Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]

Chapitre 2.4

— C'est là que tu habites ?

Asarys écarquillait ses yeux, visiblement éblouie devant cette grande villa, comme moi la première fois.

— Ne t'inquiète pas, je te ferai faire le tour des lieux, lui promis-je.

— Et il faudra ensuite me faire sortir de là de force.

Nous éclatâmes de rire.

— J'ai passé une super journée, merci Asarys.

— On se voit demain.

En descendant de la voiture, je vis Faïz sortir de la villa et venir à ma rencontre.

— Tu as intérêt à te bouger Zoé pour conquérir cet homme ou c'est moi qui m'en occuperai ! me menaça Asarys.

De loin, elle salua Faïz avec sa main et repartit aussitôt. J'essayai de deviner son humeur tout en m'approchant de lui, mais ce soir, il semblait impénétrable.

— Je pensais que tu rentrerais plus tôt, se tempéra-t-il.

— Je n'ai pas vu le temps passer avec Lexy et Asarys.

Je ne voulus pas mentionner le nom de Baudoin et de son ami, pressentant que ce n'était pas le moment. Il retira la veste qu'il portait et la posa sur mes épaules. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais laissé mon perfecto dans la Bentley d'Asarys, trop distraite dès que je l'avais aperçu. Touchée par cette attention de sa part, je voulus lui sauter au cou, mais je me retins. Sa veste en daim sentait bon son parfum qui m'enivrait. Je la serrai tout contre moi pour que son odeur s'incruste par tous les pores de ma peau.

— Merci, murmurai-je.

Postée devant lui, je le fixai avec insistance. Pris de court, une frustration inexplicable traversa son regard.

— Nous devrions rentrer, prononça-t-il doucement.

Une fois mes esprits en ordre, je me remis à respirer, complètement troublée par mes pensées irrationnelles. Nous rentrâmes à la villa.

Pendant le dîner, je rassurai Lily comme je le pouvais. Je la soupçonnai de s'être inquiétée pour moi toute la journée. Lorsque j'avais exprimé ma rencontre avec Lexy et Asarys, elle avait émis un petit soupir de soulagement. Du coin de l'œil, j'observai Faïz en catimini, quelque chose paraissait le tracasser. J'aurais tant aimé le voir sourire, ne serait-ce qu'une seule fois pendant le repas, mais ça n'arriva pas. Madame Arlette débarrassa la table qui s'était vidée de tout son monde. Charles était parti dans son bureau, Victoria, elle, avait déjà filé dans sa chambre, pendant que moi, je finissais de visionner les informations, à la télévision, dans le séjour, curieuse de savoir si l'on allait de nouveau parler de ce mystérieux héros, le fameux Black Shadow. Soudain, les murmures suppliants de Lily devant la porte d'entrée, essayant de convaincre Faïz de ne pas se rendre à son rendez-vous, attirèrent mon attention.

— Pas ce soir, s'il te plaît chéri, il n'y a pas qu'à toi qu'il peut demander ça.

— Les autres sont trop loin et tu sais que la situation devient urgente !

— Quand est-ce que tout ça finira, Seigneur ?

L'émotion dans la voix de Lily me submergea.

— Ça n'a même pas encore commencé. Je dois y aller. Ne rends pas les choses plus compliquées, insista-t-il.

À tâtons, je me rapprochai de la porte d'entrée. Faïz prit sa mère dans ses bras et la serra affectueusement. Quel secret pouvait bien ronger cette famille ? Sous cette atmosphère chaleureuse quelle renvoyait, je ressentais en chacun d'eux, une teinte de tristesse, d'inquiétude et une part d'obscurité. Quand Lily revint au salon, elle camoufla ses yeux humides derrière un large sourire, mais les traits de son visage empreints de chagrin la trahirent.