Le Solstice d'été (HB 2)

2021

16

Février 2021

Chloé

Alors que je revenais me pelotonner dans le lit après un passage à la salle de bains, Alessio entra dans la pièce. Il était déjà tout habillé.

─ Le petit déjeuner de Mademoiselle, dit Alessio en posant un plateau sur mes genoux.

Il m'embrassa tendrement sur le front. Je m'étirai comme un chat alors qu'il allait ouvrir les rideaux. La faible lumière de février se faufila dans la chambre, hésitante.

─ Bientôt Madame, le taquinai-je en l'attirant dans le lit près de moi.

Nous prîmes notre petit déjeuner ensemble en parlant de ce qu'on avait prévu de faire de notre samedi. Puis, d'humeur joueuse, je lui retirai son t-shirt et me mis à l'embrasser partout sur le torse, en traçant le contour de ses pectoraux avec mon doigt. Alessio me retira ma nuisette en un tournemain et fondit sur moi pour me chatouiller. J'explosai de rire et faillis renverser la carafe de jus d'orange.

A cet instant, le téléphone d'Alessio sonna.

─ Non, laisse, dis-je alors qu'il tournait la tête vers la table de nuit.

Je plaquai mes lèvres sur les siennes pour tenter de capter de nouveau son attention, mais il était distrait.

─ Attends, c'est peut-être important, dit-il alors que je l'embrassais dans le cou.

Il tendit la main et prit le téléphone. Je retins un soupir contrarié alors qu'il décrochait et plaquai le drap contre ma poitrine.

─ Hey, Antoine...! Ca va ? Oui oui... Attends, quoi ? Maintenant ? Mais je suis avec Chloé...

Je levai les yeux au ciel. Super. Ca s'annonçait bien.

─ Tu as pas intérêt à bouger d'ici, le menaçai-je, dents serrées.

Alessio m'adressa une moue désolée, sans cesser de parler au téléphone. Exaspérée, je lui jetai un coussin à la tête.

─ C'était Antoine, dit Alessio en raccrochant.

─ J'avais cru comprendre.

─ Il a besoin de moi au garage. Un problème avec sa voiture.

─ Vraiment, Alessio ?

─ Je ne reste pas longtemps, dit Alessio en renfilant prestement son t-shirt.

Je croisai les bras sur ma poitrine, boudeuse.

─ Mais mon chéri, on est samedi. C'est mon jour, le samedi. Pas celui de tes potes.

─ Je sais, Clochette. Je fais vite, promis, et après, on se fait l'expo que tu voulais. Okay ? Je serai rentré vers midi, je pense.

─ Bon, bon... à tout à l'heure, alors..., dis-je à contrecœur, me sentant flouée.

Il me fit un sourire, déposa un bref baiser sur mes lèvres et sauta hors du lit. Je le vis tâtonner dans les poches de son blouson à la recherche de ses clefs et me mis à bougonner de plus belle.

─ Ne prends pas ta moto, s'il te plait, Alessio...

─ Désolé, ma douce, c'est quand même le plus rapide.

La minute suivante, il était parti. Je me laissai tomber sur les oreillers en soupirant, attrapai un morceau d'ananas, le dernier Vogue, et me plongeai dedans.