.

— Zoé, tu ne penses pas que j'ai pris l'enceinte avec moi pour rien ?

Je restai dubitative, ce qui le fit éclater de rire puis il ajouta :

— Regarde un peu avec quoi un Sylphe aime s'amuser.

Je ne vis toujours pas où il voulait en venir. Il connecta son iPhone à l'enceinte Bluetooth qu'il tenait dans son autre main et la voix d'Adèle prit possession des lieux, résonnant dans ce parc vidé de sa population. William s'écarta de moi de quelques mètres, me laissant seule sur la place et posa ensuite la paume de ses mains au sol. À cet instant, un spectacle de jets d'eau propulsés à plus d'une dizaine de mètres de hauteur sortit de terre, prenant ainsi le rythme de la chanson. Les jets varièrent d'intensité, créant un show féerique aquatique, agrémentés par les fuseaux lumineux au sol. Je fus trempée, mais le spectacle qui se déroulait sous mes yeux était émotionnellement impossible à contenir. Je laissai échapper mes larmes qui se mirent à couler le long de mes joues. Oui, William avait certainement raison, j'avais l'âme d'une romantique et ce soir-là, quand il m'avait rejointe à la fin de la chanson, mes mains avaient caressé son visage puis mes lèvres l'avaient embrassé.





Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant