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Daniela


  Je me mis à marcher plus vite. Derrière-moi, j'entendis Alessio qui accélérerait sa foulée.

 Il avait de plus grandes jambes que moi et me rattrapa en quelques secondes un peu plus loin, s'empara fermement de mon bras. Je ne cherchai même pas à me dégager.

Il me projeta contre un arbre plongé dans la pénombre, m'empoigna par les cheveux pour attirer mon visage contre le sien et happa voracement mes lèvres.

  De sentir enfin sa bouche fondre sur la mienne me fit l'effet d'une décharge électrique. Il me mordit un peu trop fort, et un gémissement de plaisir s'échappa d'entre mes dents. L'instant suivant, je fourrageais des deux mains dans ses épais cheveux qui étaient si doux, le métal froid de mes bagues lui éraflant probablement la tête ; je léchai sa lèvre supérieure avant de l'aspirer entre les miennes. Il m'obligea à ouvrir la bouche pour enrouler sa langue autour de la mienne. Son baiser était brusque, il avait le goût de sa colère et de sa rancœur, mais étonnamment tendre aussi.

  Lorsqu'il releva ma jambe pour que je l'enroule autour de lui, je sentis son érection appuyer durement entre mes jambes et une nouvelle décharge électrique me parcourut des pieds à la tête. Alessio gémit contre mes lèvres en se frottant contre moi de bas en haut, exerçant une pression délicieuse contre mon tanga. Je m'embrasai. Je glissai les mains sous son t-shirt, à la rencontre de la peau chaude de ses abdos, et l'entendis soupirer lorsque je posai les paumes à plat sur son ventre ; il se mit à m'embrasser plus sensuellement, plus langoureusement.

Il passa la main sous ma robe, remontant l'ourlet jusqu'à mon nombril. Lorsqu'il fit rouler mon téton dressé pour lui entre son pouce et son index, je m'agrippai à lui en geignant, les jambes chancelantes, incertaines.

Tout à coup, je me figeai. Alessio détacha ses lèvres des miennes.

Nos regards se croisèrent.

─ Attends, me dit-il tout bas en caressant ma bouche du bout des doigts.

Lui aussi avait entendu. Un groupe de personnes se dirigeait vers nous, discutant et riant.

Il observait la rougeur qui teintait mes joues, et la façon dont il me caressait du regard ne fit qu'accentuer le trouble qu'il avait provoqué.

Avant que le groupe nous atteigne, Alessio m'entraîna de l'autre côté de l'arbre puis me tira la main jusqu'à la remise qui s'élevait non loin, dont il ouvrit la porte. Il faisait tout sombre, mais je discernai quand même une table chargée de matériel de jardinage, des établis à étagères où étaient posés différents ustensiles. Il me laissa passer et referma la porte derrière nous.

Dans cet espace clos, je me rendis compte que nous avions tout deux le souffle court, et l'air semblait empli du bruit de nos respirations hachées. Je reculai nerveusement jusqu'à buter contre la table.

Alessio me rejoignit en deux pas, prit mon visage dans ses mains. Je me perdis dans le bleu de ses yeux.

─ Alessio..., soufflai-je.

─ Dani...

Son murmure se perdit sur mes lèvres lorsqu'il m'embrassa de nouveau.

Il pressa mes seins par dessus ma robe, puis mes fesses. Alors qu'il se mettait à butiner mon oreille, j'entendis des rires, juste de l'autre côté du mur fin dans le parc.

Dans un sursaut, je me souvins d'où nous nous trouvions.

Chez Lula, bordel. J'avais totalement oublié.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant