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Daniela


Sylvain avait préparé une moussaka, très réussie au passage, qu'il servit avec une salade grecque. Il me posa beaucoup de questions sur Guiomar et sur ma vie au Brésil en général. Apparemment, il avait beaucoup aimé les photos prises par Alessio en juin.

On parla aussi du cours de peinture des papas, et mon père et Alessio comparèrent leurs dernières esquisses en échangeant des commentaires techniques qui m'échappèrent totalement. C'était sympa, ceci dit, l'ambiance était très bonne. J'étais contente.

Revenir dans cette maison était toujours bizarre pour moi, après les deux années passées à tutorer pour Alessio. Ca avait fait partie de mon quotidien, et puis, du jour au lendemain, quand j'avais pris ma décision de tout arrêter, ben, ça avait été fini... Brutalement.

Après le dîner, j'aidai Alessio à débarrasser et à charger le lave-vaisselle tandis que les pères regardaient un match à la télé en s'égosillant devant l'écran, du fond du canapé.

─ Tu m'enverras des photos du Japon ? demandai-je à Alessio en le regardant programmer la machine. J'ai toujours voulu y aller.

─ Oui, bien sûr, si tu veux, je t'en enverrai.

─ T'es pressé de partir ?

─ Franchement, oui. J'ai besoin de voir autre chose.

Je compris sans qu'il n'ait besoin de le dire qu'il était stressé par sa relation avec Chloé. Je me sentis jalouse, bien que je n'en ai pas le droit.

Fallait-il qu'il songe à elle alors que j'étais là avec lui ? Déjà qu'elle serait sienne un jour ? Je ne pouvais pas profiter de ce que j'avais, de l'instant présent, sans avoir à gérer son intrusion dans ses pensées ?

Mon père vint me trouver alors qu'Alessio et moi grignotions des chocolats en discutant de son voyage à venir et des villes qu'il avait prévues de visiter, au Japon et en dehors. Il pensait aller à Hong Kong en juin.

─ Dani, ma grande, on y va ? me demanda Papa, l'air plein d'espoir. C'est la mi-temps. Si on part tout de suite, j'ai le temps de voir la fin du match à la maison...

─ Oh, Papa... je pensais jouer à la console avec Alessio. Je rentre juste après.

─ Comment tu vas rentrer ? demanda Papa, sourcils froncés.

─ Je la déposerai, si tu veux, dit Alessio à Tomas.

─ Hm... bon, c'est d'accord. Tu me la ramènes pour minuit, hein, Alessio ?

─ Pas de problème.

Papa me fit un signe de la main, serra la main d'Alessio et regagna le salon. Je l'entendis échanger quelques mots avec Sylvain, puis la porte claqua. Les pas de Sylvain se firent entendre dans l'escalier. Il montait à l'étage.

Le regard d'Alessio croisa le mien. N'y tenant plus, je glissai la main dans ses boucles et profitai de mes hauts talons pour pouvoir embrasser ses lèvres sans avoir à me hausser. Bon sang j'avais eu envie de goûter sa bouche toute la journée... peut-être à cause de mon déjeuner avec Lisa, qui me laissait une sensation un peu désagréable. A mon grand soulagement, il ne m'opposa aucune résistance, me rendant mes baisers avec la même tendresse, caressant doucement mon dos. J'avais le cœur qui battait un peu vite. Je reculai jusqu'à buter contre l'un des comptoirs de la cuisine et l'entraînai avec moi.

Je passai la main sous sa jolie chemise pour toucher la peau souple de ses abdos. Miam !

─ Dani y'a mon père pas loin..., chuchota Alessio, comme si je ne le savais pas.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant