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Daniela


Le parc était immense.

Nous le traversâmes pour sortir de l'autre côté, nous retrouvant dans un quartier très animé, avec de grands bâtiments flanqués d'immenses écrans et affiches publicitaires.

─ Ce quartier c'est Shibuya, précisa Alessio qui ne me quittait pas des yeux.

─ Ah ! Shibuya. Il est connu. C'est là que se trouve le fameux passage piéton qu'on peut traverser dans tous les sens, non ? fis-je.

─ Ouais, on ira voir tout ça cette aprem, après manger. On va se poser ? T'as faim non ? Je te connais.

J'avais faim, effectivement. Il était midi passé.

Il y avait du monde dans ce quartier, mais l'ambiance était vraiment sympa. Beaucoup de touristes. Je suivis Alessio devant les boutiques, les restaurants. Il passa dans une ruelle qui ressemblait en tout points à celle qu'on venait de quitter et s'arrêta devant un petit restaurant qui ne payait pas de mine. Si j'étais seule, je ne me serais probablement pas arrêtée. En entrant, il salua le gérant.

─ Ohayo.

Ils échangèrent quelques mots dans un japonais empressé, à grands renforts de sourires, puis le gérant s'inclina devant Alessio qui fit de même. Je le regardais avec des yeux ronds. Il semblait tellement à l'aise dans cet environnement.

Evidemment, ça le rendait encore plus cool.

Nous nous assîmes au fond, l'un face à l'autre, Alessio tournant le dos à l'entrée du restaurant. Je voyais les gens passer dans la rue plus loin.

─ Les ramens ici sont trop trop bons, tu verras, dit Alessio en sortant de son sac à dos une petite trousse très fine.

Je vis qu'elle contenait ses propres baguettes, en métal avec une base noire. Je pris un paquet enveloppé entre nous sur la table et déchiquetai le papier des baguettes jetables.

─ Prête, dis-je comme on part à la guerre.

J'avais vraiment faim maintenant.

─ Tu viens souvent ici ? demandai-je.

─ Au moins deux fois par semaine, avec Tash.

─ Tash ?

─ Le pote qui m'a arrangé le blind-date, dit Alessio en levant les yeux au ciel.

Mais le sourire au coin de ses lèvres m'apprit qu'il appréciait beaucoup ce Tash, qui qu'il fut.

─ D'ailleurs tu le verras sûrement ce soir. On doit bouger à Roppongi. Le quartier nocturne. Super ambiance là-bas.

─ D'accord, ça va être cool.

Le menu était entièrement en japonais. On pouvait choisir le type de nouilles et plein d'autres choses, par exemple épicé ou non, avec tel légume ou non. Alessio m'aida à faire mon choix. Je commandai un ramen au poulet avec un œuf mollet sur le dessus et lui prit un truc un peu plus élaboré au bœuf. Les bols fumants arrivèrent très vite. Alessio m'expliqua comment le manger, tandis que nos jambes se touchaient sous la table. Je me retins de caresser sa cheville nue avec mon pied et me concentrai sur ses conseils.

─ Normalement, un ramen, ça se mange en trois minutes, dit Alessio, les yeux rieurs. Moins de cinq, en tout cas.

─ Quoi ?! On doit forcément se brûler tout le long, alors, répondis-je en lui souriant.

─ Mais naaaan ! Fais bien gaffe à aspirer bruyamment les nouilles, ça va aider à refroidir tout ça.

─ OK chef.

Le Solstice d'été (HB 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant