Chapitre 12.1

5.8K 412 27
                                    

Je foulai enfin le tarmac de l'aéroport de Los Angeles sous une chaleur de plomb. Depuis notre départ ce matin de New York, la parole avec Faïz se résumait au strict minimum. Bouder n'était pas dans ma nature et je ne l'évitais pas non plus. Aucun sentiment de rancune ne m'habitait. Libre à lui, s'il souhaitait me parler de sa fin de soirée. De mon côté, il était hors de question que je lui demande des explications. Cependant, il paraissait ne pas savoir comment aborder le sujet. Là-dessus, je ne comptais pas l'aider non plus. Le voiturier avait ramené la voiture de Faïz en bas des escaliers du jet que sa société nous avait alloué pour notre retour. J'aperçus alors une Bentley au côté de sa McLaren, qui attendait aussi.

— Zoé, m'adressa Faïz d'un ton embarrassé, les filles sont venues te chercher directement à l'aéroport. Elles souhaitaient finir avec toi les préparations pour l'anniversaire de Victoria. Je me suis dit que ça te ferait du bien de les voir.

— Elles n'étaient pas obligées.

— Asarys et Lexy sont heureuses de te revoir et j'en suis sûr que toi aussi. Tu dois avoir pas mal de choses à leur raconter.

Faïz me dévisagea d'un regard accusateur. Je n'en revenais pas. C'était lui qui avait fini la nuit dans sa suite avec son ex-copine et il semblait pratiquement me le reprocher.

— Finalement pas tant que ça ! lâchai-je acide.

Ma remarque le piqua au vif et son regard noir encre répondit à sa place. Des cris sortirent de la voiture, Asarys et Lexy s'élancèrent vers moi. Je me hâtai de les retrouver sans même jeter un regard à Faïz.

— Oh ! Tu as l'air fatigué Zoé ! me lança Asarys qui se positionna juste devant moi.

— Nous nous demandons bien pourquoi, ironisa Lexy.

Je soupirai comme seule réponse à la remarque mal placée de mon amie.

— Quoi ? Mais non, je ne pensais pas à ce que tu pensais, continua-telle de me provoquer.

— Lexy, rrrrr, pas maintenant s'il te plaît ! lui demandai-je de cesser ses sous-entendus.

Faïz, derrière moi, fit comme s'il n'avait rien entendu et m'escorta jusqu'à la voiture d'Asarys où il déposa mon sac dans le coffre. Les filles saluèrent Faïz puis montèrent dans la Bentley afin de nous laisser un peu d'intimité pour que l'on puisse se dire au revoir. Le regard curieux de Lexy, dans le rétroviseur passager, était peu discret, mais c'était du Lexy tout craché. Faïz posa son sac à terre puis se rapprocha de moi les mains dans les poches. J'essayai de faire taire ma faiblesse pour ne pas succomber à son charme destructeur.

— Écoute Zoé, hésita-t-il.

— Je t'assure, je n'ai pas besoin que tu m'expliques quoi que ce soit, Rachelle est venue et je sais que ce n'était pas prévu au programme.

— Il ne s'est rien passé, trancha-t-il.

Ses yeux me suppliaient de le croire. Il continua :

— Elle est restée dans ma chambre, mais j'ai dormi ailleurs, dans une autre suite. Elle sait que tout est terminé.

Un grand soulagement s'empara de moi, j'avais si peur d'entendre une tout autre vérité. Je portai une main à mon front, en essayant de cacher cette soudaine quiétude. Je changeai alors de sujet pour en aborder un autre qui me tracassait bien plus.

— Pour les incendies ? Ça en est où ? Vu d'ici, L.A n'a pas l'air en feu.

Son visage se ferma brutalement.

— Les flammes n'ont pas progressé, mais un vent fort doit se lever en fin d'après-midi. La situation risque d'empirer. Je vais me rendre sur place et suivre ça de près.

— Fais attention à toi. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose. Les filles m'attendent, on se voit tout à l'heure ?

— Oui, très bien.

Il attarda son regard sur moi avant de reprendre son sac à ses pieds et de partir vers sa McLaren.

Quand je pris place à l'arrière de la Bentley, les réactions de mes deux acolytes ne se firent pas attendre. Leurs deux têtes se tournèrent en même temps.

— Je te préviens, on veut tout savoir, me lança Asarys.

— Avec chaque détail, renchérit Lexy.

Je basculai ma tête en arrière, me laissant choir au fond de mon siège.

— Il ne s'est rien passé, débutai-je en attendant les répercussions que mon aveu aurait.

Asarys démarra le moteur, accompagnée de mots d'oiseaux avec en cœur, les cris de Lexy. Durant le trajet, je leur racontai dans les grandes lignes mon séjour à New York.

— Si Rachelle n'avait pas débarqué, toi et Faïz auriez passé votre première nuit ensemble, souffla Asarys déçue de la tournure des événements.

— Je ne peux pas dire si on est ensemble ou pas à l'heure actuelle, mais nous nous sommes pas mal rapprochés durant ces deux derniers jours.

Avant que mes amies continuent leur interrogatoire, j'en profitai pour me mettre à jour, moi aussi, de ce qui s'était passé pendant mon absence.

— Sinon ça va avec Ray ? demandai-je à Asarys.

— Oui... nous envisageons d'emménager ensemble.

Cette dernière me jeta un coup d'œil inquiet dans le rétroviseur pour observer ma réaction. En effet, je faillis m'étrangler à l'écoute de cette nouvelle.

— Ce n'est pas une blague ? Je veux dire, ce n'est pas trop tôt ? Asarys, voyons, vous ne vous connaissez que depuis quelques mois.

— Je savais que tu allais dire ça, répliqua-t-elle, mais entre nous ça devient sérieux et je ne sais pas comment te l'expliquer, c'est comme si je le connaissais depuis toujours. Nous sommes si fusionnels.

— Bon, tu es amoureuse quoi ! On l'a bien compris, la coupa sèchement Lexy. Je pense comme Zoé, pour moi je trouve que ça fait trop tôt.

— C'est ton choix Asarys. Si tu es heureuse, c'est le principal. S'il te brise le cœur, je le tue, déclarai-je sans appel.

— Yep, c'est comme ça que ça se passe du côté de chez nous.

Lexy, fit le signe West Cost avec ses mains pour imiter le milieu gangster de Los Angeles. Puis dans un second temps, elle choisit un son de Jay-z dans sa playlist, qu'elle mit au maximum dans le véhicule.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant