Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]

Chapitre 8.6

Je savais qu'il était blessé, j'avais si mal au plus profond de moi. Dans cette relation platonique, il venait de rompre une bonne fois pour toutes. Mon cerveau mit quelques secondes avant de fonctionner normalement, juste à temps pour entendre la voiture s'éloigner, à temps pour répondre à la question de Victoria semblable à un lointain écho.

— Oui ça va, j'ai juste besoin de me poser un peu.

Avant de rentrer à l'intérieur de la villa, celle-ci me prit affectueusement par le bras.

— Si tu as besoin de parler, je suis là, tu le sais.

— Merci, mais ne t'inquiète pas Vic, la rassurai-je.

Je lui adressai un petit sourire sincère.

— Tout le monde est là ? lui demandai-je avant de pénétrer dans le séjour.

Elle soupira en secouant la tête

— Oui tout le monde est là et je sens qu'il se prépare quelque chose pour mon anniversaire.

Mince, c'est déjà la semaine prochaine. Cet événement important m'était complètement sorti de la tête.

— Le temps passe tellement vite. Il faut le fêter, je suis sûre que ça sera super, lui assurai-je confiante.

— Je déteste les surprises, ronchonna-t-elle.

À peine rentrée dans la grande pièce, j'aperçus aussitôt Faïz de dos. Celui-ci était assis dehors, sur le canapé de la terrasse. Il tourna légèrement sa tête sur le côté en entendant nos pas, mais ne se retourna pas. Soudain, il se leva de sa place puis disparut de ma vue. Charles se trouvait dans le salon, assis dans un fauteuil, apparemment absorbé par la lecture de ses dossiers. Contrairement à son fils, il leva les yeux vers nous en nous souriant, visiblement heureux de nous voir.

— Zoé ! s'écria-t-il.

— J'ai l'impression que mes parents t'aiment plus que moi, me chuchota Victoria à côté de moi.

Elle m'adressa une petite tape dans le dos, simulant une fausse crise de jalousie. Charles arriva à ma hauteur et m'adressa une bise, puis il prit tendrement sa fille dans ses bras.

— Venez donc boire quelque chose, nous proposa-t-il.

Il appela madame Arlette afin qu'elle nous prépare un peu de citronnade. Lily, en maillot de bain et paréo apparu depuis la terrasse.

— Bonjour les filles, la journée s'est bien passée ? ll y a encore un peu de soleil, venez donc vous baigner.

Je regardai dehors, Lily avait raison, le soleil dans le ciel descendait pour bientôt partir se coucher. Au fil des semaines, le Dôme, qui devenait de plus en plus opaque, agissait sur la clarté de la lumière qui diminuait. Il n'y avait pas beaucoup de différence entre le moment où j'étais arrivée jusqu'à aujourd'hui, mais on ne pouvait nier que l'éclairage du jour avait changé.

— Maman, j'ai une tonne de travail à faire, je monte me changer et je me mets au boulot.

Lily observa sa fille disparaître de la pièce, puis se rapprocha de moi en vitesse.

— Zoé, tu es au courant que la semaine prochaine c'est l'anniversaire de Vic ? murmura-t-elle.

— Oui, c'est mercredi.

Je dirigeai ma tête vers l'entrée du séjour afin de m'assurer que Victoria ne nous épiait pas en catimini.

— On lui a donc organisé une surprise, m'informa Lily tout agitée.

Cette dernière sembla si heureuse de son initiative.

— Vic... euh... les surprises ? Vous êtes bien sûre ?

— Non, non, elle déteste ça, affirma Lily fière d'elle.

Je me raclai la gorge et pris soin de choisir mes mots :

— Donc peut-être pourrions-nous juste faire les choses le plus simplement possible ?

—Non ! nous le fêterons en grande pompe. Si on écoutait Victoria, on vivrait comme de véritables ermites.

Elle balaya sa remarque d'un signe de main puis ajouta :

— Nous avons loué un gîte à Sonoma, je me débrouillerai pour que Victoria passe la journée avec mes parents.

— À Calabasas ?

— C'est ça. Nous inviterons les cousins, cousines et quelques membres de la famille. J'ai pensé à convier aussi tes amis, Asarys, Lexy et David. Je sais que ça ferait plaisir à Vic. Vous êtes toujours ensemble tous les cinq.

— Je les appellerai tout à l'heure pour leur en parler. Vous souhaitez tout organiser pour le mercredi soir ?

— Non le samedi, avec les cours et le travail ce ne serait pas raisonnable. Merci Zoé.

Elle me prit dans les bras puis alla dans la cuisine pour nous servir la citronnade.

— Faïz est toujours sur la terrasse ? demandai-je à Lily tout en me dirigeant vers les grandes fenêtres.

— Tu le trouveras un peu plus loin, dans le jardin. Tiens, prends ton verre, me tendit Lily avant de partir servir son mari.