Chapitre 3.2

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Nous finîmes par arriver sur Rodeo Drive, laissant le 4X4 à un voiturier au coin d'un parking. Je découvris une rangée parfaite de boutiques aux enseignes les plus prestigieuses de la planète. Les devantures des magasins redoublaient d'imagination pour afficher des vitrines au design surprenant au cœur de Beverly Hills. De nombreuses voitures de luxe ainsi que des limousines aux vitres teintées, défilaient sur cette avenue de taille modeste. Je me plaisais à imaginer de grandes stars assises à l'arrière de celles-ci. À un feu rouge, deux Lamborghinis, l'une à côté de l'autre, firent rugir leur moteur, se préparant à une course, tout ça dans l'indifférence la plus totale des passants autour de nous.

Les gens rentraient et sortaient des magasins, les bras chargés de sac de marques de luxe telles que Dior, Chanel, Cartier et bien d'autres. Une petite ruelle en montée, adjacente à Rodéo Drive, était recouverte de pavés. Celle-ci me fit penser à un petit Paris avec, à l'intérieur, un choix de petites boutiques destinées à une certaine élite de la population ainsi que des restaurants haut de gamme. L'architecture européenne rajoutait un charme à ce lieu. Victoria s'engouffra dans les Deux Rodéo, elle semblait connaître cette rue emblématique par cœur.

— Nous allons faire chauffer la carte, Zoé, s'exclama celle-ci tout excitée, je compte sur toi pour me relooker.

— TU vas faire chauffer TA carte, articulai-je, car moi ce n'est pas trop mon lieu de rendez-vous pour le shopping. Ce n'est pas tous les jours que je me rends dans la rue considérée comme la plus chère du monde.

— Allez, rentre dans le jeu, ne sois pas cinglante comme ça.

Elle m'attrapa par le bras et m'attira dans l'une de ces boutiques hors de prix.

J'avais laissé Victoria dans une cabine avec un million de tenues à essayer que j'avais pris soin de lui choisir, la convaincre n'avait pas été une mince affaire, mais je lui avais demandé de me faire confiance. Pendant ce temps, j'en profitai pour faire un tour de la boutique et constatai, dépitée, que le prix d'un simple t-shirt commençait à trois cents dollars. En passant à côté de moi, une jeune vendeuse aux longs cheveux gris et au maquillage marqué me regarda de haut en bas, avec un air des plus hautains. Ouais chérie, pas de marque, mais du style, pensai-je, exaspérée par son attitude dédaigneuse.

— Trouvez-vous votre bonheur ?

Une voie masculine et chantante me fit me retourner. Un homme d'une vingtaine d'années se tenait devant moi. À ma grande surprise, je constatai qu'il ne s'agissait pas d'un vendeur. Il portait un pantalon avec une chemise noire qui faisait ressortir ses yeux bleu clair. Ses cheveux foncés lui retombaient légèrement dans le cou. On aurait dit qu'il sortait tout droit d'un podium de défilé de mode. Je balayai rapidement le magasin des yeux pour constater finalement qu'il s'adressait bien à moi.

— Je ne cherche rien, lui répondis-je, étonnée par sa question.

— Vous n'êtes pas d'ici ? Vous parlez avec un léger accent, continua le jeune homme un peu trop insistant à mon goût.

— Je suis française.

Son sourire surabondamment chaleureux me décida à faire demi-tour. Lui tournant désormais le dos, je repartis vers la cabine d'essayage, priant pour qu'il ne me suive pas. Au même moment, une Victoria transformée fit son apparition, un petit cri de stupéfaction sorti de ma bouche. Un pantalon taille haute à rayures à la coupe un peu large avec son débardeur assorti lui allaient à merveille.

— Oh mon Dieu, tu es magnifique, regarde-moi ça ! m'exclamais-je ébahie.

Apparemment très fière d'elle, elle commença à parader dans le petit salon, ce qui déclencha en moi un sincère éclat de rire. J'aimai cette Victoria décontractée et sûre d'elle.

— Bon je pars essayer le reste, mais je te préviens d'ores et déjà que je prends ce premier ensemble, rétorqua-t-elle.

Elle se dépêcha de retourner en cabine, heureuse de trouver son bonheur. De mon côté, je n'osai pas imaginer le prix de ce tailleur. J'espérai au fond de moi qu'elle ne prenne pas tout le reste de ma sélection, de peur qu'elle se retrouve ruinée en une demi-journée seulement.

— En fait, je t'ai entendue parler à quelqu'un à l'instant, c'était qui ? me demanda Victoria depuis le fond de sa cabine.

Je me mis aussitôt à chercher du regard l'homme aux yeux bleus dans le magasin, mais celui-ci avait disparu.

— Je ne sais pas du tout Vic, il avait juste besoin d'une information.

Heureusement, elle n'insista pas et sortit avec une autre tenue tout aussi clinquante, tout aussi hors de prix.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant