Chapitre 6.2

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Alors que je descendais l'escalier, j'entendis au loin les éclats de voix de Lily, Charles et Faïz qui semblaient être au milieu d'une discussion des plus animée.

— Tu aurais dû la convaincre de retourner en France ! Dieu sait ce qui l'attend ici.

La voix de Charles à l'encontre de Faïz sonna pleine de reproches. Sa mère ne tarda pas à venir au secours de son fils.

— C'est ce qu'il a fait. Il le lui a demandé, tu n'étais pas là ! C'est le premier à vouloir mettre Zoé dans un avion pour Paris.

— Tu aurais dû insister, ne pas lui laisser le choix. La Banshee de cette nuit est venue lui prédire une mort prochaine.

— Rien ne dit que c'était la sienne ! s'emporta Faïz.

Mes trois hôtes se figèrent quand ils remarquèrent ma présence à l'entrée du séjour, visiblement effrayés à l'idée de savoir que j'avais peut-être tout entendu. Charles se racla la gorge.

— Bonjour Zoé, me salua celui-ci embarrassé, viens donc déjeuner.

— Merci, mais je n'ai pas très faim.

Je posai mes yeux sur Faïz qui serrait sa mâchoire, détournant instantanément son regard de moi. Lily se précipita alors vers moi et posa une main délicate sur ma joue tout en me regardant droit dans les yeux.

— Nous esseyons juste de trouver ce qui serait le mieux pour toi afin qu'il ne t'arrive rien.

— Maman, prépare-lui quelque chose pour la route, nous devons y aller, la coupa aussitôt Faïz.

— Où allez-vous ? s'enquit Charles.

— Au manoir. William et Julio nous attendent, précisa Faïz.

— Voulez-vous que je vous accompagne ? insista Charles.

— Je crois que tu en as assez fait pour aujourd'hui, répondit Faïz cinglant.

Sans laisser le temps à son père de se justifier, il me dépassa et se dirigea vers la sortie.

— Allons-y ! me lança-t-il d'un ton glaçant avant de franchir la porte.

Je jetai un regard compatissant envers Lily et Charles qui paraissaient désolés de la tournure qu'avaient prises les choses, puis je sortis à mon tour rejoindre Faïz. Ce dernier était déjà installé dans sa McLaren, le moteur rutilant. J'espérai qu'il ne roule pas trop vite. À mon grand étonnement, il démarra calmement. Dans le rétroviseur, la villa s'éloigna peu à peu de nous.

— Je n'ai pas vu Victoria ce matin, elle dormait encore ? osai-je demander pour briser le silence.

— Non !

Je soupirai profondément, exaspérée par son attitude. Plus nous roulions et plus la McLaren prenait de la vitesse.

— Tu roules bien trop vite, ralentis un peu, lui signalai-je.

— Difficile de faire autrement avec cette voiture.

Irritée par son comportement, je ne pus m'empêcher de jurer alors en espagnol. Sa tête se tourna illico vers moi.

— Regarde la route ! m'écriai-je de peur qu'il se déporte.

Il éclata de rire, j'essayai de rester insensible à ce son que j'affectionnais tout particulièrement chez lui et qui avait le don de me faire tout oublier.

— Sinon, il y a quoi dans la playlist de ton téléphone ? me demanda-t-il soudain curieux.

— J'écoute un peu de tout, de Paolo Conte à Sia.

— Pas d'artiste français ?

— Si bien sûr, ça varie aussi : Kimberose, Kery James, Shay.

— Nous allons voir ça, mets ton Samsung en Bluetooth.

Je le gratifiai d'un regard étonné, Faïz Mattew voulait rentrer un peu dans mon monde. Une fois la connexion faite, il monta le son de la musique pour mieux l'écouter, quant à moi, je m'attardai sur les manches retroussées de sa chemise qui laissaient apparaître des avant-bras musclés et saillants. La première chanson était un slow magnifique de Whitney Houston.

— Romantique. Il fallait s'en douter, murmura-t-il d'une voix calme.

Nous longeâmes Malibu quand Sam Smith commença à chanter.

— Celle-ci est, pour le moment, ma préférée, lui confiai-je.

— Too good at goodbyes est un bon choix, avoua-t-il en me jetant un rapide coup d'œil.

— Tu parles un peu français ? lui demandai-je.

Il grimaça légèrement avant de me répondre.

— Non... cette langue est bien trop compliquée.

— Et moi qui pensais que tu parlais au moins cinq langues étrangères, le taquinai-je.

— Le stéréotype du milliardaire. Classique ! À vrai dire, je ne parle pas toutes les langues du monde et je ne joue pas non plus du piano.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, car c'était vrai, il avait tout à fait résumé l'image que l'on pouvait avoir pour cette catégorie de personne.

— Tu es juste un millionnaire musclé qui doit sauver le monde.

— Oui JUSTE ça, pas trop déçue j'espère ?

— Non, à vrai dire ça n'a pas d'importance, tu es comme tu es.

— Y a-t-il quelque chose que je ne sais pas encore sur toi ? continua-t-il de m'interroger.

— Bizarrement, c'est moi qui joue du piano dans l'histoire.

— Ah oui ? s'étonna-t-il.

Il me jeta un coup d'œil, intrigué par cette révélation. Nous nous regardâmes ainsi durant quelques secondes, yeux dans les yeux, puis il tourna sa tête pour regarder la route.



Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant