Chapitre 13.3

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William referma le Callis et le laissa sur le bureau. Nous sortîmes ensemble et entreprîmes de reprendre nos affaires qui étaient dans une des pièces d'à côté. William nous accompagna, tandis que Faïz préféra descendre directement sans nous attendre.

— Zoé, mon frère et moi devons nous absenter trois jours à Detroit afin de rendre visite à notre sœur, Kayla. Si tu as besoin de venir ici, pour consulter le manuscrit ou même un autre document, les Mattew ont un double des clefs du manoir.

— Très bien, acquiesçai-je, je m'en souviendrai.

Nous prîmes la direction des escaliers. David, Lexy et Asarys nous suivirent.

— Nous aurons peut-être l'occasion de nous voir à mon retour ? me proposa William avec grand espoir.

Comment lui expliquer sans être maladroite qu'il ne devait pas espérer avoir une relation plus proche que celle que nous avions déjà ?

— Pourquoi pas essayer d'organiser quelque chose de sympa ? en toute amitié, si tu le veux bien, répondis-je avec une certaine retenue.

— Ne t'en fais pas, je ferai un effort pour marquer une bonne distance entre nous, si c'est ça qui te fait peur, mais sois tranquille, j'ai tout mon temps, me glissa celui-ci avec un sourire renversant.

Je m'empourprai malgré moi.

— Je t'en remercie.

En bas, les derniers convives faisaient leur au revoir à la famille Mattew. Lily parut soulagée en nous voyant réapparaître.

— Je me demandais bien où vous étiez tous passés ! s'exclama-t-elle en venant à notre rencontre.

— Il y a eu des petites complications.

William désigna d'un signe de tête mes trois amis. Le regard de Lily changea aussitôt, les propos du Sylphe l'inquiétèrent.

— Nous avons été obligés de tout leur dire, l'informa William pour faire court, ils sont désormais au courant de tout.

Elle recula de quelques pas en nous observant les uns après les autres. Faïz et Victoria se trouvaient, eux, à l'autre bout de la salle. Apparemment, il lui faisait part aussi de la même nouvelle.

— Nous avons passé une excellente soirée ma chérie, vint interrompre la mère de Lily avant de s'en aller, elle aussi.

— Faïz va vous ramener, maman. Je passerai vous voir, papa et toi, dans la semaine.

Lily serra ensuite son père dans ses bras, puis ce fut à mon tour de leur faire mon au revoir.

— Prenez soin de vous Zoé, me dit monsieur Austin en me serrant dans ses bras.

Il ne restait plus que nous et les serveurs, qui s'agitaient pour tout ranger au plus vite. Lily me prit à part.

— Je fais confiance à tes amies Zoé, mais je refuse qu'ils se mettent en danger par notre faute.

— Je vous promets de les épargner le plus possible.

— Zoé, madame Mattew ! nous interpella Lexy. Nous allons y aller, il se fait tard.

— Je viens avec vous, lui indiquai-je. Lily, on se voit à Elora.

— Oui. Demain, après l'église, nous prendrons le temps de reparler de tout ça.

Je partis embrasser Victoria en la serrant fort contre moi, puis mes amis et moi nous dirigeâmes vers la sortie. William prit la peine de nous raccompagner. Quand il ouvrit la porte d'entrée, Asarys se mit à bougonner.

— Foutus escaliers ! Je n'ai vraiment pas le courage d'arpenter ça maintenant.

— Bouge-toi Asarys, ne compte pas sur moi pour te porter ! râla Lexy.

Je dis au revoir à William et lui souhaitai un bon séjour à Detroit. Il sembla me laisser partir à contrecœur.


La chaleur à l'air libre arriva à me surprendre. Je l'avais quasiment oubliée malgré une température moins élevée que lorsque nous étions arrivés. Nous arrivâmes, silencieux, devant nos deux voitures garées l'une derrière l'autre. Faïz avait déjà quitté les lieux afin de déposer ses grands-parents. Je n'avais pas eu l'occasion de lui reparler depuis que nous étions descendus de la chambre de William.

— Profitons d'être tous les quatre si vous avez des questions à me poser avant que l'on se sépare, indiquai-je.

— Pour ma part, Faïz et William nous ont parfaitement tout expliqué, répondit Asarys.

— Je suis d'accord avec toi, déclara Lexy, nous en aurons sûrement dans les prochains jours. Laisse-nous le temps d'assimiler déjà ce que nous venons d'apprendre aujourd'hui.

Je me retournai ensuite vers David, qui parut soudain mal à l'aise.

— Je me demandais juste... si... si les hommes avec une force surhumaine sont bien réels, ainsi que les elfes, les démons et j'en passe... bref, est-ce qu'Edward Cullen existe aussi ?

Lexy fulmina face à ses propos :

— Des vampires ? Tu te fous de nous David ? Bon sang, nous sommes dans le monde réel, tu piges ! Alors tes histoires de vampires ou de loups-garous, tu les laisses dans ta tête.

David afficha un air consterné, ne sachant plus quoi penser de tout ça. Je me retins de rire, la situation était ubuesque, Asarys renchérit :

— Occupe-toi de traduire le manuscrit David en gardant bien les pieds sur terre. Nous ne sommes pas dans une fiction là. C'est incroyable de débiter de telles conneries !

Il leva les bras en l'air avant d'ajouter :

— Non, mais je rêve.

Les filles partirent s'asseoir dans la Bentley en le laissant prostré ainsi. Je m'approchai de lui et lui donnai un baiser sur la joue.

— Ta question est légitime. Désolée de te briser le cœur, mais Edward Cullen n'existe pas. Bonne nuit.

— Je n'ai plus qu'à rentrer me morfondre dans mon lit, me dit-il sur un ton las, rentre bien Zoé. On s'appelle et bon courage pour ta reprise lundi.

La soirée s'acheva d'une façon que je n'aurais jamais imaginée. Mes amis étaient pratiquement au courant de tout, il y avait juste une ou deux choses que j'avais préféré garder pour moi. En effet, j'estimai qu'il n'était pas nécessaire de leur faire part de l'existence des Banshees, ni même que l'une d'elles me prédisait ma mort ou de celle de quelqu'un d'autre autour de moi. Je comptai bien faire en sorte de renverser le sort. Je ne leur avais pas parlé non plus de Gurt et de Meriden, ces deux chiens qui avaient pour mission de refermer les portes du mal. Lily m'avait bien précisé que tout n'était pas à prendre au pied de la lettre. Nous repartîmes au milieu de cette nuit chaude, l'effervescence de ces dernières heures était retombée. Au plus profond de moi, je m'en voulais d'être responsable de la perte de l'insouciance de mes amis. Désormais, plus rien ne serait comme avant.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant