Chapitre 13.1

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William referma la porte de sa chambre par précaution et s'adressa directement à Faïz :

— Y'a-t-il eu d'autres accidents à déplorer aujourd'hui avec les incendies ?

— Non, nous avons évacué tous les habitants qui auraient pu être en danger avec l'avancée des flammes.

— Donc, c'est ce que tu as fait toute la journée ? Venir au secours de la population ? lui demandai-je.

— Il le fallait Zoé. C'est en ce moment que L.A a le plus besoin de moi ainsi que des autres Léviathans. Les Sylphes nous ont aussi pas mal aidés à ralentir la progression des feux.

— Demain, Black Shadow sera encore en première page de tous les journaux, déclara William. Nous, les Sylphes, serons comme d'habitude inexistants dans le paysage.

Faïz préféra changer aussitôt de sujet, le fait qu'on l'assimile à un héros ne lui plaisait guère.

— Concentrons-nous sur le Callis ! objecta ce dernier, nous devons trouver le maximum de réponses ou d'indices ce soir.

— À propos du Dôme ? As-tu réussi à faire entendre raison au gouvernement ? l'interrogea William, l'air grave.

— Juste quelques mois de plus, déclara Faïz à mi-voix, si nous n'arrêtons pas le Maestro au plus vite, le gouvernement le fera exploser et la Californie sera réduite en cendres.

William balaya la chambre du regard :

— J'aurais juré avoir déposé le livre sur le bureau hier soir, s'inquiéta-t-il en nous indiquant l'emplacement.

— Quelqu'un d'autre aurait pu l'emprunter et oublier de le remettre à sa place ? demandai-je d'une voix anxieuse.

— Non, impossible, dit-il précipitamment.

Il ferma ses yeux, essayant de réfléchir à l'endroit où il pouvait bien se trouver. C'est alors qu'un petit bruit venant du placard d'époque, au fond de la pièce, nous fit sursauter. Nous nous regardâmes tous les trois, sans oser bouger puis Faïz partit en direction de la commande, déterminé à savoir ce qui s'y trouvait. L'angoisse stoppa net ma respiration. D'une main, Faïz ouvrit en grand les portes, prêt à se défendre en cas de besoin. Le spectacle auquel j'assistai me fit perdre l'équilibre, William me rattrapa.

— Bordel ! cria Faïz. Mais que foutez-vous ici ?

Le regard tétanisé de David, Lexy et d'Asarys me fit comprendre qu'ils avaient entendu toute notre conversation. À l'heure où moi-même je cherchais encore beaucoup de réponses à mon destin, il me faudra répondre à leurs nombreuses questions dans les heures et les jours à venir. Asarys se releva la première. Incrédule, William s'adossa au bureau, attendant que ces trois individus se remettent de notre discussion. Faïz, furieux, les menaça avec un regard impitoyable.

— Je vais vous demander de vous asseoir sauf si vous préférez partir de la pièce afin de tout oublier sur nos récentes confidences, proposa William sur un ton calme.

Tous les trois se regardèrent silencieusement et décidèrent de venir s'asseoir sur le lit. Je compris alors qu'ils ne comptaient pas en rester là.

— Super ! déplora Faïz agacé en levant les mains au ciel.

Asarys me scruta, ne sachant pas quoi me dire. J'eus l'impression qu'elle m'en voulait. David tendit le Callis à William d'un air penaud.

— Qu'avez-vous compris de ce que vous venez d'entendre ? commença Faïz.

Mes amis, plus taciturnes que jamais, n'osèrent pas prononcer un mot.

— Nous devons nous parler, leur soulignai-je, je suis vraiment désolée que vous appreniez certaines choses de cette manière, mais vous n'auriez jamais dû vous trouver ici.

— Pour ma part, commença Asarys, j'ai réalisé que Faïz était celui dont tout le monde parle dans les journaux. Celui qui vient en aide à la population de L.A.

— Moi j'ai compris que le Dôme risque bientôt de s'autodétruire, enchaîna Lexy hésitante.

— Et apparemment, nous courons tous un grand danger. Quelque chose de très grave est sur le point de se passer. Le livre serait une sorte de procédure à suivre si on arrive à déchiffrer ses codes, conclut David.

Je jetai un coup d'œil à William et à Faïz. Ils semblaient décidés à ne pas leur en dire plus.

— Ils doivent savoir ! finis-je par m'exclamer.

— Non ! aboya Faïz

— C'est trop tard, ils ont un pied dans cette histoire. Ils veulent des réponses, ce sont mes amis, Faïz. On ne peut plus faire comme si de rien n'était, essayai-je d'argumenter.

— Tu ne ferais que les mettre un peu plus en danger, c'est ça que tu veux ?

La mâchoire serrée, Faïz n'arrivait pas à contenir sa colère. Je me retournai vers William qui était toujours adossé au bureau, affichant désormais un air embarrassé.

— Zoé... peut-être qu'ils ne veulent pas en savoir plus, déclara-t-il, ceci est déjà trop pour eux. Leur avis compte, non ?

William n'avait pas tort. En effet, je parlais à leur place sans même tenir compte de ce que mes amis pouvaient ressentir.

— Asarys, s'il te plaît, parle-moi, la suppliai-je.

Elle regarda par la lucarne, réfléchissant à cet instant, à ce qu'elle voulait.

— Je me suis toujours demandé ce que ce Dôme faisait là, débuta-t-elle, ok, on nous a parlé de risques d'attentats et de possibles menaces en Californie, mais tous les autres pays sont tout autant concernés que nous. J'ai toujours senti qu'il y avait autre chose ici, l'atmosphère de cet État est si... inexplicable. Alors oui, je veux savoir de quoi il en résulte exactement. Il est hors de question que tu portes ça toute seule.



Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant