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Alessio

─ Bonjour, Alessio. On se rencontre enfin. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Bienvenue !

─ Merci, madame. Je suis enchanté de vous rencontrer moi aussi.

─ Oh non, appelle-moi Bruna, s'il te plaît. On n'est pas très conventionnel, au Brésil.

Bruna parlait français avec un accent chantant.

─ Qu'est-ce que tu voudrais manger ? On a du salé, du sucré... on boit beaucoup de café au Brésil, souvent local. Tu en veux ?

─ Avec plaisir, merci.

Elle me servit une tasse et je la pris en la remerciant d'un sourire.

─ Papa va passer ? demanda Dani en allant embrasser sa mère.

Elle se mit à préparer une assiette avec un peu de tout ce qui se trouvait sur la table : des petits gâteaux, du jambon et du fromage, du pain grillé, de la salade de fruits...

─ Je suppose que oui, répondit Bruna en se mettant à tartiner un petit pain avec du miel. Il dit qu'il t'a à peine vue, hier, comme tu travaillais. C'est lui qui m'a dit que tu avais... un invité.

─ Oh. (Dani rougit un peu). C'est pas grave, on se verra après, Papa reste encore pas mal de temps..., ajouta-t-elle distraitement en posant l'assiette juste devant moi. D'ailleurs on pourrait manger ensemble, lui, toi, moi, et Alessio... hein ?

J'avais déjà avalé la moitié de mon assiette quand la porte d'entrée s'ouvrit et se referma. Deux secondes plus tard, Paol déboulait dans la cuisine, un sourire jusqu'aux oreilles, de toute évidence radieuse. Elle portait la même robe qu'hier, je crois. Elle avait passé un blazer noir par dessus. Ses cheveux ondulés étaient attachés en queue de cheval haute, qui bondissait joyeusement à chacun de ses pas. Elle était mignonne, bien foutue ; un peu ronde, avait de grands yeux noisette. Je la trouvais petite malgré les hauts talons de ses sandales argentées.

Paol était clairement exubérante et enjouée. Dani était tout son contraire. C'était marrant de penser qu'elles étaient cousines germaines.

─ Saluuuuut ! lança Paol en se laissant choir sur une chaise. Salut, tantine, salut, Daniela, salut, Alessio, pequeno. (Puis, d'un air goguenard) Bien dormi ? C'est sympa ici hein ?

─ Plutôt ouais, répondis-je sans me laisser déstabiliser.

─ Hum hum, dit-elle, l'air entendu. (Elle se servit une petite tasse de café et y versa du lait). Joli, ton cou, baby.

J'avais un ou deux suçons dans le cou, si ce n'est trois. Dani me regarda d'un air embarrassé avant de se couvrir le visage de la main. Bruna me considéra d'un air mi-amusé mi-curieux.

Oups...

─ Je suppose que ta chambre d'hôtel, que j'ai pris soin de réserver pour toi ne t'a pas trop manqué..., poursuivit Paol, tout sourires.

Je vis que sa blague ne plaisait pas tant que ça à Dani et lui caressai le genou sous la table pour la rassurer. Perso ça ne me faisait ni chaud ni froid, Paol me taquinait amicalement, c'est tout.

─ Ca va, merci, Paol ! Et toi ? demandai-je sans ciller. La nuit a été bonne ?

─ Oh que oui, répondit Paol, les yeux brillants, et elle prit un raisin. Excellente, si tu veux savoir, pequeno.

─ Tu étais où ? demanda Dani, l'air méfiant, et elle releva le nez de son bol de granola. T'as juste disparu pendant le concert. Je t'ai cherchée, en plus.

─ J'étais... avec un mec. Archi beau. Le plus beau, même.

─ Vraiment ? Qui ? Fais attention, Paol, dit Bruna en resservant du café à la ronde.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant