Chapitre 2.6

11K 756 66
                                    

La journée se termina. Après le calcul de la caisse et avoir pris soin de fermer la cafétéria, je sortis à l'air libre et respirai un grand coup. La nuit était tombée sans que je m'en aperçoive, je m'engouffrai sur le parking peu éclairé du campus afin de récupérer la Mustang de Lily. J'avais hâte de rentrer et de retrouver les Mattew ainsi que ma chambre. Le lieu était désert en ce vendredi soir, Baylor vidé de toute sa population arborait un tout autre visage. L'obscurité recouvrait chaque recoin d'un silence mystérieux.

J'entendais mes pas qui résonnaient sur le béton quand soudain l'écho sourd d'autres pas m'interpella. Je me retournai aussitôt, mais ne vis personne. La nébulosité était ma seule compagnie, la peur s'empara de moi et un signal d'alarme se mit instinctivement en marche dans tout mon corps.

Ne cède pas à la paranoïa, Zoé, ce n'est rien.

J'accélérai le rythme de ma marche jusqu'à courir pour les derniers mètres qui me séparaient de ma voiture. Une fois à l'intérieur de celle-ci, je verrouillai immédiatement les portières. Mon pouls battait à mille à l'heure, je n'arrivai pas à reprendre mon souffle. Lorsque je mis le contact, la Mustang refusa de démarrer, je n'insistai pas plus de peur de noyer le moteur. La panique me prit aux tripes, je sentis une présence, là, tout près de moi. Des pas s'approchaient, mais je ne voyais rien dans le noir. J'attrapai mon téléphone dans mon sac, essayant de faire fonctionner mon cerveau paralysé par la peur. Asarys demeurait la plus proche d'ici. Je composai difficilement son numéro, mais après plusieurs sonneries, celle-ci ne répondit pas. J'éliminai Lexy qui se trouvait trop loin, David lui était déjà parti. Je me pinçai l'arête du nez pour cogiter. Faïz ! Sans réfléchir plus longtemps, je décidai de l'appeler.

—Zoé ?

Il répondit tout de suite d'une voix grave. J'éclatai en sanglots.

— La voiture ne démarre pas, il y a quelqu'un qui me suit, je ne sais pas ce qui se passe. Je...

— Ne bouge pas, m'ordonna-t-il, inquiet par le son de ma voix, j'arrive.

Il raccrocha aussitôt sans que je puisse ajouter quoi que ce soit.

Dix-huit minutes plus tard, qui me parurent des heures, des grincements de pneus retentirent dans l'allée de l'université. Une McLaren noire se gara à côté de moi. Faïz sortit de la voiture à toute vitesse, en le voyant, une bouffée d'émotion s'empara de moi. Lorsqu'il ouvrit la portière, il vint s'asseoir sur le siège passager, je me jetai alors dans ses bras, tellement soulagée. C'était la première fois que je me retrouvais contre lui, la solidité de son torse me surprit. Une fois mon calme revenu, Faïz m'écarta de lui et me prit par les épaules en m'observant attentivement.

— Quelqu'un t'a fait du mal ? m'interrogea-t-il tout en essayant de contenir sa rage.

Ses yeux noirs encre me firent deviner à quel point il pourrait être dangereux s'il arrivait malheur à quelqu'un de son entourage. Je me mis à lui raconter ce qui venait de se passer, ce que j'avais ressenti. Il me caressa la joue, ce geste me réconforta et me brûla la chair à la fois. Faïz appela ensuite sa mère pour la prévenir de mon retard en omettant de lui parler de l'incident qui venait de se produire, ça ne servait à rien d'inquiéter Lily plus que nécessaire. Puis ce dernier partit arpenter le parking, à la recherche certainement d'un rôdeur, mais ne vit personne. Il jeta ensuite un coup d'œil sur mon véhicule en réussissant à le faire démarrer sans trop de problèmes.

— Je te ramène avec ma voiture ! trancha-t-il.

Je m'installai à bord de son bolide à l'intérieur sophistiqué et au luxe absolu. L'odeur de Faïz flottait à l'intérieur. Quand il vint s'installer au volant, j'éprouvai un sentiment de sécurité et de réconfort, tout mon mal-être disparut instantanément.

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant