Chapitre 7.6

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Dehors, William m'emboîta le pas pour m'ouvrir la porte de sa berline. Je m'installai et nous partîmes en direction de Venice. Dans les rues de la ville, je remarquai qu'il y avait foule en ce samedi soir. Ça ne me surprit guère, Los Angeles ne dormait jamais et encore moins les jours de match. Beaucoup portaient un haut bleu et blanc avec le nom des Dodgers marqué dessus. Après quelques mois passés dans cette ville, je savais désormais que le baseball, football américain ou encore le basket était une véritable religion ici. Les cafés et restaurants faisaient salle comble, les bouches de métro ressemblaient à de véritables fourmilières. Tout le monde était habillé pareil, aux couleurs de son équipe. Une ambiance bonne enfant inondait les rues de la ville par des chants, des cris et des bruits de pétard. Au loin, dans les hauteurs de Los Angeles, nous pouvions distinguer le Dodger Stadium. En effet, les projecteurs du stade étaient visibles à plusieurs kilomètres à la ronde.

— C'est de quel côté ?

La question de William me fit détourner mon regard en sa direction.

— Vers l'espace roller-skates, près du cours de basket-ball me semble-t-il.

Il hocha la tête, je me retournai de nouveau afin de l'observer en catimini à travers le reflet de ma fenêtre. Son charisme ne me laissait pas indifférente et je n'avais pas envie de le quitter maintenant. Qu'est-ce qui te prend Zoé ? Je revins vers lui et ouvris la bouche pour lui parler, mais la refermai aussitôt. Allez, arrête de faire l'enfant, c'est pitoyable.

— Reste avec moi ce soir, insistai-je d'une voix timide.

Ma demande me surprit moi-même. William, lui, avait l'air tout aussi choqué que moi. Désorienté, son regard fit un va-et-vient entre moi et la route à plusieurs reprises puis il appuya son coude sur le bord de la vitre et porta sa main libre à son menton. Pour la première fois de la journée, son assurance certaine semblait lui échapper, son regard s'assombrit.

— Très bien, je resterai ce soir si c'est ce que tu veux, finit-il par me répondre après plusieurs secondes qui me parurent interminables.

Je lâchai discrètement un soupir de soulagement, heureuse de sa décision.

— Pour ce sourire, je pourrais vendre mon âme Zoé, ajouta-t-il.

Je me pinçai la lèvre afin de dissimuler l'effet de plaisir que ses paroles me procuraient.

William se gara sur le parking qui était encore bien rempli à cette heure-ci.

— Je pense qu'ils sont là-bas, désignai-je avec mon index un petit groupe réuni au loin sur la plage, près d'un feu allumé pour l'occasion.

Nous sortîmes de la voiture lorsqu'un petit vent frais me fit me rappeler que j'avais eu raison de prendre ma veste. Les lumières de la grande roue et de ses attractions éclairaient Santa Monica de l'autre côté où nous nous trouvions. William se posta à mes côtés et me tendit son bras. Je tergiversai un court instant, refusant de lui insuffler de faux espoirs. Cependant, sa moue irrésistible l'emporta, peut-être qu'une part de moi espérait qu'il puisse être celui qui pourrait me faire tourner la page sur Faïz. Le contact de ma main sur son bras nu me troubla quelque peu.

— Fête étudiante, ça va me rappeler ma jeunesse, lâcha William sur un ton amusé.

Sa mine réjouie illumina son visage.

— Les Sylphes ont-ils une jeunesse comme n'importe quel autre être humain ?

Arrivée sur le bord de la plage, je retirai mes chaussures de mon autre main et plongeai mes pieds dans le sable frais.

— Oh oui, et je peux te dire que je l'ai consommée sans modération !

Sa réponse parut sous-entendre beaucoup de choses, je ne relevai pas. Depuis que j'étais revenue du manoir, une question me brûlait les lèvres et tandis que nous avancions vers le petit groupe installé sur la page, je me décidai à la lui poser maintenant :

Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant