Chapitre 7.5

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Ma chambre baignait dans une couleur orangée, qui indiquait la fin de l'après-midi. Plantée là, au seuil de ma porte, hésitante à rentrer dans la pièce, je sentis mon pouls s'accélérer. Le traumatisme de la veille était encore bien présent. La porte, réduite en miettes par Faïz, avait déjà été remplacée par une nouvelle. Je pris une grande inspiration avant de m'immiscer à l'intérieur et me hâtai de me changer. J'attrapai en vitesse dans mon dressing le premier tee-shirt que j'aperçus et un jean. Ensuite, je partis récupérer sur mon bureau les notes prises les semaines précédentes, concernant la maison de presse auprès de qui j'avais postulé pour mon stage et dont j'avais réussi à décrocher un entretien pour ce lundi. « So Home News » était réputé pour être l'un des magazines hebdomadaires le plus lus de Californie, mais aussi au-delà de ses frontières. En effet, la diversification de ses articles arrivait à toucher toutes les catégories de lecteurs. Rentrer en contact avec cette grosse boîte avait été un véritable parcours du combattant. La maison recrutait très peu de stagiaires, mais le fait que je fus trilingue m'avait permis d'obtenir un rendez-vous. Je comptai bien saisir ma chance et remporter le Graal à la fin de celui-ci.

Assise sur mon lit en tailleur, mes paupières lourdes se mirent à me piquer au moment où je rangeai mes fiches, sûrement à cause de la fatigue accumulée ces derniers temps. Je m'attaquai désormais au volet science sociale pour les partiels qui allaient débuter au cours de la semaine prochaine.

Après seulement quelques instants de survol dessus, mon esprit se mit à vagabonder, puis mon regard s'évada à travers la baie vitrée. Le coucher de soleil était magnifique. Au loin, on pouvait distinguer les contours du Dôme qui se faisait plus net. Faïz avait raison, celui-ci devenait de plus en plus visible, s'assombrissant chaque jour un peu plus. Pourtant, la population de L.A ne semblait pas se poser plus de questions sur ce phénomène, il était vrai qu'elle n'était pas au courant de la situation, alors pourquoi paniquer ? Le gouvernement pouvait bien leur raconter n'importe quelles excuses si jamais tout ceci venait à prendre de l'ampleur et à réclamer quelques explications.

Des éclats de rire provenant de la terrasse arrivèrent jusqu'à moi. Il fallait bien l'avouer, William avait le don de détendre l'atmosphère, Lily et Victoria méritaient bien ces quelques petits moments précieux de bohème. Je luttai pour continuer à voir clair sur ces feuilles gribouillées par mes soins, ma tête sembla peser des tonnes. Je décidai de m'allonger un petit instant, me sentant partir doucement dans un sommeil qui m'avait rattrapée. Au moment de fermer mes yeux, j'entendis la voix douce de ma mère me murmurer quelques mots à l'oreille :

— Mon miracle, n'oublie pas la lumière de ton cœur.

L'obscurité me happa.

— Zoé ?

Une voie douce et sensuelle me parvint au loin. Je dus quitter les songes où je m'étais réfugiée et lutter pour ouvrir les yeux. William, tel un ange penché au-dessus de moi, attendait patiemment que j'émerge. J'emplis mes poumons de son parfum, ce qui m'aida à me réveiller.

— Réveille-toi, me chuchota-t-il en arborant son plus beau sourire.

— J'étais si bien, murmurai-je tout en me relevant.

— Oui, je veux bien te croire, m'aida-t-il en posant légèrement son bras derrière moi.

De son autre main, il me caressa la joue. Son geste me coupa littéralement le souffle. Nous ne nous connaissions que depuis quelques heures, mais ses manières si familières à mon égard me faisaient ressentir que je le connaissais depuis bien plus longtemps.

— Quelle heure est-il ? m'écriai-je en constatant dehors que la nuit était tombée.

— Bientôt vingt et une heures.

— Merde... non ce n'est pas possible !

Je me levai d'un bond en me précipitant vers la salle de bain afin d'arranger ma crinière bouclée en vitesse.

— Peux-tu me donner mon téléphone ? criai-je pour que William m'entende.

— Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, me lança-t-il.

Il entra dans la salle de bain, affichant une petite grimace sur son visage tout en me tendant mon portable. Huit appels en absence d'Asarys et de Lexy et six de Faïz. À la vue de son prénom, mon corps se figea, il devait être inquiet ou furax que je ne décroche pas à ses appels. Instinctivement, je m'apprêtai à le rappeler dans l'instant, mais j'annulai aussitôt mon geste avant que la première sonnerie ne retentisse. Non ! je devais arrêter de faire ça, d'être disponible dès qu'il le désirait ou de m'adapter à son humeur du jour. Je devais absolument sortir de cette spirale.

Je levai mes yeux et fixai alors William. Il me dévisageait, essayant de sonder mes pensées et moi les siennes. Nous n'étions pas du même monde, pourtant, sans pouvoir dire pourquoi, je me sentais proche de lui. J'évaluai la situation, le dernier appel de Faïz remontait à une vingtaine de minutes, il ne me restait donc pas beaucoup de temps avant qu'il débarque à Elora pour vérifier si tout allait bien. Je devais partir avant qu'il arrive de peur de ne plus arriver à le quitter lorsqu'il serait là.

— Tu as le temps de me déposer à Venice ? demandai-je à William.

— J'ai un peu de temps devant moi, répondit-il visiblement soulagé par ma requête.

Je le soupçonnai de ne pas vraiment avoir envie de me laisser et moi non plus d'ailleurs. Nous nous regardâmes un moment sans un mot et je lui souris avant de le tirer par le bras hors de la pièce.

— Super, nous devons vite partir, lui confiai-je.

Je pris à la volée une veste en jean dans mes affaires, quant à William, il tint la porte de ma chambre grande ouverte et attendit que je sois fin prête. Il avait été de bonne humeur toute la journée, ça changeait des sauts d'humeurs de Faïz. Mon téléphone sonna, je fus soulagée de voir le prénom de Lexy s'afficher.

— Allô, décrochai-je sans attendre.

— Tu te fous de nous, tu es où là ?! meuglait Lexy pour couvrir le son de la musique.

— Euh... je suis sur la route, j'arrive.

J'entendis la voix forte d'Asarys râler derrière Lexy.

— Demande-lui, où sur la route ? Je sais qu'elle ment !

— Asarys demande où exactement ?

— J'arrive, j'arrive, étouffai-je un petit rire avant de raccrocher inopinément.

Je secouai vigoureusement ma tête, cette Asarys me connaissait par cœur.

— C'est parti, dis-je à William qui me laissa passer devant lui.

Je dégringolai les escaliers, pressée de partir de la villa.

— Victoria, Lily, Nous sommes partis, appelai-je devant la porte d'entrée.

Des voix depuis la terrasse nous souhaitèrent à tous les deux une bonne soirée. J'attrapai mes clefs et nous sortîmes d'ici.


Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant