Asarys à mes côtés sentit que quelque chose n'allait pas, elle suivit mon regard et comprit immédiatement. Ne comptant pas la laisser gâcher mon moment, elle partit à sa rencontre et lui barra instinctivement la route, ne lui laissant ainsi aucune chance d'arriver jusqu'à nous. Rachelle voulut forcer le passage, mais Lucas, Beaudoin et Lexy vinrent aussitôt à la rescousse. Le costume de sumo de mon amie fut alors très dissuasif. Rachelle accepta sa défaite et m'envoya un regard rempli de haine.
Faïz, n'ayant rien vu de cette scène, me prit par la taille et j'enroulai mes bras autour de son cou. Je décidai de faire abstraction de sa copine et me rapprochai plus près de lui. Son corps se figea, gêné par cette proximité charnelle. Il n'y avait plus aucun espace entre nous deux. Mon corps se lova tout contre lui, je posai ma tête au creux de son cou, humant son odeur qui m'enivrait. Indéniablement, une partie de lui lutta à ce moment-là. Je me laissai transporter par la musique en oubliant ce qui se passait autour de nous. Nous étions seuls, lui et moi, plus rien ne comptait.
Je fermai les yeux pour profiter de ce moment. Dans ses bras, le temps sembla suspendu. Au fil des secondes, je sentis son corps se détendre, Faïz baissait les armes. Sa respiration devint plus intense, son étreinte se resserra autour de mes hanches. Entre nous, il y avait toujours eu deux poids, deux mesures, nous passions sans cesse d'un extrême à l'autre, de la guerre à la paix. J'avais toujours eu le don de déchiffrer les gens, mais lui, restait une énigme pour moi. Il fallait se l'avouer, il était impénétrable. À quoi pouvait -il bien penser en cet instant ?
J'hésitai à relever ma tête pour le regarder, de peur de gâcher ce moment où il était mien. Le slow touchait bientôt à sa fin, j'étais consciente qu'il me serait impossible de le retenir. Sans réfléchir, je posai mes lèvres à l'intérieur de son cou et un léger frisson le parcourut.
— Zoé arrête, me chuchota-t-il d'un ton torturé.
— Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris, murmurai-je sincère.
Faïz recula son visage du mien pour me regarder en face.
— Reste loin de moi, je ne suis pas fait pour toi.
Ses paroles ne s'adressaient pas à moi, il essayait plutôt de s'en convaincre lui-même, car si je savais bien une chose, c'est que seuls les yeux ne mentent pas. Le slow se termina, Faïz se recula d'un coup. Son léger sourire s'évanouit, comme si la réalité l'avait soudain rattrapé. Je ne pus cacher ma contrariété, j'avais la sensation que tout mon corps hurlait de l'intérieur. Son regard lourd de sens me transperça. Je voulus le mettre face à ses sentiments, mais mes mots restèrent coincés dans ma gorge. Il tourna son visage et trouva Rachelle prostrée un peu plus loin de nous. Celle-ci, au bord des larmes, tourna les talons et marcha d'un pas furibond en direction de la sortie.
— Rachelle ! cria Faïz.
Il se lança aussitôt à sa poursuite, me laissant ainsi, seule au milieu de la piste, c'était fini... tout était fini. Asarys et Lexy se précipitèrent à ma rencontre.
— Zoé, viens !
Lexy m'avait agrippé le bras.
— Ça va aller, euh, c'est juste que...
Je luttai contre les sanglots.
— Je veux juste rentrer, finis-je par déclarer à mi-voix.
— Quelqu'un peut-il ramener Zoé chez elle ? lança Asarys à notre groupe d'amis, déjà agglutiné tout autour de moi.
Tous se proposèrent volontiers, mais Victoria trancha :
— Viens Zoé. Je te ramène.
J'essayai de souhaiter une bonne soirée à tout le monde le plus normalement possible. Leurs regards dépités sur ma situation n'arrangeaient rien. J'aurais voulu sortir de ce bal le plus discrètement possible, malheureusement mon étreinte langoureuse avec Faïz faisait déjà jaser tout le monde ici présent. Je fus la briseuse de couple, celle à qui on lançait des regards malfaisants sur son passage. Victoria et moi arrivâmes enfin à l'air libre, sur le parking, près de l'Escalade. J'eus besoin d'un peu de temps avant de monter à l'intérieur.
— Victoria, accorde-moi une minute, s'il te plaît, lui demandai-je.
Elle me fit un signe de tête compréhensif, ouvrit la porte côté conducteur et s'engouffra dans son 4X4, me laissant ainsi seule dans le crépuscule. La brise fraîche me fit beaucoup de bien. Je levai les yeux au ciel, pour contempler un ciel sans nuages. La lune éclairait les étoiles qui scintillaient, d'une manière si limpide, ainsi que les contours opaques du Dôme. Ce spectacle m'apaisa lentement.
À ce moment, je me promis de ne plus jamais essayer de conquérir Faïz et de tout faire pour passer à autre chose, il avait fait son choix. Dorénavant, je devais tourner la page et avancer.
VOUS LISEZ
Dark Faïz : Tout héros a sa légende [ Terminé ]
RomanceUne seule décision peut-elle changer le cours de toute une vie ? Suivez l'épopée d'un héros que vous allez aimer détester. Alors que la mort de sa mère la hante, Zoé, dix-huit ans, décide de s'installer à Los Angeles pour continuer ses études. Certa...